Enterrement de l’activiste des droits de l’homme, Floribert Chebeya

29 juin 2010

Enterrement de l’activiste des droits de l’homme, Floribert Chebeya

Kinshasa, 28 juin 2010 - Le défenseur des droits de l'homme et président de l'ONG La Voix des Sans Voix, Floribert Chebeya, a été conduit à sa dernière demeure à Kinshasa le 26 juin. Des centaines de personnes se sont rassemblées pour assister aux funérailles de l'homme qui était connu pour son engagement en faveur de la défense et de la promotion des droits humains en RDC.

« Chebeya était considéré comme une icône de bravoure et de courage quand il s'agissait de défendre la cause des droits de l'homme – aucune intimidation, ni aucun obstacle ne pouvait le dissuader d'élever la voix contre les arrestations arbitraires, les détentions illégales, les atteintes ou les violations des droits humains, quels qu'en soient les auteurs » a témoigné un jeune défenseur des droits humains qui assistait à la cérémonie.

«La famille du défunt a évité une catastrophe imminente, en n'accédant pas à certaines demandes pour que le 30 juin, jour de l'indépendance de la RDC, soit choisi comme le jour des funérailles », a, pour sa part, commenté un autre observateur.

La MONUC a été représentée par Louis Marie Bouaka, responsable du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme (MONUC- HCDH), aux côtés des ministres du gouvernement et des diplomates accrédités à Kinshasa qui ont assisté aux obsèques et rendu hommage au disparu.

Le chef de la MONUC, Alan Doss, lors d'une précédente visite à la résidence du défunt, avait, au nom du Secrétaire général de l'ONU et de la Mission, exprimé ses condoléances et sa sympathie à la veuve de Floribert Chebeya.

Agé de 47 ans, Floribert Chebeya, avait été retrouvé mort, ligoté sur le siège arrière de sa voiture le 2 juin, le lendemain du jour où il devait rencontrer le chef de la police, le général John Numbi, qu'il n'avait finalement pas pu rencontrer. Son chauffeur, Bazaba, est porté disparu jusqu'à ce jour.

Ce meurtre a fait l'objet de vives protestations et de condamnations tant en RDC qu'à l'étranger. Après des appels à une enquête transparente émanant d'activistes et de groupes de défense des droits de l'homme à l'intérieur de la RDC, le gouvernement avait suspendu le chef de la police, John Numbi, ainsi qu'un certain nombre d'officiers de police. Bien que le rapport final des experts légistes, venus des Pays-Bas, risque de prendre du temps avant sa publication, ceux-ci n'avaient pas écarté la possibilité de tortures subies par M. Chebeya.

La mort de Floribert Chebeya a été condamnée tant par le Secrétaire général, Ban Ki-moon, que par la Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, et le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies en RDC, Alan Doss. Le Secrétaire général avait appelé à une enquête approfondie, transparente et indépendante, conformément à la loi. Il avait également offert l'assistance de l'ONU aux enquêtes, si le gouvernement congolais le souhaitait.