30 juin 2005: La MONUC appelle au sens de responsabilité des Congolais

12 fév 2009

30 juin 2005: La MONUC appelle au sens de responsabilité des Congolais

La MONUC «présente ses meilleurs voeux au peuple congolais à l'occasion du 45ème anniversaire de l?'ndépendance de la République démocratique du Congo», a indiqué lors du point de presse hebdomadaire de la MONUC, la porte-parole adjointe par intérim, Rachel Eklou- Assogbavi.
«Cette journée est interprétée différemment par de nombreux Congolais puisque le 30 juin marque aussi la fin de la première période de la transition, période qui a été prolongée pour une durée de six mois à compter du 1er juillet 2005, conformément à l'article 196, alinéa 2, de la Constitution de transition, selon le texte voté par les parlementaires», a-t-elle poursuivi, avant de préciser que «tout en se souvenant que le droit de manifester est garantie par la Constitution de la transition, et le maintien de l?ordre une prérogative du Gouvernement dans la limite du respect du principe de proportionnalité, la MONUC, une fois encore appelle au sens des responsabilités de chacun afin d?éviter les débordements ou les dérapages, d?où qu?ils viennent».

Observant que la RDC est à une période cruciale de son histoire contemporaine, «marquée par des réformes importantes et dont l?issue sera la tenue d?élections libres, transparentes et démocratiques», la MONUC fait le v?u que la fête de l?Indépendance soit «une journée de réflexion sur les 45 ans qui se sont écoulés depuis l?Indépendance et sur le chemin qui reste encore à parcourir pour que tous les Congolais puissent bénéficier des richesses de leur pays en élisant les représentants qu?ils auront choisis», a déclaré, Rachel Eklou- Assogbavi.

Le directeur de l?Information Publique, M.Kemal Saiki, a informé pour sa part que «dans le cadre de son mandat et en fonction de la capacité de ses moyens, la MONUC assurera la protection de son matériel et de son personnel. Ainsi que celle des Institutions du pays pour qu?elles puissent être fonctionnelles».

Sur le sujet, le porte-parole militaire, le Lieutenant-colonel, Thierry Provendier tout en soulignant que les troupes de la MONUC «s?investissent dans un travail de présence et de persuasion», a indiqué que «la MONUC a fait venir sur Kinshasa deux hélicoptères de reconnaissance. Ils auront pour mission de renseigner notre commandement sur la situation courante et le cas échéant, de servir de témoin impartial en cas de débordement lors d?éventuelles manifestations».
D?autre part, le Lieutenant-colonel Provendier a rappelé que la brigade de l?Ituri a lancé le lundi 27 juin 2005 dernier une opération de bouclage contre des éléments de l?ex- milice PRPI à Medu, un village situé à 25 Km au sud- ouest de Bunia. «Une compagnie bangladaise et deux sections pakistanaises ont été engagées pour boucler le village. Elles étaient appuyées par quatre hélicoptères MI25 qui se sont relayés pour appuyer les troupes au sol. Les éléments de la MONUC avaient rejoint le village par voie terrestre grâce à leurs véhicules de transport de troupes blindés», a ajouté le porte-parole militaire.

Concernant le processus de Désarmement, Réinsertion Communautaire (DRC), les dernières statistiques indiquent le chiffre de 15.575 combattants désarmés et un total de 6.300 armes récupérées par la MONUC.

Réagissant aux dernières déclarations contradictoires émises la semaine dernière à propos du leadership des FDLR, le Directeur de l?Information Publique, a fait observer que «la MONUC ne négocie pas avec les differents groupes en tant qu?entité politique. Elle est intéressée par les personnes en mesure de faire avancer le processus de désarmement et de rapatriement».

M. Saiki a évoqué le contenu d?une lettre d?un chef d?Etat, d?un pays voisin à la RDC dénonçant l?inefficacité du processus de désarmement des milices en Ituri et de la présence de soldats des guérillas ougandaise et rwandaise dans l?Est du Congo. «La MONUC travaille jour et nuit à faire respecter l?embargo sur les armes aux frontières de la RDC, et particulièrement à la frontière ougandaise», a-t-il précisé, avant de remarquer que «la MONUC paie le prix fort. En 2005, 14 soldats de la mission ont déjà payé de leur vie leur engagement au profit du retour à la paix». Aussi, le chef de l?Information Publique a conclu que «dire que la MONUC de manière active ou passive aide ou protége des bandes terroristes est une affirmation contraire à la vérité et qui au nom du souvenir de nos camarades tombés au champ d?honneur est inacceptable».

Participant au point de presse, Joanna Wells a indiqué qu?une équipe de la division des Droits de l?Homme enquête actuellement sur les évènements survenus les 24 et 25 juin à Mbuji Mayi. «Quatre personnes ont été tuées lors de ces événements. Selon des informations recueillies auprès de certains témoins, la police a ouvert le feu sur les manifestants après que ceux-ci aient jeté ders pierres aux forces de l?ordre». D?autre part, elle a annoncé que pour les éventuelles manifestations des journées du 30 juin et 1er juillet «une équipe d?observateurs a été déjà mobilisée».