Communiqué du CIAT à propos du DCR en Ituri

10 fév 2009

Communiqué du CIAT à propos du DCR en Ituri

Le CIAT se félicite de l?avancée significative de l?opération de DCR (Désarmement et Réinsertion Communautaire) menée en Ituri par la MONUC, le Gouvernement de Transition, la CONADER, les FARDC, les Agences des Nations Unies et les ONGs. Le chiffre de 9012 combattants, adultes et enfants, ayant rendu leurs armes et accepté d?entrer dans un programme de réinsertion constitue une nouvelle étape encourageante pour les Ituriens et pour tous les Congolais soucieux de voir leur sécurité augmenter dans la perspective de l?organisation prochaine des élections nationales. Il encourage tous les miliciens à ce jour otages de leurs commandants, de donner leurs armes à la MONUC, et les enfants, filles et garçons, à rejoindre les sites de transit qui sont restés accessibles uniquement pour eux.

Le CIAT condamne avec la plus grande fermeté les assassinats et tortures commis ces derniers jours, sur l?ordre de la hiérarchie militaire de l?UPC/Lubanga et notamment des commandants Bosco Ntaganda et Liganga, à l?encontre des combattants qui avaient choisi de rendre leurs armes et de se faire les porte-parole d?un retour à la paix, ainsi qu?a l?encontre des chefs de groupement et autres notables de la communauté héma qui continuent la sensibilisation en faveur du DCR. Dans la ligne de la déclaration faite par le Président du Conseil de Sécurité, le 2 mars 2005, demandant « au Gouvernement de Transition de prendre immédiatement, toutes les mesures qui s?imposent pour traduire en justice les responsables, commanditaires et exécutants » des crimes commis en Ituri, le CIAT demande aux autorités congolaises compétentes de lancer sans tarder des mandats d?arrêt, nationaux et internationaux, notamment contre les chefs de guerre susmentionnés afin qu?ils répondent de leurs actes le plus vite possible.

Enfin, le CIAT demande au gouvernement de Transition de s?occuper immédiatement des combattants, officiers et soldats, qui ont exprimé le souhait de rejoindre l?armée nationale. Leur sortie rapide de l?Ituri et leur entrée effective dans des centres de brassage pour prise en considération de leur demande, tels que ceux de Kitona ou Kamina, constituent en effet une garantie essentielle pour la réussite à long terme du processus de pacification en cours. Le CIAT demande à l?Etat-major général des FARDC d?accélérer ces mouvements et invite la MONUC à apporter, son concours à cette phase cruciale du désarmement.

[Le CIAT est composé des cinq pays membres permanents du Conseil de Sécurité des Nations Unies (Chine, Etats-Unis d?Amérique, France, Grande-Bretagne et Russie), de la Belgique, du Canada, de l?Afrique du Sud, de l?Angola, du Gabon, de la Zambie, de l?Union Européenne (Commission et Présidence), de l?Union Africaine (Commission et Présidence) et de la MONUC.]

Fait à Kinshasa le 7 avril 2005