CONFERENCE DE PRESSE MONUC MERCREDI 17 FEVRIER 2010

4 mar 2010

CONFERENCE DE PRESSE MONUC MERCREDI 17 FEVRIER 2010

Madnodje Mounoubai, Porte-parole: Bonjour, mesdemoiselles. Bonjour, messieurs. Bonjour à nos auditeurs de la Radio Okapi qui nous suivent en direct. Nous traiterons aujourd'hui des points suivants : Retour à Kinshasa du Représentant spécial du Secrétaire Général, Visite du Secrétaire-général adjoint des Nations Unies, Rumeurs de demande de relève de trois officiers FARDC de leur commandement par la MONUC, Missions conjointes à Kakenge et Kahungu, Construction des centres de négoce au Nord-Kivu, Activités de la Police MONUC, DDR/RR, Situation militaire.

Retour à Kinshasa du Représentant spécial du Secrétaire Général

Le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC, Alan Doss, a regagné Kinshasa ce lundi 15 février après une absence qui l'a conduit successivement à Londres et à New York. A Londres M. Doss a pris part à une réunion du Groupe de contact sur la RDC, tandis qu'à New York il a participé à une série de rencontre concernant le futur de la MONUC.

Visite du Secrétaire-général adjoint des Nations Unies

Le Secrétaire-général adjoint à la communication et de l'information, M. Kiyotaka Akasaka, a séjourné en RDC, en visite de travail, depuis le 14 février courant.

Sa visite de travail l'a d'abord conduit le lundi 15 février à Kisangani. Dans cette ville, il a eu une rencontre avec le personnel de l'Information Publique, fait un tour des studios de Radio Okapi et visité le centre de formation de la Police Nationale de Kapalata.

Hier à Kinshasa, il s'est entretenu avec le ministre de la communication et des médias, M. Lambert Mende. Leur entretien a focalisé sur les progrès qui ont été réalisé en RDC dans l'établissement de la paix et de la sécurité et la bonne coopération entre la MONUC et les autres organismes onusiens en RDC et le gouvernement. M. Akasaka a souligné que l'Afrique est une grande priorité pour le Secrétaire général. Il a également mis en exergue l'importance des objectifs millénaires du développement, surtout dans les domaines de la santé, l'éducation et la réduction de la pauvreté.

M. Akasaka et le Ministre se sont convenus que la communication doit jouer un rôle essentiel dans l'achèvement de ces objectifs. Le Ministre, de son coté, a souligné que l'année 2010 a été dénommée l'Année du Social par le chef de l'état. Tous deux partageaient le sentiment qu'il fallait focaliser de plus en plus sur l'avenir du pays, la promotion du développement ainsi que la bonne collaboration entre la RDC et le système des Nations unies : la MONUC a beaucoup aidé et continue à soutenir les efforts des autorités congolaises à assurer la paix et la sécurité ; et l'équipe de pays des Nations unies continuent à aider le peuple et le gouvernement congolais à promouvoir le développement.

M. Akasaka quittera la RDC dans quelques heures.

Rumeurs de demande de relève de trois officiers FARDC de leur commandement par la MONUC

La semaine dernière, la presse a fait état d'une demande qu'aurait fait la MONUC pour le relèvement de leur commandement de trois officiers FARDC dans le cadre de l'opération Amani Leo. Aussi bien nous à la MONUC que nos partenaires au niveau des FARDC avons été très surpris par cette annonce : au niveau de la MONUC parce que nous n'avons pas fait pareille demande ; au niveau des FARDC parce qu'ils n'ont jamais reçu pareille demande.

Nous avons mis en place une procédure conjointe avec les FARDC qui règle l'appui de la MONUC à l'opération Amani Leo en conformité avec la résolution 1906 du Conseil de Sécurité. Cette procédure a été l'objet des consultations préalables entre les FARDC et la MONUC.

Missions conjointes à Kakenge et Kahungu

Au Sud-Kivu, du 9 au 11, une Equipe Conjointe de Protection s'est rendue au village de Kakenge, dans le territoire de Kabere. Le but de cette mission était de se rendre compte de la situation sur terrain afin de pouvoir formuler des stratégies efficaces et coordonnées de protection civile pour les autochtones, après l'attaque du 1er février contre ce village.

Dans ce contexte, une Commission Mixte de Vérification MONUC-FARDC en rapport avec les violations des droits de l'homme dans le cadre de l'Opération Amani Leo a été dépêchée dans les villages de Kakenge et Kahungu pour vérifier les allégations de graves violations des droits de l'homme et ainsi que celle de l'implication des éléments des FARDC dans l'attaque du 1er février avec pour mission de confirmer les accusations et rassembler des preuves qui pourront soutenir ces accusations contre les soldats et les commandants d'unité impliqués dans ces violations.

Au Maniema, le président de la société civile de Lubutu a récemment exprimé sa satisfaction concernant la dernière visite d'une équipe conjointe de protection dans ce territoire. Pour M. Jules Mayala, non seulement cela est un signe que le gouvernement et les organisations internationales demeurent préoccupés par la situation sécuritaire de la zone, mais aussi cette visite fait renaître l'espoir d'une amélioration de la situation dans un futur proche. Près de 10.000 déplacés se trouvent dans ce territoire et nécessitent de l'assistance humanitaire.

Construction des centres de négoce au Nord-Kivu

Le vendredi 12 février, une mission MONUC-agences spécialisées des Nations Unies-gouvernement provincial s'est rendue à Rubaya, à plus de 50 kilomètres au nord-ouest de Goma, en territoire de Masisi, pour visiter le site où sera érigé un centre de négoce des minerais qui y sont produits.

C'est depuis plusieurs mois que la MONUC et le ministère des mines travaillent étroitement sur l'idée de développer des centres de négoce des minerais produits dans certaines zones du pays.

Le but du projet de construction de ces centres est de régulariser le trafic de vente et d'achat de minerais et d'assurer leur traçabilité, afin d'éviter que les minerais soient utilisés pour alimenter la guerre dans l'est de la RDC. Le projet s'inscrit dans le cadre du plan de stabilisation de l'est et sera exécuté par l'Organisation Internationale de Migration (OIM) et l'UNOPS. On attend un soutien financier de la Grande Bretagne et du Canada. Rubaya (Masisi) et Mubi (Walikale) devront être les premiers centres à fonctionner.

Activités de la Police MONUC

Six cents policiers venus des districts du Haut-Uele, Bas- Uele, de la Tshopo et de la ville de Kisangani ont commencé ce mardi 16 fevrier 2010, une formation qui va durer un mois au centre d'instruction de Kapalata. La formation est organisée par la MONUC avec l'appui financier de l'Agence Japonaise de Coopération Internationale, JICA, en collaboration avec le PNUD. Cette session entre dans la série de celles qui ont déjà` lieu pour renforcer les capacités de la PNC.

DDR/RR

Au cours de la semaine passée, une certaine presse a publié que la MONUC aurait donné aux groupes armés de la RDC un ultimatum de 45 jours soit pour leur intégration ou leur démobilisation. Nous tenons à relever que cette information est incorrecte. Ce n'est pas la MONUC qui a donné l'ultimatum ; c'est plutôt le gouvernement congolais qui a accordé ce délai à tous les groupes armés résiduels pour être démobilisés. La MONUC et le PNUD apportent leur soutien pour les opérations de désarmement, démobilisation et réinsertion dans le cadre du plan STAREC.

En attendant, le rapatriement des combattants étrangers et de leurs dépendants ainsi que des civils continue. Entre le 1er janvier 2009 et le 19 février 2010, 20,542 rwandais ont été ramenés dans leur pays. Il s'agit de 2291 combattants, 2410 de leurs dépendants et 15841 civils.

Finalement, hier mardi ont pris fin à Walikale les opérations d'intégration du groupe Mayi Mayi Kifuafua sur l'axe Walikale. 515 éléments de ce groupe armé ont été enregistrés sur les 934 candidats declarés au processus d'intégration dans l'armée. 286 ont été remis au commandement des opérations du Nord-Kivu pour leur intégration au sein des FARDC. 146 optent pour la démobilisation, alors que 45 enfants ont été remis aux organisations œuvrant dans le domaine de protection de l'enfant. Au total 51 armes ont été récupérées. Plusieurs structures impliquées dans cette opération lancée depuis le 2 février dernier ont pris part à la cérémonie: il s'agit de la structure militaire d'intégration, du PNUD, de la Monuc. La deuxième phase de l'opération d'enregistrement de ces éléments Mayi Mayi Kifuafua est prévue dans les prochains jours sur le site de Hombo au Sud Kivu.

Situation militaire

A l'Equateur, la Force de la MONUC a déployé le 15 février 2010 à Enyele, une section d'une compagnie du contingent égyptien avec ses équipements par deux hélicoptères MI-17. A noter que ce déploiement vient renforcer la situation sécuritaire dans la région qui retourne à la normale, et les habitants de Dongo et d'Enyele continuent à rentrer progressivement dans leurs demeures.

En Province Orientale, une patrouille conjointe de la Force de la MONUC et des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dépêchée dans la localité de Duru le 6 février 2010 a rapporté que les civils ont bloqué la route entre Duru et Bitima en utilisant des troncs d'arbre. A l'approche de cette patrouille conjointe, vingt civils armés de machettes ont jeté des pierres sur elle sans heureusement faire des blessés ou causer des dommages. Les autorités provençales et la MONUC ont lancé une campagne de sensibilisation pour rassurer les populations. La situation s'est calmée rapidement. Par ailleurs, le 10 février 2010, les FARDC ont attaqué un camp de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) situé à la jonction de la rivière Duru et Uélé, et ont libéré six enfants qui ont été remis au Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR).

En Ituri, la Brigade de la Force de la MONUC d'Ituri, citant des sources des FARDC a rapporté que les troupes gouvernementales ont mené des opérations de bouclage et de ratissage au Sud de Bukiringi, à 100 kilomètres au Sud de Bunia la semaine dernière. Les mêmes sources des FARDC citées, ont également confirmé que la prochaine phase de ces opérations commencera incessamment. Et c'est dans l'effort à mieux coordonner les opérations conjointes entre la Force de la MONUC et les FARDC dans ces régions du Sud du territoire d'Irumu où règne l'insécurité, que le 8 février 2010, le commandant de la Brigade de la Force de la MONUC d'Ituri, le Général Zia-ul-Hasan a rencontré le commandant de la Zone Opérationnelle des FARDC, le Colonel Abdullah. Lors de cette première rencontre, les deux commandants se sont engagés à renforcer leur relation de travail dans un intérêt commun en faveur de la population du Sud d'Irumu. Entre-temps, la Brigade d'Ituri a continué à renforcer sa présence au Sud d'Irumu avec l'établissement d'une Base Opérationnelle Temporaire à Idohu et d'une autre à Bukiringi. Des patrouilles importantes et de longue portée sont également menées par le contingent bangladais de la Force de la MONUC au Sud d'Irumu.

Au Nord-Kivu, les groupes armés ont multiplié leurs activités, y compris des attaques sur les postes des FARDC, et également le pillage, le banditisme et l'enlèvement des civils pendant la période sous examen.

Par ailleurs, le 13 février 2010, six enfants soldats appartenant au groupe armé Mayi-Mayi ont été remis à la Base Opérationnelle de la Compagnie de la Force de la MONUC de Kirumba par les FARDC. Ces enfants soldats ont été appréhendés par les FARDC à Bianze, situé à 48 kilomètres à l'Est de Kanyatsi.

D'autre part, le 11 février 2010 l'intégration des éléments du groupe Mayi-Mayi Kifuafua a commencé sur place au centre de Walikale par l'enregistrement de quelque 475 combattants. Cet enregistrement pourra continuer jusqu'au 16 février et après se poursuivra à Hombo où le reste des combattants pourra être intégré.

Au chapitre de l'opération AMANI LEO, il convient de signaler qu'une session de planification conjointe regroupant les sections importantes de la MONUC, la Force de la MONUC et les FARDC sur l'opération AMANI LEO s'est tenue le 11 février 2010 au quartier général des FARDC à Goma. Le 15 février 2010, une conférence s'est également tenue à l'Etat-major de la Brigade de la Force de la MONUC du Nord-Kivu dans le but de finaliser les opérations conjointes. La conférence était présidée par le commandant de cette Brigade et a connu la participation de commandants de l'opération AMANI LEO au Nord-Kivu, ceux de la première et de la deuxième zone respectivement, ainsi que de commandants des contingents indiens de la Force de la MONUC. Par ailleurs, plusieurs Centres Conjoints de Coordination ont été utilisés pour coordonner les opérations avec les FARDC dans le cadre de cette opération.

Au Sud-Kivu, les rapports sur Kabare, Mwenga, Kalehe et Shabunda reçus la semaine dernière indiquent que les exactions des éléments des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) se sont poursuivies pendant la semaine sous examen. Le cas survenu au village Kisembe en est une illustration. En effet, le 13 février 2010, les Observateurs Militaires de la Force de la MONUC ont rapporté le massacre de sept femmes par les éléments des FDLR au village Kisembe, du groupement Mulombozi, dans le territoire de Mwenga. Selon le rapport, quinze femmes ont été initialement arrêtées et emportées en forêt après que les assaillants aient pris d'assaut et bouclé un marché le 12 février 2010. Huit d'entre elles sont parvenues plus tard soit à s'échapper, soit à se faire libérer pendant que les sept autre ont été tuées de sang-froid par les criminels. Selon les autorités locales, cette atrocité a été commise apparemment en guise de représailles contre une opération s'inscrivant dans le cadre de l'opération AMANI LEO lors de laquelle des dépendants des FDLR ont été arrêtés et remis aux instances compétentes pour leur rapatriement. La MONUC a publié une Note d'Information à ce sujet (Référence : NI/OSMR/150210.)

Cependant, une recrudescence perceptible dans la reddition des combattants des FDLR a été observée la semaine dernière et même avant. En effet, le 5 février 2010, deux combattants rwandais des FDLR se sont rendus à une équipe de DDRRR à l'église de Butezi, située à 45 kilomètres au Nord-ouest de Mwenga. Le 6 février 2010, un officier de 25 ans des FDLR s'est rendu à la Base Opérationnelle de la Compagnie de la Force de la MONUC de Kamanyola. Le 8 février 2010, six éléments appartenant aux FDLR, comprenant un combattant et cinq dépendants, se sont présentés à la Base Opérationnelle de la Compagnie de la Force de la MONUC de Minembwe pour le rapatriement. Le même jour, un autre Capitaine des FDLR s'est également rendu aux FARDC à Lulimba pour être rapatrié.

Enfin, la Force de la MONUC a mené 1398 patrouilles armées et fourni 71 escortes, pendant que les Observateurs Militaires de la Force de la MONUC ont mené 302 patrouilles pendant la période sous examen.