CONFERENCE DE PRESSE MONUC MERCREDI 18 NOVEMBRE 2009

4 mar 2010

CONFERENCE DE PRESSE MONUC MERCREDI 18 NOVEMBRE 2009

Madnodje Mounoubai, porte-parole: Bonjour, mesdemoiselles. Bonjour, messieurs. Bonjour à nos auditeurs de Radio Okapi qui nous suivent en direct et merci beaucoup pour leur fidélité. Le point de presse de ce mercredi sera animé par le Chef de l'Information Publique Militaire, le Lt. Col. Jean-Paul Dietrich, M. Maurizio Giuliano d'OCHA, M. Bertin Ntumba des Droits de l'Homme de la MONUC et moi-même, Madnodje Mounoubai, porte-parole de la MONUC.

Lors de ce point de presse, nous traiterons des points suivants :

- Mission multidisciplinaire à Dongo
- Remise des terres par UNMACC à Mitondo dans le Katanga
- Evolution des rapatriements des combattants rwandais (DDRRR)
- Situation militaire
- Situation humanitaire
- Rapport du BCNUDH sur le procès Maheshe
- Déclaration des enfants à l'occasion de la Journée Internationale des Droits de l'enfant

Arrestation des leaders du FDLR

La MONUC salue l'arrestation hier en Allemagne de deux leaders des FDLR: M. Ignace Murwanashyka et Straton Musoni. Ces arrestations viennent soutenir l'approche multidimensionnelle qui comporte des aspects diplomatique et politique aussi bien qu'une partie militaire pour persuader les FDLR à désarmer et à mettre fin à leur présence illégale en République Démocratique du Congo.

Mission multidisciplinaire à Dongo

Une mission de la MONUC s'est rendue le 14 novembre 2009 à Dongo, en Province de l'Equateur, où un conflit ethnique à la fin du mois dernier avait fait plusieurs victimes dont des morts. L'objectif de cette mission était d'évaluer la situation sécuritaire, humanitaire et des droits de l'homme suite aux récentes violences interethniques qui ont provoqué le déplacement massif des populations vers la République du Congo, sur l'autre rive, vers Gemena et un peu partout dans la Province.

Selon la mission, il est difficile d'établir exactement le nombre de pertes en vies humaines, puisque la localité est déserte. Mais, par contre, l'Inspecteur Général Adjoint de la Police a déclaré qu'il y avait plusieurs corps en putréfaction avancée dans la cité et qu'il attendait la presse et les autorités politico-administratives avant d'ordonner leur inhumation. Toutefois, il a fait voir aux membres de la mission 06 corps dont 03 policiers. Il a indiqué qu'il y aurait 26 agents de la police qui sont portés disparus avant l'arrivée du renfort de la PIR dans cette localité.

La mission a fait le constat suivant :

Sur le plan sécuritaire
Le calme règne dans la cité déserte de Dongo depuis la prise de contrôle de celle-ci par la PIR le 07
novembre 2009. Des cas de tracasserie seraient cependant survenus sur le fleuve et attribués au groupe qui
avait attaqué la cité.

Sur le plan des droits de l'homme
Les membres de la mission ont constaté la destruction des maisons et des biens par incendie et pillages. Ces maisons et biens appartenaient spécifiquement aux non-originaires de la cité, y compris ceux de l'ethnie rivale Monzaya, mais aussi à ceux de l'ethnie Lobala d'Enyélé, qui s'étaient abstenus de participer aux attaques.

Les membres de la mission ont effectivement noté plusieurs corps en putréfaction avancée.

Sur le plan humanitaire
La situation demeure chaotique, puisque la localité de Dongo n'est, pour l'heure, qu'une cité fantôme. Pour inciter les réfugiés et les déplacés à rentrer, il serait souhaitable que les humanitaires puissent nécessairement réhabiliter ou reconstruire les habitations, désinfecter la localité pour éviter les risques d'épidémie avec les cadavres qui se décomposent à l'air libre.

La mission a aussi fait des recommandations dont les suivantes :

Pour faciliter l'éventuel contact de la population avec les éléments de la MONUC sur place, il serait souhaitable d'y déployer des observateurs militaires francophones. Des éléments armés de la MONUC, déployés provisoirement sur place, à coté de la PIR, pourraient également aider à rassurer la population et la pousser à revenir.

Que la PIR déployée sur place soit convenablement soutenue sur le plan logistique par sa hiérarchie pour éviter toute tentation d'exactions sur les populations.

Qu'une mission gouvernementale de pacification puisse sillonner le District afin d'apaiser la haine entre les ethnies et favoriser le dialogue et la coexistence pacifique.

Que la justice puisse ouvrir une enquête, situer les responsabilités sur tout ce qui s'est passé à Dongo et que les auteurs puissent être identifiés et poursuivis.

Remise des terres par UNMACC à Mitondo

Le Centre des Nations Unies chargé de la Coordination de la Lutte Antimines en République Démocratique du Congo (UNMACC-DRC) a procédé, le mardi 10 novembre 2009 à la remise de terres dépolluées aux autorités locales à Mitondo dans le Katanga. La cérémonie officielle a été rehaussée de la présence du Commissaire de district représentant le Gouverneur du Katanga, des chefs coutumiers de Mitondo, du Chef de la MONUC Kalemie, des représentants de la FAO et du PAM, et du Bailleur de Fonds Finnish Church.

L'organisation non gouvernementale internationale Dan Church Aid (DCA), qui s'est chargée du nettoyage des terres, a débuté ses opérations le 21 avril 2009 sous la coordination d'UNMACC pour les achever le 04 août 2009. 27 mines antipersonnelles à effet de souffle ont été extraites sur une superficie de 7471 mètres carrés.

Rapatriements des combattants rwandais

Cette année, depuis le 1er janvier jusqu'au 17 novembre, 1857 combattants rwandais dont 1366 FDLR ont regagné le rwandais grâce au processus DDRRR, qui s'est également occupé du rapatriement des 1950 dépendants des FDLR. De son côté, le HCR a ramené chez eux 12896 civils rwandais.

Situation militaire

En Province Orientale, dans la nuit du 4 au 5 novembre 2009, des éléments armés, appartenant probablement à l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) ont enlevé six personnes dans le voisinage du marché de Lomani. Le 6 novembre 2009, cinq soldats des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont été attaqués par les éléments de la LRA dans un village du Bas-Uélé, situé à 50 kilomètres à l'Ouest de Dingila. Le 8 novembre 2009, un combattant de cette même rébellion s'est rendu avec une arme AK-47 et cinq filles à Faradje. Le 14 novembre 2009, la LRA a attaqué Nengo, situé à 40 kilomètres au Nord-ouest de Dungu. Lors des affrontements, trois civils travaillant au champ ont été tués ainsi que deux soldats des FARDC.

Au Nord-Kivu, la semaine dernière, les activités perpétrées par les éléments des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) se sont concen¬trées au Nord de Rutshuru et plus loin à l'Ouest dans le Sud de Lubero. A ceci, il faut ajouter plusieurs attaques suspectées menées par les FDLR, dont celle de la nuit du 6 au 7 novembre 2009 sur le camp des FARDC à Mig¬hobwe, situé à 80 kilomètres au Sud de Lubero ; celle du 8 novembre 2009 sur une patrouille des FARDC à Kishero, situé à 7 kilomètres au Sud-ouest de Nyamilima ; et également celle du 10 novembre 2009 sur une base des FARDC à Nyamilima, situé à 120 kilomètres au Nord de Goma, qui a néces¬sité un appui aux FARDC de la part de la Force de la MONUC. Ces inci¬dents ont occasionné peu de victimes chez les FARDC, mais un civil a été tué à Mighobwe. Par ailleurs, les FARDC ont créé une unité mobile pour effectuer des patrouilles sans interruption autour d'Ishasha, situé à 145 kilo¬mètres au Nord de Goma.

Au chapitre des opérations des FARDC, bien que la plupart d'activités majeu¬res des FDLR se soient déroulées dans le territoire de Rutshuru et au Sud de Lubero, les FARDC ont également mené leurs opérations dans le territoire de Walikale, déclenchées notamment dans le contexte de l'action offensive des FDLR qui ont attaqué le 9 novembre 2009 les troupes des FARDC basées à Kalienge, situé à 115 kilomètres au Nord-est de Walikale.
Poursuivant en outre différentes opérations dans le cadre de l'opération KI¬MIA 2, les FARDC ont rapporté à la Force de la MONUC le 15 novembre 2009, avoir tué quatre combattants des FDLR et avoir saisi trois armes à Nyamitwitwi, situé à 20 kilomètres à l'Ouest de Nyamilima. Les FARDC ont aussi déclaré avoir arrêté le 14 novembre 2009 trois éléments suspectés ap¬partenir aux FDLR, à l'Ouest de Kakomero dans le parc national de Virunga.
Par ailleurs, plusieurs actes de banditisme ont été commis à la fin da la se¬maine passée dans différentes régions du Nord-Kivu.

Au Sud-Kivu, sur le plan sécuritaire, l'action militaire des FARDC commencée depuis le début du mois de novembre s'est poursuivie la se¬maine dernière à Ubwari et à Fizi contre le récalcitrant ex-Mayi-Mayi Yakutumba. Le 9 novembre 2009, les FARDC l'ont attaqué et ses éléments dans la pé¬ninsule de Katenga et ont occupé les lieux. Pendant l'attaque, seize éléments Mayi-Mayi auraient été tués, neuf arrêtés et vingt se sont rendus aux troupes des FARDC avec plus de dix fusils AK-47 et quatre armes lourdes.

Par ailleurs, dans la nuit du 11 au 12 novembre 2009, les FDLR ont attaqué trois villages proches, Kahungu, Chirike et Kabushwa, et ont blessé deux ci¬vils et enlevé onze autres. Une Base Opérationnelle Temporaire conjointe de la Force de la MONUC et des FARDC a été établie dans cette zone. Des patrouilles conjointes des FARDC et de la Force de la MONUC ont égale¬ment été renforcées entre Katana et Kalehe pour rassurer la population.
Le 14 novembre 2009, 32 otages enlevés par les FDLR et emportés dans la forêt ont été libérés par les soldats des FARDC engagés dans l'opération KI¬MIA 2, basés à Lemera, dans le territoire de Kalehe. Ces otages ont été en¬levés dans la nuit du 11 novembre 2009, lorsque les FDLR ont attaqué les villages Kabusha, Mwanda, Mabingu et Chibimbi. Lors de l'attaque, les as¬saillants ont également emporté du bétail et des biens de valeur.

Pour sa part, la Force de la MONUC a établi le 11 novembre 2009 une Base Opérationnelle Temporaire à Kololo et à Kidodobo pour la protection de la population civile. Celle de Kololo occupera une position défensive efficace dans la région de Kalangu. Le même jour, se basant sur une information fournie par une source locale, la Force de la MONUC a découvert une cache de munitions à Kiliba lors d'une opération de bouclage et de ratissage. Cette cache renfermait 1120 munitions de différentes armes légères, surtout de 12,7 mm et d'AK-47.

Rapport du BCNUDH sur le procès Maheshe

Le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme en RDC publie aujourd'hui un rapport d'observation du procès en appel des présumés auteurs de l'assassinat de Serges Maheshe.

Secrétaire de rédaction de Radio Okapi à Bukavu et membre du personnel national de la MONUC, Serges Maheshe a été tué le 13 juin 2007 à Bukavu dans la province du Sud-Kivu. Deux autres journalistes ont été tués depuis lors à Bukavu également. Le Bureau Conjoint, BCNUDH en sigle, a également recensé ces derniers mois des cas d'intimidation et de menaces de journalistes, qui entravent l'exercice de leur profession en toute liberté.

A la suite de l'assassinat de Serges Maheshe se sont tenus des procès en première instance et en appel, respectivement devant le Tribunal Militaire de Garnison de Bukavu ainsi que devant la Cour Militaire du Sud-Kivu, qui a son siège également à Bukavu. Le 29 janvier 2008, notre bureau a publié un rapport sur le procès en première instance, et le présent rapport, dont je vous fais l'économie, porte sur le procès en appel, qui s'est déroulé devant la Cour Militaire du Sud-Kivu du 6 février au 21 mai 2008.

Lors de ce procès, les observateurs des droits de l'homme de notre bureau ont constaté que la Cour Militaire du Sud-Kivu n'a pas démontré sa volonté de rendre justice d'une manière indépendante et impartiale, dans le respect des normes internationales, régionales et nationales en matière de procès équitable. Le procès en appel a, de manière générale, été marqué par des irrégularités similaires à celles observées lors du procès en première instance, à savoir principalement : le refus de la Cour Militaire d'instruire d'autres pistes et mobiles crédibles et susceptibles d'apporter davantage de lumière sur l'assassinat — ou le meurtre plutôt — de Serges Maheshe ; la persistance des insuffisances des enquêtes pénales ; l'absence d'enquête indépendante et impartiale sur les accusations de subornation portées à l'encontre de deux magistrats militaires ; et, enfin, un climat d'intimidation et de menaces à l'encontre des avocats de la défense et des observateurs du procès.

Le présent rapport formule plusieurs recommandations à l'attention des autorités congolaises et de la communauté internationale. Parmi ces recommandations, le rapport exhorte les autorités congolaises à garantir la protection des avocats et des défenseurs des droits de l'homme, notamment les journalistes, en adoptant des lois et en tenant compte des normes internationales à cet effet. Le rapport demande également aux autorités congolaises d'assurer l'indépendance du pouvoir judiciaire, y compris de la justice militaire, en les soustrayant à toute influence indue et de modifier la loi sur les juridictions militaires en limitant leur compétence aux seules infractions commises par les militaires et policiers (...)

Porte-parole : Pour terminer les présentations de ce matin, le 20 novembre de chaque année est célébrée la Journée Internationale des Droits de l'Enfant. La Section Protection de l'Enfant de la MONUC et l'UNICEF travaillent tous les jours à la promotion de ces droits en République Démocratique du Congo. Nous avons avec nous aujourd'hui une représentante de ces enfants de la République Démocratique du Congo qui va nous lire un texte. Après cela, nous aurons ici sur la table le Directeur Adjoint du Bureau de l'UNICEF en République Démocratique du Congo qui pourra répondre à des questions, si vous en avez.

Déclaration des enfants à l'occasion de la Journée Internationale des Droits de l'enfant

Mesdames et Messieurs les journaliste
Représentants de la MONUC et
Représentants du gouvernement

Nous aimerions prendre opportunité de cette conférence hebdomadaire pour souligner la Journée Internationale des droits de l'enfant célébrée le 20 novembre de chaque année à travers le monde.

Comme vous savez, la Journée Internationale des droits de l'enfant à été créée suite à l'adoption de la Convention des Nations Unies relative au Droits de l'enfant le 20 novembre 1989. Cette année, le monde entier célèbrera le 20em anniversaire de l'entrée en vigueur de cette convention.

Comme la nouvelle loi congolaise portant protection des enfants vient tout juste d'être abrogée en janvier 2009, il conviendrait de célébrer ce 20em anniversaire de la Convention relative aux Droits de l'enfant en encourageant le gouvernement congolais à s'activer pour la mise en œuvre de la nouvelle loi et permettre ainsi à tous les enfants congolais de bénéficier des droits et des principes reconnus internationalement et entérinés par le gouvernement congolais.

Vous vous rappellerez que l'an dernier à la même date, nous étions venu vous présenter nos requête pour intercéder auprès du Président et les membres du gouvernement afin qu'ils accélèrent les travaux permettant l'abrogation de la loi tant attendue. Notre intervention a eu un impact positif puisque la loi portant protection des enfants à finalement été abrogée en Janvier 2009.

Pour souligner le 20ème anniversaire de la Convention Internationale du droit des enfants, nous souhaitons que cette année, le gouvernement congolais travaille en priorité sur la mise œuvre de la loi et signe tous les décrets pour la mise en place de la mécanique multidisciplinaire qui pourra enfin permettre aux enfants de la RDC de bénéficier des avancées importante de cette loi.

En cette journée qui souligne le droit des enfants à travers le monde, nous lançons donc un appel vibrant au gouvernement et aux acteurs impliqués dans la protection de l'enfant, de conjuguer les efforts pour surmonter les obstacles de la mise en œuvre effective de la loi portant protection de l'enfant afin que tous les enfants de la RDC puissent bénéficier des droits et de la protection reconnus à l'enfant par les lois de ce pays.
Les enfants de la république démocratique du Congo on assez attendu !! Nous sommes l'avenir de ce pays, et l'avenir se prépare aujourd'hui !!

Mesdames et Messieurs, je vous remercie de votre attention.