CONFERENCE DE PRESSE MONUC MERCREDI 25 NOVEMBRE 2009

25 nov 2009

CONFERENCE DE PRESSE MONUC MERCREDI 25 NOVEMBRE 2009

Madnodje Mounoubai, porte-parole: Bonjour, mesdemoiselles. Bonjour, messieurs. Bonjour à nos auditeurs de Radio Okapi qui nous suivent en direct et merci beaucoup pour leur fidélité. La conférence de presse de ce jour sera animée par moi-même, par le Lt Col. Jean-Pierre Dietrich ; nous avons, comme d'habitude, la représentante de OCHA qui est ici, et nous aurons aussi un représentant de l'Administration pour faire une présentation sur l'Administration et le soutien qu'elle donne aux humanitaires, aux NON-MONUC en général dans la Mission.

La MONUC a maintenant 10 ans d'existence en RDC. Durant cette période, elle s'est acquittée remarquablement de ses tâches, de ses mandats et des responsabilités que lui confiées le Conseil de Sécurité. Les hommes et les femmes qui y travaillent ont donc des raisons d'être fiers.

Depuis notre dernière rencontre, il y a eu très peu d'évènements à vous rapporter aujourd'hui. Bien entendu, il y a eu, bien entendu, Dongo et Buburu mais je laisserai la parole à mes collègues militaires et de OCHA pour vous en parler. Si vous avez des questions, je me ferai un plaisir de vous répondre lors de la séance des questions et réponses.

Dans le cadre de notre effort pour mieux vous faire connaître et comprendre la MONUC, nous avons aujourd'hui avec nous un invité en la personne de M. Martin Tooley du Centre des Services Intégrés de la MONUC. Il vous donnera des informations qui, je pense, vous seront utiles et vous aideront dans votre travail.

Juste quelques mots avant de passer la parole au Lt-Colonel Jean Paul Dietrich, Chef de l'Information militaire.

Lancement de la Stratégie Nationale de lutte contre les violences basées sur le genre

Aujourd'hui, 25 novembre, il y a eu lancement de la Stratégie Nationale de lutte contre les violences basées sur le genre. Le 25 novembre est la Journée Internationale de Lutte contre les violences faites aux femmes. La Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire Général des Nations Unies, Mme Leila Zerrougui, participe en ce moment même au lancement par le gouvernement de la Stratégie Nationale de lutte contre les violences basées sur le genre. Cette stratégie a été développée et sera mise en œuvre avec l'appui du système des Nations Unies en RDC. La stratégie fournit un cadre commun d'action et de coordination de tous les intervenants dans le domaine de lutte contre les violences faites à la femme et aux filles dans le pays. Mme Leila Zerrougui, qui coordonne l'appui des Nations Unies dans cette lutte contre les violences faites aux femmes, a salué « la mobilisation de tout le gouvernement pour la mise en œuvre de cette stratégie et la volonté d'agir des autorités nationales".

Renforcement des capacités de la Police Nationale Congolaise à Bukavu

Nous signalons qu'au Sud-Kivu, l'Equipe Conjointe d'Observateurs de la Police MONUC/Bukavu a organisé du 23 au 24 novembre un séminaire à l'intention des agents de la Police Nationale Congolaise. Cette formation s'inscrit dans le cadre du programme de stabilisation de l'est de la RDC et vise le renforcement des capacités des participants. Etaient concernées les unités déployées sur des axes prioritaires à Bunia, Goma et Bukavu.

Rapatriement des rwandais

Le DDRRR continue d'enregistrer des bons points. Pour ne parler que des FDLR, du 1er janvier au 24 novembre 2009, ce sont 1393 combattants et 2003 de leurs dépendants qui ont été rapatriés au Rwanda par ce processus. Mais globalement, avec les autres groupes armés, nous arrivons au chiffre de 1887 combattants rwandais et 2016 dépendants qui sont rentrés chez eux. Pour ce qui est des civils, pour la même période, le HCR a déjà reconduit 13255 rwandais dans leur pays.

Célébration de la Journée Mondiale de lutte contre le sida

Mardi 1 décembre, le monde va célébrer la Journée Mondiale de lutte contre le sida. Le Bureau VIH/Sida de la MONUC va s'associer à tout le système des Nations Unies, les institutions et organisations nationales pour conduire une série d'activités d'information et de sensibilisation à travers tout le pays. Le thème de cette année est:" accès universel et les droits de l'homme". Des informations sur ces activités vous seront données ultérieurement. Une note rédigée par le bureau VIH/Sida de la MONUC est disponible pour vous à la fin de cette rencontre.

Je passe maintenant la parole au Lt.-Colonel Dietrich.

Situation militaire

A l'Equateur, le 20 novembre 2009, le village Buburu, situé à 80 kilomètres au Sud du village Imese, et Eperdement ont été attaqués par les éléments Enyele. Le même jour, 80 policiers de la Police nationale Congolaise (PNC) ont été redéployés de Dongo au secteur Bomboma pour protéger l'hôpital Bokonzi, situé à 63 kilomètres au Sud-est de Dongo. D'autres policiers en provenance de Kinshasa sont attendus à Gemena pour soutenir l'opération. Cependant des rapports ont signalé que les éléments Enyele essaient de recruter des jeunes. Le 23 novembre 2009, une nouvelle mission interdisciplinaire incluant des représentants de la MONUC et des autorités locales a effectué une reconnaissance aérienne sur Enyele, Monzaya et Buburu. L'objectif de la mission était l'évaluation de la situation sécuritaire et humanitaire sur place.

En Province Orientale, du 7 au 11 novembre 2009, les éléments de l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA) ont enlevé trois villageois à Masimba, sur la route Dungu-Ngilima, situé à 36 kilomètres au Sud-ouest de Dungu. En revanche, le 11 novembre 2009, trois éléments de cette rébellion ougandaise, dont deux ougandais et un congolais, se sont rendus à Doruma, situé à 210 kilomètres au Nord-ouest de Dungu. Le 19 novembre 2009, un groupe de 34 éléments de la LRA s'est rendu aux Forces de Défense du Peuple Ougandais (UPDF) à Faradje, comprenant dix combattants ougandais. Ces éléments se sont rendus avec 12 mitrailleuses, 2 panneaux solaires et 10 téléphones portables. Ils ont été transférés à l'Etat-major de l'UPDF de Nyzara. Du 21 au 22 novembre 2009, douze éléments de la LRA, dont dix ougandais, un soudanais et un congolais, se seraient rendus aux Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à Doko, situé à 700 kilomètres au Nord-est de Kisangani, dans le territoire de Watsa. Ils étaient accompagnés de vingt dépendants.

Au Nord-Kivu, l'opération KIMA 2, menée par les FARDC, avec l'appui logistique de la MONUC, a gardé de l'ampleur la semaine passée. Les FARDC ont mené une campagne de sensibilisation à travers le Grand Nord encourageant, inter alia, la collaboration de la population locale avec les forces gouvernementales dans l'attaque contre les FDLR. Les FARDC ont également concentré les opérations militaires dans les régions au Sud de Lubero et dans celles de Rutshuru. Selon les FARDC, le 15 novembre 2009, quatre combattants des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) ont été tués à Nyamitwitwi, situé à 20 kilomètres à l'Ouest de Nyamilima et un camp des FDLR a été détruit lors des opérations menées à l'Ouest de Rumangabo, situé à 47 kilomètres au Nord de Goma. Dans ce contexte, plusieurs rapports ont signalé la multiplication des activités des FDLR dans le parc national de Virunga. D'autres concentrations des FDLR ont été rapportées dans le territoire de Walikale, particulièrement sur l'axe Kibua-Pinga, situé à 70 kilomètres au Nord-est de Walikale, où les autorités locales ont signalé la présence de 600 éléments des FDLR à Misau.

De larges patrouilles sont effectuées sur l'étendue de la province en vue de dissuader les éléments des groupes armés. A savoir que, chaque mois, notre Brigade du Nord-Kivu effectue seule environ 1800 patrouilles diurnes et nocturnes, à pieds ou par véhicules, dans l'objectif de contrôler son espace. La présence de nos troupes rassure les civils et dissuade les groupes armés de menacer les communautés. La Brigade du Nord-Kivu accomplit en moyenne 50 patrouilles à travers les marchés et fournit 120 patrouilles d'escorte par mois pour des opérations humanitaires.

Au chapitre de la formation décentralisée des FARDC, une formation ad hoc a commencé le 3 novembre 2009 à la Base Opérationnelle de la Force de la MONUC à Kibua. 11 soldats des FARDC participent à cette instruction d'un mois qui sera basée sur la lecture des cartes et la navigation GPS, l'utilisation des armes ainsi que le secourisme.

Au Sud-Kivu, le nombre d'attaques, de viols et d'enlèvements commis par les FDLR a augmenté la semaine passée. Lors de l'incursion des FDLR sur le village Kamberley et Kambegeti, au début de la semaine passée, douze garçons ont été enlevés et utilisés comme porteurs des biens pillés. Dans une autre attaque des FDLR sur le village Kabushwa à Katana, situé à 45 kilomètres au Nord de Bukavu dans le territoire de Kabare, quinze personnes ont été emportées. Le 18 novembre 2009, les FDLR ont attaqué le village Chiduha, situé à approximativement 2 kilomètres à l'Est de Lushesha, tuant trois personnes, blessant deux autres et enlevant vingt-cinq de plus. Toutes les personnes enlevées ont néanmoins été relâchées le lendemain. Le 19 novembre 2009, un officier et un soldat des FARDC sont tombés dans une embuscade tendue par les FDLR lors de leur retour de Kilimbwe pour Misisi. L'officier est mort et le soldat a été blessé. Le 20 novembre 2009, les FDLR ont tué un policier de la PNC à Kitumba Bazala, situé à 75 kilomètres au Sud-ouest de Kamituga. Le 21 novembre 2009, un camion civil est tombé dans une embuscade tendue par les FDLR près de Bitale, situé à 14 kilomètres au Sud-est de Bunyakiri et a été pillé. La Force de la MONUC a dépêché dans la région un hélicoptère de combat MI 35 pour vérification et pour la démonstration de la force. Il s'avérera que lors de cette embuscade, deux personnes ont été tuées et trois autres ont été blessées, dont un soldat des FARDC. Tous les blessés ont été évacués par la MONUC sur le centre de santé de Bitale. Hier, une autre attaque meurtrière a été signalée. Le 22 novembre 2009, des éléments présumés FDLR provenant de la région de Luyuyu ont attaqué et pillé le village Busé, dans le territoire de Shabunda. 18 personnes auraient été tuées.

Enfin, la Force de la MONUC du Sud-Kivu a effectué 250 patrouilles et plusieurs missions d'escorte la semaine dernière. La Brigade du Sud-Kivu a également accompli 12 missions de reconnaissance aérienne et 8 missions de démonstration de force aérienne pendant le mois passé.

Porte-parole : Comme annoncé, nous avons avec nous aujourd'hui M. Martin Tooley, qui est du Bureau des Services Intégrés de la MONUC. Il est ici pour vous faire une présentation assez brève afin de vous donner une idée de ce que la MONUC frait et apporte comme soutien aux entités NON-MONUC.

Chef du Bureau des Services Intégrés : Bonjour, messieurs. Bonjour, mesdames. L'objectif de la petite présentation [Powerpoint] que j'ai maintenant devant vous, c'est effectivement pour vous [faire le résumé] en ce qui concerne le soutien fourni aux FARDC par l'Administration de la MONUC.

Vous avez sur l'écran certaines statistiques qui sont datées pour la période de temps de 10 mois, qui a commencé en janvier 2009 jusqu'au mois d'octobre. Par exemple, si vous regardez le premier croquis, vous avez le transport fourni par la MONUC aux FARDC. Nous avons transporté, pendant cette période de 10 mois, deux mille six cents et quelques passagers, c'est-à-dire les militaires ou même les officiers des FARDC. Ca coûte à la MONUC un peu plus d'un million de dollars. Vous avez le chiffre sur la colonne à votre droite.

En ce qui concerne le transport de fret, pendant la même période, nous avons transporté 818 tonnes de matériels. Et ça coûte, en termes de valeur de carburant pour [les avions], du personnel qui s'occupe de la gestion des avions, à peu près un million, six cent quatre-vingt mille dollars.

Comme partie intégrante des accords entre la MONUC et les FARDC, nous nous occupons de traiter les cas d'évacuation médicale — des gens qui sont blessés, par exemple, au combat. Pendant la même période de temps, nous avons connu une trentaine d'incidents et le prix est à côté là-bas.

Une autre partie intégrante de l'appui fourni aux FARDC, c'est la nourriture des soldats. La dernière partie du même [cliché], c'est effectivement la nourriture fournie à ce moment-là. Aujourd'hui, on fournit chaque jour plus ou moins 27.000 repas, et les ventilations se trouvent là-bas. Nous avons fourni 6.000 repas par jour aux gens qui se trouvaient dans notre projet RUDIA II. C'est l'équivalent de 800 tonnes de matériels. C'est marqué là-bas 795.000 kg ; c'est 800 tonnes à peu près. Pour le Projet Ironstone, nous avons nourri 3350 militaires. Et toutes les statistiques en ce qui concerne le tonnage et le coût du travail, c'est marqué là-bas également. Pour KIMIA II, qui est le projet le plus grand pour les militaires pour l'instant, on nourrit chaque jour maintenant 16.000 soldats des FARDC. Ca concerne effectivement 2570 tonnes de matériels fournis, distribués et livrés aux militaires sur place. Ca a coûté jusqu'à ce moment-là un peu moins de 4 millions de dollars pour la fourniture des repas aux gens des FARDC depuis le début de l'année.

Un autre soutien fourni aux FARDC pour l'instant, par rapport à l'investissement en nourriture, c'est beaucoup plus petit (...) : le carburant. Le carburant, c'est [en grande partie] le gasoil nécessaire pour les FARDC puissent utiliser leurs camions. Le chiffre se trouve devant vous. Et jusqu'à ce moment-là, la MONUC a investi deux cent quatre-vingt-trois mille dollars sur cette activité.

En plus, en bas, vous trouvez quelques autres activités. On nourrit les militaires qui sont basés en 132 lieux pour l'instant. (...) Nous, on peut assurer le transport dans un moyen efficace. Entre les 132 exploitations, 12 se trouvent fournies par moyen aérien, et les autres déploiements sont faits par route.

En ce qui concerne les sites approvisionnés avec du carburant, il y a six importants qui sont les grands hubs, où [il est permis aux militaires des FARDC] de venir pour demander l'allocation du carburant. Et nous les aidons avec le déploiement du carburant dans des régions très, très éloignées ; ça concerne 25 lieux.

Aujourd'hui, on continue avec un service de transport qui n'est pas strictement limité aux FARDC ; on donne un petit peu d'appui aux autres qui sont venus ici en RDC pour donner l'appui aux FARDC, c'est-à-dire les militaires conseillers, les diplomates. Aujourd'hui, les trois pays mentionnés bas [Etats-Unis, France, Belgique], nous avons mis à leur disposition les avions. C'est 184 cas jusqu'à ce moment-là.

Dernier petit élément, qu'est-ce que nous faisons en ce qui concerne le déploiement des gens qui donnent le soutien aux FARDC ? La première ligne [reflète] le nombre des passagers : 2205. Ca, c'est les représentants du gouvernement de la RDC qui, eux-mêmes, s'occupent de rendre visite à leurs troupes sur le terrain. Les ONGs, partie très intégrante des activités de la MONUC en ce qui concerne le maintien de paix. Nous avons mis à la disposition de 7155 passagers [des places] sur les vols MONUC depuis le début de l'année. Ca coûte à la MONUC deux millions huit cent soixante mille dollars.

Les autres, ca peut être une variété de différentes gens là-bas : c'est des conseillers militaires ; c'est les diplomates. C'est peut-être les représentants des autres pays voisins de la RDC qui sont venus ici pour traiter, négocier, discuter avec les FARDC. Jusqu'à ce moment-là, c'est beaucoup moins. Effectivement, un peu moins de dix-sept mille personnes sont mises à bord des avions de la MONUC depuis le début de l'année.

Quelques autres catégories. Vous avez les NON-MONUC (NON-MILITAIRES) : 30.000 personnes. Pour les FARDC, nous avons transporté 113 tonnes de leurs propres matériels. C'est peut-être les pièces détachées des véhicules, les munitions...

Dernières petites statistiques à la fin-là, vous avez combien ça coûte à la MONUC chaque fois qu'un passager monte à bord des avions. Par exemple, vous avez les statistiques-là pour faire l'aller-retour Kinshasa-Goma-Kinshasa ; ça coûte à la MONUC 612 dollars. D'autres statistiques, Kinshasa-Entebbe-Kinshasa : 848 [dollars].Et la dernière ligne là-bas, Kinshasa-Bunia-Kinshasa, un peu plus de mille dollars. Ca coûte une fortune, hein !

Je crois que, pour l'instant, c'est tout. Eventuellement, je crois que nous avons la possibilité de faire un échange avec les questions après.