Equateur: Retour progressif au calme à Mbandaka

5 avr 2010

Equateur: Retour progressif au calme à Mbandaka

Mbandaka, 05 avril 2010 - Les efforts conjugués de la MONUC et des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont empêché, le 04 avril, les rebelles Enyele de prendre possession de plusieurs sites stratégiques de Mbandaka, le chef-lieu de la Province de l'Equateur. Toutefois, la tension y reste vive et des tirs sporadiques se font encore entendre.

Depuis de nombreuses semaines, la rumeur d'une possible attaque des rebelles Enyele courait à Mbandaka. Dimanche 04 avril, peu avant 10 heures du matin, la ville a été prise d'assaut par des dizaines d'hommes en armes blanches et à feu, qui ont débarqué d'un bateau au port Bankita, non loin du Quartier général de la MONUC. S'en est alors suivie une panique généralisée dans la ville. Des tirs nourris à la mitraillette et à l'arme lourde ont retenti en différents endroits bloquant dans les églises des milliers de fidèles qui célébraient la fête de Pâques.

Après leur débarquement, le groupe des rebelles s'est immédiatement dirigé vers la résidence du Gouverneur de province, en mission à Kinshasa. Sur place, des témoins affirment avoir vu au moins trois corps de rebelles, conséquence des affrontements avec la Police Nationale Congolaise (PNC) qui assurait la garde. Tout au long de leur progression, les rebelles tirent sur tout ce qui bouge. Plus tard, ils sont signalés au niveau de l'Assemblée provinciale de l'Equateur et au Camp militaire Ngashi, avant d'arriver à l'aéroport de Mbandaka.

Le lendemain, 05 avril, après le déluge de feu qui a duré toute la nuit jusqu'aux environs de 7h30, un calme apparent prévalait dans la majeure partie de la ville malgré quelques tirs sporadiques. Des tirs à l'arme lourde ont été signalés au quartier Air-Congo, aux alentours de l'aéroport de Mbandaka, ainsi qu'au Camp Bokala à Mbandaka II. Les rebelles Enyele en débandade auraient pris les sentiers de la forêt de Djombo, une localité périphérique de la ville.

Des patrouilles de la police civile de la MONUC ont sillonné Mbandaka qui avait des allures de « ville-fantôme »: pas d'âme qui y circulait, les magasins étaient fermés et les rues étaient vides. Seuls les éléments FARDC et de la PNC étaient visibles à certains endroits. L'aéroport de la ville, repris la veille par les FARDC avec l'appui de la MONUC, restait toujours sous contrôle de l'armée congolaise. La MONUC pour sa part patrouillait depuis le 04 avril au soir les points névralgiques de la ville.

Parmi les premières victimes de cette attaque-surprise, l'on dénombre un Casque bleu ghanéen atteint d'une balle alors que son équipe faisait route vers l'aéroport, un sous-traitant de la MONUC qui a succombé à une attaque cardique, un pilote aussi sous-traitant de la MONUC assassiné par les assaillants au moment de leur fuite, et un nombre indéterminé de civils.