Haut Uélé : La MONUC préoccupée par le sort des civils

13 fév 2009

Haut Uélé : La MONUC préoccupée par le sort des civils

La MONUC suit de près les conséquences des récentes atrocités commises sur les populations civiles congolaises par la rébellion ougandaise de la LRA (Armée de Résistance du Seigneur) dans le Haut-Uélé. Au regard de son nouveau mandat qui met l'accent sur la protection de civils, une équipe multidisciplinaire s'est rendue à Faradje et dans les environs de Doruma les 16 et 17 janvier 2009 pour se rendre compte de l'ampleur de ces attaques et proposer une réponse humanitaire appropriée.
"Nous sommes abandonnés depuis trois semaines, à la merci de la LRA. Pas d'assistance sécuritaire et humanitaire. C'est une négligence du pouvoir public face à ses responsabilités régaliennes". Ainsi se plaint Ephraim Kabuli, un habitant de Faradje, en colère et d'une voix tremblante.

Des milliers d'autres, comme lui, fuient les assauts de la LRA depuis le jour de Noël en décembre dernier, dans un exode massif, et mènent une vie atteignant le seuil de l'intolérable. Combien sont-ils - tués ou enlevés - par ces assaillants ici et là ? Combien de déplacés ? Personne ne le sait avec précision.

Selon les premières évaluations et les estimations les plus crédibles avancées par le Bureau de Coordination des Affaires humanitaires des Nations unies, les attaques de la LRA auraient fait environ 900 morts et jeté sur les routes et dans la précarité 130.000 déplacés dans la zone et 8.082 réfugiés au Sud-Soudan.

La mission d'évaluation composée notamment des membres de la MONUC, des agences humanitaires des Nations unies, de l'ONG catholique Caritas et deux ministres du gouvernement provincial, a pu appréhender les conséquences de ces attaques afin de mieux assister les rescapés.

A Faradje, première étape de la mission, l'équipe a vérifié et constaté les dégâts matériels et recueilli des témoignages et allégations sur cette tragédie humaine auprès de la population, du moins celle qui est retournée sur place après les attaques meurtrières de la LRA.

L'équipe a pu se rendre compte des besoins d'urgence en terme de protection, d'assistance psychosociale, de construction d'abris, de fourniture de vivres et de non- vivres pour cette population.

La cité de Doruma, encore épargnée par les attaques de la LRA, a déjà accueilli des milliers de déplacés venus de Batandé, Bokudangba, Bamunzéré, Bama, Nahuru, Diagbé et Nagogé.

S'attendre à de nouvelles attaques

Plusieurs autres localités pourraient faire les frais de nouvelles attaques dans les prochains jours. Les rebelles de la LRA en fuite après les raids de la coalition des forces armées du Sud - Soudan, de l'Ouganda et de la RD Congo se trouveraient en grand nombre actuellement dans les forêts proches des localités de Tadu, Watsa et Tomati, ainsi que vers Ango dans le Bas-Uélé.

Dans un désespoir apparent de s'échapper et à la recherche des vivres pour survivre, ils ont intensifié leur tuerie de la population civile congolaise, avec des attaques enregistrées dans les villages Tomati, Sambia et Durba. Ces attaques ont aggravé la situation humanitaire et sécuritaire en général, souligne la MONUC.

Dans ces conditions, la société civile en appelle à une protection plus accrue des populations. Elle demande au gouvernement congolais d'agir vite par un renforcement de l'effectif des militaires de l'armée nationale et de la Police nationale congolaise dans les districts des Bas-Uélé et Haut-Uélé.

Elle demande aussi aux bonnes volontés des dons en outils de communication pour des alertes précoces en cas de menace imminente ou latente de la LRA.