3 juin ? La Mission des Nations Unies au Congo, la MONUC en République du Congo n'est pas conçue pour faire la guerre mais, entre autres tâches, pour protéger la population a déclaré le chef d'état-major de la force onusienne à propos des événements de Bukavu.

'' La MONUC n'est pas conçue pour faire la guerre. C'est pourquoi elle ne dispose pas d'artillerie, de l'aviation et des moyens lourds'', a indiqué hier le chef d'état-major des Forces de la MONUC, le colonel Clive Mantell, lors de la conférence de presse hebdomadaire de la MONUC.

Le porte-parole de la MONUC, Hamadoun Toure, développant la même idée, a indiqué que la MONUC n'était pas là pour se battre contre les armées. '

'Au contraire, elle là parce que des armées se battent [ou] se sont battues et qu'il fallait mettre un terme aux combats, avec l'accord de toutes les parties qui ont signé l'accord de Lusaka et l'Accord global et inclusif'', a-t-il précisé.

M. Toure a ajouté qu'au-delà d'une solution militaire il y avait des contacts en cours avec toutes les parties pour obtenir un cessez-le-feu et le calme à Bukavu.

Quant au colonel Mantell, il a indiqué que la MONUC avait recueilli dans l'enceinte de son siège à Bukavu des centaines de civils de toute origine.

La Mission a également procédé au renforcement de son dispositif militaire dans la région. Elle y a dépêché en urgence une soixantaine de troupes sud-africaines venues de Goma, 90 sud-africains de Kindu, une section d'uruguayens venus de la garnison d'Uvira, ainsi que 96 troupes uruguayennes et 40 népalais transférés de Bunia.

Enfin, elle a fait venir des hélicoptères d'attaques armées de Bunia, ainsi que des véhicules blindés de Kinshsa. Au total, quelque 1060 troupes de la MONUC sont déployées à Bukavu.

Ces déclarations surviennent après que la ville de Bukavu, une ville située à la frontière de la RDC et du Rwanda, dans la province du Sud-Kivu, (carte) soit tombé hier entre les mains de forces dissidentes issues de l'ancien Rassemblement pour la démocratie ( RCD-Goma), commandées par le général Nkunda et le colonel Mutebutsi.

Des manifestants en colère à l'annonce de la prise de Bukavu par un groupe rebelle s'étaient alors rassemblés aux abords du Siège de l'ONU à Kisangani et dans la capitale Kinshasa, avaient mis le feu à un véhicule et à un immeuble de l'ONU à Kisangani et à un véhicule à Kinshasa sans pour autant qu'aucune victime n'ait été signalée. Seul le chauffeur de l'un des véhicules était introuvable hier.