La MONUC se félicite de l'appel des ONG en faveur d'une plus grande capacité de protection civile

16 oct 2009

La MONUC se félicite de l'appel des ONG en faveur d'une plus grande capacité de protection civile

Kinshasa, 15 octobre 2009 -- La Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC) se félicite de la déclaration publiée le 13 Octobre par une coalition de 84 ONG humanitaires et de défense des droits humains, qui demandent à la communauté internationale de fournir à la Mission onusienne, des ressources supplémentaires pour protéger les civils dans l'Est de la RDC.

La MONUC partage la préoccupation de « Congo Advocacy Coalition » sur les souffrances infligées à la population civile par les Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), ainsi que sur les conséquences humanitaires des opérations militaires visant à neutraliser les FDLR. La MONUC partage aussi l'avis de la Coalition, selon lequel, le désarmement des FDLR, "devrait rester une priorité absolue pour le Gouvernement congolais et les Casques bleus de l'ONU", et qu'il faut des mesures urgentes pour améliorer la protection des civils. Parmi les principaux dirigeants du FDLR se trouvent des responsables du génocide rwandais de 1994.

Le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU en RDC et chef de la MONUC, Alan Doss, a indiqué que les Casques bleus faisaient tout leur possible pour protéger les civils: « Je partage les préoccupations de la Coalition concernant les attaques des FDLR et des abus commis par certains éléments de l'armée congolaise. La MONUC agit déjà dans chacun des cinq domaines couverts par les recommandations de la Coalition, y compris favoriser une approche multi dimensionnelle pour affaiblir les FDLR, en utilisant autant des moyens non-militaires que militaires ; tout comme elle travaille avec le commandement des FARDC à identifier et à sanctionner les commandants et les unités de l'armée congolaise qui violent la « politique de tolérance zéro » décrétée par le Président Kabila concernant les violences sexuelles et autres abus commis sur la population civile. »

Pour renforcer la protection des civils dans les Kivus, la MONUC a établi plus de 50 bases opérationnelles mobiles qui ont la flexibilité nécessaire de mouvements pour répondre aux développements sur le terrain. Des équipes conjointes de protection (Joint Protection Teams - JPTs en anglais) déployées dans les zones vulnérables ont aidé les militaires de la MONUC et les autorités locales à analyser, anticiper et réagir face à des menaces spécifiques contre des civils. Quelques 50 missions JPTs composées d'experts civils en matière de droits de l'Homme, d'affaires civiles et politiques et bien d'autres domaines ont été initiées dans le Nord et le Sud-Kivu au cours de cette année.

Une Cellule d'Intervention Rapide et d'Alerte Précoce (Rapid Response and Early Warning Cell - RREWC en anglais) mise en place par la MONUC, rassemble et analyse les informations recueillies sur le terrain, pour aider à orienter les déploiements, en évaluant les zones de vulnérabilité, déterminant le genre de menaces posées par les FDLR et les autres groupes armés, tout en évaluant l'impact des opérations des FARDC. Le monitoring de la MONUC aide à identifier les unités des FARDC qui se comportent bien, ainsi que celles qui violent les droits des civils. La MONUC porte les informations recueillies à l'attention du commandement des FARDC et encourage les autorités militaires du Congo à prendre des mesures correctives. Le soutien de la MONUC aux FARDC va au-delà de la fourniture de rations, d'eau potable, du transport et de l'évacuation des blessés. La mission onusienne fournit également l'assistance à la justice militaire et à la formation des unités sur le terrain, en particulier en matière de droits de l'Homme et du droit international humanitaire.

M. Doss est à New York cette semaine pour informer le Conseil de sécurité sur les progrès réalisés et les défis qui demeurent encore en RDC. Dans un rapport au Conseil le 18 Septembre, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, demande une nouvelle fois aux États de fournir les hélicoptères et des moyens de renseignement supplémentaires autorisés par le Conseil il y a près d'un an. En effet, en novembre 2008, le Conseil de sécurité a approuvé l'envoi de 3.000 effectifs supplémentaires d'hommes en uniforme, y compris des instructeurs militaires et des forces spéciales ainsi que des moyens de renseignement et 18 hélicoptères, nécessaires pour donner à la MONUC plus de flexibilité et la capacité de réaction pour protéger les populations sans défense dans les zones qui sont les cibles des FDLR. Si des effectifs supplémentaires ont commencé à arriver en RDC ces dernières semaines, seulement 2 des 18 hélicoptères ont été mis à disposition.

Sur le terrain, depuis le début de l'année 2009, la MONUC a désarmé et rapatrié plus de 1.200 combattants FDLR, et a séparé plus de 2200 enfants soldats des groupes armés et des rangs des FARDC. La Mission a travaillé également avec le HCR pour rapatrier plus de 13.000 civils rwandais, parmi lesquels figuraient plusieurs dépendants des FDLR. La MONUC a aussi protégé directement des centaines de milliers de civils congolais, en menant des milliers de patrouilles et en fournissant des escortes pour assurer l'accès des humanitaires aux zones touchées. Malgré les progrès réalisés dans le démantèlement des structures de commandement des FDLR et de leur mainmise sur les hommes de troupes, le Représentant spécial, Alan Doss, reconnaît que la tâche n'est pas encore finie "Les FDLR ont eu libre cours dans l'Est de la RDC depuis plus d'une décennie. Les opérations militaires contre eux n'ont débuté que depuis neuf mois ; et les FARDC qui mènent ces opérations ont un grand besoin en matière de formation, d'équipements, ce d'autant qu'elles s'évertuent à intégrer en leur sein des milliers d'ex combattants d'anciens groupes armés. Mettre fin à la menace des FDLR prendra du temps et demande un soutien durable. La MONUC s'engage, elle, à remplir son rôle. "