La MONUC se félicite de l'avancée du processus de désarmement des groupes armés en Ituri

12 fév 2009

La MONUC se félicite de l'avancée du processus de désarmement des groupes armés en Ituri

Le processus de Désarmement et Réintégration Communautaire (DRC) en Ituri a « atteint sa vitesse de croisière » avec 2031 ex-combattants qui ont rendu leurs armes, à la date du 11 janvier 2004, a annoncé le Porte-parole de la MONUC, Mamadou Bah, au cours du point de presse hebdomadaire.
« 12.664 armes et munitions ont été collectées. Il s?agit là d?une avancée significative du processus de DRC qu?il convient de saluer et de porter à l?actif d?un certain nombre d?actions entreprises », a déclaré le Porte-parole de la MONUC. « Un des facteurs qui a joué en faveur du DRC, ce sont sans doute les opérations de destruction, pour violation massive des droits de l?Homme, de certains camps de miliciens en Ituri. Depuis ces opérations, notamment celle de Ndrele, plusieurs miliciens se sont spontanément présentés dans les sites de transit pour être désarmés », a-t-il expliqué.

Le Porte-parole a par ailleurs annoncé la réhabilitation, par les Casques Bleus de la MONUC, de l?axe routier reliant Bunia à Béni, long de 144 kilomètres. Cette route a fait aussi l?objet de travaux de déminage par l?ONU. « Cette réhabilitation a permis la reprise du trafic routier sur cet axe vital et par conséquent, la baisse des prix des produits vendus sur le marché de Bunia », a déclaré Mamadou Bah.

Le Porte-parole de la MONUC a également rendu compte des activités du Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la RDC, William Lacy Swing, depuis le début de l?année. Ainsi, le Chef de la MONUC a participé les 10 et 11 janvier 2005, en qualité d?observateur, à la 23e session annuelle de l?Union Africaine (UA) à Libreville, au Gabon. Au cours de cette réunion au niveau des Chefs d?Etat du Conseil de Paix et de Sécurité de l?UA, William Swing a fait une présentation de la situation actuelle en RDC, les défis à relever et les perspectives. En marge de la rencontre, William Swing s?est entretenu avec les Présidents nigérian, Olusegun Obasanjo et sud-africain Thabo Mbeki, a précisé M. Bah.

Le Porte-parole a ensuite indiqué que lors de son séjour aux Etats-Unis, William Swing a rencontré le 5 janvier des officiels de l?Administration américaine ainsi que des membres du Congrès américain à Washington. Du 3 au 7 janvier 2005, le Représentant Spécial a fait une présentation actualisée de la situation en RDC aux représentants permanents des pays contributeurs de troupes au sein de la MONUC au siège de l?ONU à New -York. Il a également eu des discussions avec les membres du Conseil de Sécurité, les chefs d?agences du système des Nations Unies et des représentants d?organisations humanitaires et non gouvernementales. « Le Représentant spécial était également à New York lors de la présentation au Conseil de Sécurité de l?ONU, du seizième rapport du Secrétaire Général des Nations Unies sur la RDC », a précisé Mamadou Bah.

Au cours d?une conférence de presse organisée au quartier général des Nations Unies à New York le 7 janvier, William Swing a expliqué à la presse internationale qu?en dépit de la situation préoccupante à l'Est de la RDC, des progrès importants ont été accomplis dans le pays. Selon le chef de la MONUC, des tâches importantes restent à accomplir, notamment le rapatriement des 10.000 à 15.000 éléments des groupes armés étrangers sur le sol congolais, a rapporté le Porte-parole de la Mission. Autres défis pour la RDC, la question des 300.000 membres des forces armées de la RDC, pour lesquels il existe un important programme de la Banque mondiale, visant à en démobiliser au moins les deux-tiers ainsi que l?adoption de la Constitution. Le chef de la MONUC a conclu qu?il n'y a pas d'autre choix que de « garder le cap », a dit M. Bah.

Les actes d'exploitation et d'abus sexuels commis par des membres du personnel de la MONUC en RDC ont également été aussi soulevés lors de cette conférence de presse tenue conjointement par le Chef de la MONUC et par le Chef du département des Opérations de Maintien de la Paix de l?ONU, Jean-Marie Guéhenno, a dit encore M. Bah. Le Représentant spécial a qualifié d'« inexcusables et d'horribles » de tels actes auxquels se seraient livrés des membres civils et militaires de la MONUC. « De nouvelles initiatives seront prises par l'ONU pour résoudre ce problème afin de l?éradiquer au plus vite, en plus de l?application des sanctions contre les coupables et l?application stricte de la politique de tolérance zéro ». William Swing a ainsi annoncé la décision de créer au sein de la MONUC une unité de huit personnes chargée de surveiller l'application du Code de conduite du personnel de l'ONU, a indiqué le Porte-parole. En plus de l?équipe du Bureau des services de contrôle interne de l?ONU (BSCI) qui continue d'enquêter sur ces allégations, une équipe d'enquête spéciale, composée de hauts fonctionnaires de l'ONU, a été dépêchée de New -York pour une mission de deux mois en RDC afin d?y mener une enquête plus approfondie. Pour sa part, Jean-Marie Guéhenno a, au cours de la même conférence de presse, exprimé sa colère et le sentiment que certains éléments de l'ONU avaient trahi la confiance des Congolais et terni l'image de l'Organisation, a fait savoir M. Bah.

Le Porte-parole de la MONUC est par ailleurs revenu sur les enquêtes menées les 30 et 31 décembre 2004 par la Mission onusienne sur les violations de droits de l?Homme commises à Buramba, dans le territoire de Rutshuru, entre le 17 et le 22 décembre. « La MONUC note avec satisfaction que suite à son enquête qui a pu confirmer l?assassinat de 30 civils par les rebelles FARDC (ex-ANC) du 123e bataillon de la douzième Brigade, une commission ad hoc d?enquête a été dépêchée sur place par le Comité de sécurité provinciale et que les autorités civiles et militaires de la région ont décidé de réagir pour sécuriser la population », a-t-il dit. La MONUC note également que le gouverneur de province Mr. Serufuli et le commandant de la 8e région militaire le général Amisi, après avoir reconnu la responsabilité des troupes du 123e bataillon dans ces tueries ont pris l?engagement solennel de transférer ce bataillon vers une autre localité, lors d?une rencontre avec le Chef de la MONUC à Goma, le 10 janvier 2005.

En réponse à une question sur les opérations conjointes menées à Walungu, dans le Sud-Kivu, par les FARDC et la MONUC, le Chef des Opérations militaires de la Mission, le Lieutenant-Colonel Cheikh Gueye, a indiqué qu?elles se poursuivaient normalement avec la sensibilisation des groupes armés rebelles rwandais présents dans cette partie du pays. Il a aussi fait savoir que la situation était calme à Kanyabayonga et annoncé le retrait, mardi 11 janvier, des militaires des FARDC dissidents de Kirumba vers Kanyabayonga.