Le Conseil de Sécurité a examiné mardi la situation en République Démocratique du Congo

12 fév 2009

Le Conseil de Sécurité a examiné mardi la situation en République Démocratique du Congo

Nana Rosine Ngangoue

Le Conseil de sécurité des Nations Unies s?est réuni mardi a huit clos à New York pour examiner la situation en République Démocratique du Congo, suite aux événements à l?Est du pays et à la présence des troupes rwandaises sur le territoire congolais, certifiée par la MONUC le 21 avril dernier. C?est ce qu?a rapporté, mercredi, Mme Patricia Tome, Directrice de l?Information publique de la MONUC, au cours du point de presse hebdomadaire de la mission onusienne.

??Au cours des débats, les 15 membres du Conseil de sécurité ont exprimé leurs inquiétudes sur ces récents développements et leur appréhension quant à leurs implications possibles et négatives pour le processus de paix dans la région??, a indiqué Mme Tome, ajoutant que ??le Conseil de sécurité a souligné l?importance pour les gouvernements de la RDC et du Rwanda de travailler étroitement ensemble, pour restaurer la confiance et remplir leurs engagements pris en septembre et novembre 2003??.

La position des Nations Unies est d?encourager la mise en place d?un mécanisme conjoint, incluant la RDC et le Rwanda, pour enquêter et trouver une solution bilatérale à la question de la sécurité sur la frontière commune, a précisé Mme Tome.

Le Conseil de sécurité n?a pas fait de déclaration publique à l?issue de la réunion de mardi. Une déclaration du président du Conseil de sécurité est cependant attendue dans les jours qui viennent.

La Directrice de l?information publique a informé les membres de la presse du retour à Kinshasa du Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la RDC, William Swing, après un séjour à Bruxelles où il a eu des entretiens avec le Premier Ministre Belge, Louis Michel, le groupe de travail de l?Union Européenne sur l?Afrique et M. Javier Solana, Commissaire européen chargé des Relations extérieures. ??M. Swing a informé ses interlocuteurs de la situation en RDC, plus particulièrement sur le processus électoral. Le représentant spécial a notamment insisté sur les ressources nécessaires et l?assistance indispensable que peut fournir la communauté internationale en général, et l?Union européenne en particulier, pour la tenue des scrutins dans les délais prévus??, a souligné Mme Tome.

Par ailleurs, il se tiendra jeudi à Kinshasa, la première réunion entre le gouvernement de transition et les responsables des groupes armés de l?Ituri. Il s?agit, a indiqué Mme Tome, d?une rencontre organisée par le gouvernement de transition, dans le but de relancer la concertation avec les groupes armés, après la première rencontre organisée à Kinshasa au mois d'août dernier. La MONUC, qui facilite cette rencontre, se félicite de cette réunion et espère qu?elle constituera une étape importante vers la concrétisation de la mise en place de l?autorité de l?Etat sur l?ensemble du territoire de la RDC et de l?Ituri plus particulièrement.

Le Porte-parole militaire a, pour sa part, fait état d?une situation préoccupante dans la localité de Lemera (Sud Kivu), où l?on signale la présence de 24.700 personnes déplacées, suite aux rumeurs relatives à de possibles affrontements entre les Forces Armées de la RDC (FARDC) et les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR). Il a en outre indiqué que le déploiement de la Brigade des Kivu se poursuivait. ?? En début de la semaine prochaine, l?on devrait avoir la 2ème compagnie en totalité à Bukavu et un peloton à Uvira??, a-t-il assuré. En Ituri, a poursuivi le Commandant Thiam, la Brigade de l?Ituri continue ses opérations de sécurisation des populations et de leurs biens. A cet effet, elle a déjà réalisé 4715 patrouilles à pied, 13.570 patrouilles à véhicules, 11.704 actions de présence et 19 cas de recours au chapitre 7.

Invité à la conférence de presse de ce jour, Marcel Quirion, Directeur du centre de lutte anti-mine des Nations Unies, a fait le point sur la problématique des mines en RDC, les actions en cours et les obligations de l?Etat congolais dans le cadre du traité d?Ottawa. En substance, M. Quirion a indiqué qu?il existait des mines anti-personnelles en RDC et qu?elles ont déjà fait un peu plus de 1000 victimes identifiées. Il a souligné que, selon des investigations non encore exhaustives, ces mines se concentrent sur deux grands axes, à savoir à la ligne de cessez-le-feu et à la frontière Est du pays. M. Quirion a noté que plusieurs organismes dont la MONUC, à travers une compagnie commerciale sud-africaine, travaillent au déminage et à la prévention des accidents dans plusieurs parties du pays.