L'UPC responsable des attaques contre la Brigade de l'Ituri

10 fév 2009

L'UPC responsable des attaques contre la Brigade de l'Ituri

Les troupes de la MONUC sont depuis quelques jours l?objet d?attaques armées en Ituri. Mercredi 21 janvier 2004 vers 19 heures, des miliciens ont tiré sur le camp des Casques bleus pakistanais à Nizi à 28 km au nord de Bunia. Des hélicoptères et des casques bleus de la Brigade de l'Ituri avaient récemment essuyé des tirs à Drodro et à Iga-Barrière, les 19 et 20 janvier 2004, de la part d'éléments armés de l?Union des Patriotes Congolais (UPC) disant obéir aux ordres du Chef d'Etat-major du mouvement, le Commandant Bosco Ntaganda, désigné à ce poste le 8 décembre 2003 par le leader de l'UPC, Thomas Lubanga.

Le Commandant Bosco Ntaganda est accusé par des témoins et des plaignants de graves violations des droits de l?Homme. Plusieurs dossiers sont à charge contre lui, notamment des cas d?exécutions sommaires de deux personnes à Bunia en mars 2003, d?enlèvements, de viols, d?exactions contre les populations civiles, d?extorsions quotidiennes d?argent et de biens, de prélèvements illégaux de taxes et autres délits. La MONUC et les institutions intérimaires de l?Ituri ont découvert aussi l?existence de plusieurs cachots souterrains dont l?UPC se sert en divers endroits, notamment à Miala et Mabanga, pour torturer des civils innocents.

Le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la RDC, William Lacy Swing, a convoqué mercredi le leader de l?UPC pour lui signifier son indignation face aux multiples attaques perpétrées par l?UPC contre les troupes onusiennes en Ituri. M.Swing a également qualifié « de très graves et d?inacceptables » ces actes de violence ainsi que les menaces de mort proférées par écrit contre des membres du personnel de la MONUC par le Commandant Ntaganda. Il estime que ces attaques visent la Communauté internationale, les populations et le processus de paix en cours en RDC.

M. Swing a demandé à M. Lubanga de prendre ses distances vis-à-vis de son chef d?état-major formellement désigné comme ayant ordonné les tirs contre la MONUC par des témoins et par les 22 miliciens arrêtés par la MONUC, à la suite de l?attaque de Iga-Barrière. Il lui a aussi demandé de faire une déclaration publique condamnant clairement ces actes de violence contre la MONUC et de mettre fin à l?existence des structures parallèles à l?Assemblée spéciale intérimaire de l?Ituri(ASII) reconnue par la Communauté internationale et par le Gouvernement de Transition comme l?unique institution légitime mise sur pied en Ituri.

Samedi, 17 janvier 2004, le Représentant spécial avait convoqué le leader du Front des Nationalistes et Intégrationnistes (FNI), Floribert Ndjabu Ngabu, après l?attaque d?un hélicoptère de la MONUC à Kasenyi, le 16 janvier 2004, pour condamner l?incident. Le chef du FNI avait condamné cette attaque sur les ondes de Radio Okapi et promis de faire le nécessaire pour que tel incident ne se répète plus. Il s?était dit prêt à collaborer avec la MONUC pour restaurer la paix dans la zone sous son contrôle.

En dépit de ces provocations, la MONUC continue son travail de protection des populations civiles, de sécurisation des zones avec la poursuite des opérations de ratissage et de désarmement des groupes armés actifs en Ituri. Dans ce cadre, elle va prochainement se déployer dans plusieurs autres localités de l?Ituri dont Mahagi et Aru. Tout ceci en vue de rendre possible l?extension de l?autorité de l?Etat dans la région troublée de l?Ituri.