Opération de la MONUC en Ituri contre la milice FAPC

10 fév 2009

Opération de la MONUC en Ituri contre la milice FAPC

Dimanche 5 décembre 2004, tôt dans la matinée, la MONUC a lancé une opération contre le camp de Ndrele, situé à 20 kilomètres au Sud-ouest de Mahagi, dans le Nord-est de l?Ituri, suite à de très graves allégations relatives à des exactions perpétrées par les miliciens des Forces Armées du Peuple Congolais (FAPC) contre des civils dont des enfants, à des meurtres d?enfants soldats voulant quitter leur groupe armé et à la présomption de présence d?ossements humains dans ce camp.

Dans le cadre de son mandat de protection des civils, l?opération de la MONUC avait pour but de permettre à des représentants de la police civile, de la section des droits de l?homme et de la protection de l?enfance, d?enquêter sur ces allégations. Cette opération de vérification était appuyée par des éléments de la Brigade Ituri de la MONUC - environ 300 casques bleus des contingents bangladeshi, pakistanais et népalais - soutenus par deux hélicoptères d?attaque.

Les casques bleus ont encerclé le camp Ndrele et la MONUC a demandé aux miliciens de coopérer et de laisser sortir leurs familles - femmes et enfants - utilisées à l?évidence comme boucliers humains. Les miliciens, estimés entre 100 et 150, ont d?abord accepté l?offre avant de revenir sur leur décision.

A la mi-journée, après une longue période d?attente, un hélicoptère a procédé à un tir d?avertissement sur une partie vide du camp. Les miliciens ont alors ouvert le feu contre l?hélicoptère et contre les casques bleus. Pendant les échanges de tirs qui ont duré au moins deux heures, la MONUC, à plusieurs reprises, a cessé le feu et demandé par haut-parleur aux miliciens de déposer les armes. Sans répondre aux sommations de la MONUC, les miliciens ont continué le combat avant de s?exfiltrer dans la brousse avec leurs familles. La MONUC a alors investi le camp de Ndrele.

Bilan provisoire : deux casques bleus blessés, deux miliciens tués, une civile blessée, transportée à l?hôpital de Mahagi par la MONUC, deux arrestations. Aucun bilan disponible du côté des miliciens en fuite. En outre, la section des droits de l?homme et la police civile ont confirmé la présence d?au moins deux tombes suspectes dans le camp et ont ouvert une enquête.

La MONUC condamne fermement les actes criminels perpétrés par les FAPC commandés par Monsieur Jérôme Kakwavu et par tout autre chef de groupe armé de l?Ituri contre les populations civiles. La MONUC dénonce également le sabotage systématique par les chefs des groupes armés de l?Ituri du programme de Désarmement et Réintégration Communautaire (DRC) initié en septembre 2004 par le gouvernement de transition et la MONUC alors que la majorité de leurs miliciens sont candidats au désarmement avant soit leur intégration dans l?armée soit leur retour à la vie civile. La MONUC rappelle aux chefs des groupes armés que de tels agissements sont en violation de l?Acte d?Engagement, qu?ils ont personnellement signé le 14 mai 2004 à Kinshasa et dans lequel ils s?engageaient à cesser les exactions contre les populations civiles et à désarmer.