Revue de presse

20 fév 2009

Revue de presse

La plupart des journaux parus à Kinshasa ce jeudi 27 mai 2004 consacrent leurs manchettes aux affrontements survenus hier à Bukavu. Ils évoquent aussi la prestation de serment des nouveaux gouverneurs et vice-gouverneurs, sur fond de contestation.
''Des crépitements d'armes automatiques et des détonations d'armes lourdes ont été entendus hier mercredi dans la ville de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud Kivu et siège de la 10ème région militaire des Forces armées de la République Démocratique du Congo''. C'est ce que rapporte LE POTENTIEL, précisant qu'il y a plusieurs versions contradictoires à propos de l'origine de ces affrontements. ''La première version fait état de violents affrontements ayant opposé des militaires congolais à des soldats rwandais'', indique le quotidien, ajoutant que les troupes rwandaises seraient entrées en action pour soutenir leurs ''alliés'' congolais confrontés à des éléments des forces régulières. Selon une deuxième version, poursuit le quotidien, ''le commandant Masunzu et ses hommes, basés au quartier Nguba, auraient attaqué Bukavu à la suite d'une nouvelle relative à la défénestration des ministres Jean-Pierre Ondekane et Joseph Mudumbi du gouvernement de Transition''. Le journal mentionne une troisième source qui rapporte qu'il s'agissait d'affrontements armés entre des soldats du général Mbuza Mabe, commandant de la région militaire et des militaires attachés au colonel Eric Ruhoringeri, qui, chaque jour, traverseraient la frontière rwandaise ''pour aller consommer de l'alcool de bananes à Ciangungu''. Mais hier, des militaires de l'armée régulière les en auraient empêchés, note le quotidien.

L'OBSERVATEUR avance une autre version des faits. Le journal révèle que le colonel Mutebutsi de l'ex-armée du RCD et ses hommes qui tentaient de rejoindre le Rwanda, auraient été empêchés de franchir la frontière par des soldats congolais en poste à la frontière. '' Le colonel Mutebutsi, sous le coup d'une mesure le plaçant en résidence surveillée, tentait ainsi d'éviter, à la faveur de la mise sur pied d'une nouvelle territoriale, d'être transféré à Kinshasa pour répondre de ses actes''.

FORUM DES AS fait, quant à lui, un lien entre les tensions à Bukavu et la présence à Bujumbura du Vice-président Azarias Ruberwa. A en croire ce quotidien, certains éléments du RCD qui échappent au contrôle du commandement de la 10ème région militaire auraient voulu se rendre à Bujumbura où séjourne le Vice-président Ruberwa. ''Le refus de sortie opposé à ce groupe de militaires inféodés à l'ancien mouvement rebelle pro-rwandais aurait rajouté à la tension qui règne entre les unités régulières et les éléments fidèles au colonel suspendu Mutebutsi'', indique le journal.
Parlant du bilan de ces affrontements, LA REFERENCE PLUS indique que celui-ci n'est pas connu, mais des sources font état de la mort de M. Kabamba, le président de la Cour d'appel de Bukavu, qui a été tué lors de ces attaques.

''Nommés le 16 mai dernier, les gouverneurs et vice-gouverneurs de provinces ont prêté serment hier devant le Chef de l'Etat et les membres du Gouvernement'', rapporte L'AVENIR, indiquant que la cérémonie a été boycottée par le Rassemblement des Congolais démocrates et nationalistes (RCD-N) de Roger Lumbala. Ce qui fait dire au quotidien que Lumbala est fâché contre Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba. LA TEMPETE DES TROPIQUES qui aborde la même question explique que Roger Lumbala, également ministre du Commerce extérieur du gouvernement de Transition, a justifié son geste par le fait que ''l'on n'a pas pris en compte la liste de ses candidats devant occuper la tête des exécutifs provinciaux''. Il aurait pointé du doigt ''les man'uvres du Mouvement de Libération du Congo, arguant que lorsqu'il avait eu des entretiens avec le vice-président Jean-Pierre Bemba et le Chef de l'Etat, tout était clair''.

Par ailleurs, LE PHARE constate que ''le dossier relatif à la corruption de plusieurs ministres actuellement en fonction dont l'auteur serait le Chef de l'Etat en personne, continue de soulever des vagues dans les milieux politiques congolais''. Le journal évoque le point de vue de certains juristes qui estiment que ''la mise en accusation des membres du gouvernement ne devrait pas avoir pour acteur principal le Président de la République''. Se fondant sur les dispositions de la Constitution de Transition, le journal précise que ''seule la chambre basse du parlement est compétente pour déférer un membre du gouvernement devant les instances judiciaires pour des griefs clairement spécifiés''.

Sur un autre registre, le même journal rapporte que le sit-in hier des ''parlementaires debout'' devant la MONUC s'est terminé par une chasse à l'homme, ''la police ayant donné l'assaut sur les participants''. Selon le journal, les parlementaires debout n'ont pas pu atteindre le siège de la MONUC ; les policiers avaient barré la route au niveau de la porte de l'ambassade de Chine. ''Sans tirer un seul coup de feu, les policiers ont réussi à disperser les parlementaires debout, qu'on pouvait estimer à plus ou moins 600 personnes, en se servant de grosses ceintures des militaires et des cordelettes'', indique le quotidien, notant que deux manifestants ont été arrêtés et placés de force dans une jeep de la police.