Revue de presse du 14 avril 2004

20 fév 2009

Revue de presse du 14 avril 2004

La mise en place toujours attendue de la territoriale fait couler beaucoup d'encre dans la presse parue mercredi 14 avril à Kinshasa. Les journaux évoquent aussi les tueries et autres harcèlements des populations civiles dans l'Est du pays.
Partage dans la territoriale : la confusion est totale ! écrit en première page LE PALMARES. « L'attribution des quotas sur le nombre de provinces à gérer par composante n'avait pas suscité de remous (') Mais hélas, en ce qui concerne le partage comme tel, des provinces par composantes, les contestations grondent tant les violons sont loin de s'accorder », indique le journal. Il cite entre autres pommes de discorde : la compétence que n'aurait pas le ministre de l'Intérieur, Théophile Mbemba, de trancher seul sur une matière aussi sensible ; le débat de fond sur la répartition elle-même avec certains députés originaires de telle ou telle province qui récusent la présence de tel ou tel autre parti pour tenir les rênes du pouvoir exécutif dans leur province ; les ambitions électorales des différentes composantes. Le quotidien redoute la menace qui pèse sur le processus électoral, au regard du futur rôle de la territoriale pour le succès du prochain scrutin et des « discussions oiseuses » actuelles. LE PALMARES appelle le Comité International d'Accompagnement de la Transition (CIAT) à interpeller le gouvernement « afin que cesse cette comédie ».

A en croire LA TEMPETE DES TROPIQUES, le RCD refuse de céder le Sud-Kivu à la Société civile. Il ne revient pas au Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) de désigner un gouverneur pour diriger le Sud-Kivu, souligne le journal. « Toutes les composantes peuvent diriger le Sud-Kivu, même les Maï-Maï toutes tendances confondues, sauf la pauvre Société civile » à qui le RCD reprocherait, selon le quotidien, d'être « à la base de la situation de confusion qui a toujours caractérisé l'Est de la RDC, depuis la fin de la guerre ».

L'Opposition politique traîne les pieds, accuse de son côté L'AVENIR qui explique que cette composante boude la province du Maniema qui lui serait attribuée. « Est-ce parce qu'elle est trop petite ou tout simplement puisqu'elle ferait partie de ce qu'on appelle à tort le Congo inutile ' », s'interroge le journal qui dit comprendre les vraies motivations de la course au partage : « on recherche des postes juteux ». Les enjeux sont diversifiés et parfois au détriment du Congo et des Congolais, ajoute le quotidien.

La mise en place imminente de la territoriale prend de court certains Congolais opposés « pour une raison ou une autre, à la manière dont le processus de transition est conduit à partir de Kinshasa », indique de son côté LE PHARE. Il cite le Général Laurent Nkunda du RCD/Goma et des Congolais résidents ainsi que ceux issus de la diaspora, qui constituent « une sorte de front de refus » et « tiennent régulièrement des réunions au cours desquelles ils peaufinent leur stratégies ». Sans expliquer le fameux « projet Kivu » qui « tient la vedette dans plusieurs cercles à Goma », le journal souligne que le groupe a tenu précipitamment une réunion mardi dans le chef-lieu du Nord-Kivu à l'annonce de l'imminence des nominations dans la Territoriale. « Laurent Nkunda et son groupe ont ainsi été obligés d'admettre l'irréversibilité du processus », écrit le quotidien. Voyant leurs plans dérangés, « il faut désormais redouter et la fuite en avant et les réactions de désespoir », souligne LE PHARE qui conclut : « C'est donc un dossier à suivre ».

La nomination de nouveaux mandataires pose problème, titre en Une LE POTENTIEL. La logique du « 1+4 » semble avoir prévalu, souligne le journal. « Tout se passe comme si le principal critère retenu pour ces nominations était la capacité à capter au passage, pour son mandant, des dividendes destinés à financer les futures campagnes électorales », écrit le quotidien. Il précise que la question se pose surtout dans les entreprises d'économie mixte où les actionnaires majoritaires récusent le diktat du gouvernement qui, par clientélisme ou à cause des calculs électoralistes, pourrait changer les administrateurs et présidents des conseils d'administration de ces sociétés sans le feu vert préalable de ses partenaires.

« RDC : tuerie de Lukweti » (nord-est de Goma), L'ONU envoie des enquêteurs, annonce en première page L'OBSERVATEUR qui cite un porte-parole de la MONUC à Goma. Ces enquêteurs vont « inspecter les fosses communes découvertes près du site du massacre présumé et pourront, si possible, établir les responsabilités », écrit le journal. FORUM DES AS parle de près de 26 personnes tuées dans la localité de Lubudi. Le quotidien cite des ressortissants du village et la Société civile du Nord-Kivu. « A leurs dires, il s'agirait d'actes perpétrés par des groupes armés habitués à terroriser et à tuer dans cette partie de la RDC en vue de chercher à perturber l'Accord global et inclusif ».

Le même journal, citant l'AGENCE CONGOLAISE DE PRESSE, indique dans un autre article que les territoires de Walungu et de Bunyakiri dans le Sud-Kivu sont plongés dans la terreur, car elles sont « régulièrement l'objet d'attaques à répétition suivis de scènes d'horreur perpétrées par les éléments armés des miliciens Interahamwe et des Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR) ». « Les femmes enceintes sont éventrées, des bébés hachés et la chair humaine consommée », précise FORUM DES AS. Le journal demande une « intervention musclée de la MONUC et de la Communauté internationale ».

LA TEMPETE DES TROPIQUES tire, elle aussi, la sonnette d'alarme : Ituri : les milices de Jérôme Kakwaku sèment la désolation à Aru. Le quotidien cite l'ONG « Decidi » qui dénonce le pillage de Aru et le rançonnement de la population par ces milices pour leur survie. « La population de Aru (') réclame l'implantation urgente de la MONUC dans son territoire avant l'avènement de la police nationale ou de la brigade de l'Ituri », rapporte le journal.

L'OBSERVATEUR et LE POTENTIEL annoncent la visite en RDC du Directeur général de la Banque Mondiale chargé des Opérations. Shengman Zhang arrive mercredi à Kinshasa. Il va avoir des entretiens avec le Chef de l'Etat congolais et plusieurs officiels du pays.