Au cours de cette visite, j?ai eu des briefings de différents responsables militaires de la force, le général Rashad (Commandant de la Brigade de l?Ituri) et les différents chefs de différents contingents. Ils m?ont décrit la situation sur place. Je me suis également rendu à Tshomia et à Mahagi pour voir comment les opérations se déroulaient dans ces deux bases que nous avons déployées.

Je suis heureux de voir que nous avons une stratégie qui est en train de donner des résultats et qui a essentiellement deux volets :un volet militaire qui est de nous déployer de façon robuste et de ne permettre à personne de défier la Communauté internationale ; et je dirais aussi la volonté des Congolais qui est une volonté de paix ; donc des moyens militaires robustes qui sont employés à chaque fois que c?est nécessaire et qui ont permis, partout où la MONUC se déploie, une amélioration très sensible de la sécurité. Et nous comptons nous déployer sur l?ensemble du territoire de l?Ituri dans les meilleurs délais. C?est le premier volet de la stratégie : démontrer clairement à chacun que l?option militaire, c?est terminé.

Le deuxième volet : C?est une stratégie politique et j?ai rencontré au cours de ma visite les responsables de l?administration intérimaire de l?Ituri, notamment Mme Vaweka (Présidente de l?Assemblée intérimaire de l?Ituri) ainsi que les responsables de la société civile et aussi du monde religieux. Ce volet politique, c?est de permettre, de faciliter la mise en place de l?autorité de l?Etat congolais pour que les services publics que les Ituriens sont en droit d?attendre de l?Etat soient mis en place le plus rapidement possible : qu?il s?agisse de la sécurité avec une police qui devra avoir la confiance de tous et n?être l?émanation d?aucun groupe armé ; que cela soit la justice - et j?ai eu le plaisir de rencontrer le président du tribunal ainsi que le procureur général qui ont été envoyés en Ituri - c?est important d?avoir des tribunaux qui commencent à fonctionner, même les prisons. Comme vous le savez, la prison de Bunia a été réhabilitée. La sécurité c?est le commencement mais ce n?est que le commencement. Il faut qu?il y ait bien entendu l?éducation, il faut qu?il ait des services de santé. Et là, notre stratégie est d?aider les Congolais à mettre en place ces ressources.

J?étais heureux de voir que nos troupes, dans la limite de leurs moyens, - parce que ce n?est pas leur mission principale, font des efforts dans ce domaine, quelque fois pour réhabiliter une route, retaper un bâtiment, un pont. Ce genre d?initiative aide un retour à la normalité et je m?en félicite.

L?essentiel, c?est de permettre à ceux qui ont renoncé à l?option militaire de retrouver la paix dans le cadre de la réconciliation. Nous engagerons prochainement des opérations de désarmement et de réintégration dans les communautés, ces opérations auront à la fois un volet militaire pour sécuriser les camps dans lesquels les combattants se retrouvent et un volet dont je dirais qu?il est civil et humanitaire pour faciliter une réintégration rapide dans les communautés et cette réintégration rapide ne peut pas se séparer de l?effort général de consolidation de la vie sociale et des conditions économiques en Ituri.

Donc cette brève visite de trente six heures m?a permis de voir que sur ces deux volets, je pense que nous avançons, je vois évidemment qu?il y a encore beaucoup à faire, mais quand je vois le chemin dans les douze derniers mois, ceci me donne confiance au cours des douze derniers mois qui viennent et je rends hommage au travail du Représentant spécial, du Commandant de la Force, du Commandant de la brigade et de la directrice de la MONUC à Bunia, Mme Mac Adams.

Je crois que nous avons avec ces personnes et avec les équipes qui les entourent, avec nos troupes, nous avons une présence vraiment remarquable qui va nous permettre d?avancer dans un partenariat avec les Congolais et avec les responsables de l?Ituri.