Conférence de presse MONUC du mercredi 19 novembre 2008

13 fév 2009

Conférence de presse MONUC du mercredi 19 novembre 2008

adnodje Mounoubai, Porte-parole: Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Le point de presse de ce jour sera animé par le Lt. Colonel Jean-Paul Dietrich et moi-même.

Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi. Lors de cette conférence de presse nous traiterons des points suivants:

- Soutient de la communauté internationale au processus de paix en RDC;
- Réaction de la MONUC face aux actes de violations enregistrés sur le terrain;
- Situation militaire;
- Activités du Représentant spécial du Secrétaire général;
- Activités section Protection de l'enfant;
- Activités humanitaires;
- Activités DDRRR;
- Activités Affaires civiles.

Soutient de la communauté internationale au processus de paix en RDC

Dimanche 16 novembre dernier, l'Envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Région des Grands Lacs, l'ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo, a quitté Goma pour Kigali après un séjour de 72 heures en République Démocratique du Congo.

Arrivé à Kinshasa de Luanda, le vendredi 14 novembre en fin d'après midi, Obasanjo a été reçu dans la soirée, en compagnie du Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC, Alan Doss, par le Président de la République, Joseph Kabila Kabange. Le lendemain samedi, il a eu des entretiens d'abord avec le Président de l'Assemblée Nationale et ensuite avec celui du Sénat. Avant de s'envoler pour Goma, il a eu une réunion, au siège de la MONUC, avec les ambassadeurs des pays membres du Conseil de Sécurité et les représentants de la Facilitation Internationale.

A Goma, il a survolé la région pour se rendre compte de l'ampleur de la catastrophe humanitaire et se faire une idée des conditions de vie des déplacés. Il s'est ensuite entretenu avec les autorités provinciales avant de recevoir un briefing complet sur la situation humanitaire et militaire et l'action de la MONUC.

Dimanche, le président Obasanjo s'est rendu à Jomba, localité située à 80 km au nord de Goma, pour rencontrer Laurent Nkunda, le leader du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP

Il faut préciser qu'avant de quitter Kinshasa, Obasanjo a insisté auprès de la presse qu'il n'est actuellement qu'à un stade « préliminaire » de sa mission.

Il est à noter que dans le cadre du soutient de la communauté internationale au processus de paix en RDC, le secrétaire d'Etat britannique pour l'Afrique, l'Asie et l'ONU, Mark Malloch-Brown, est arrivé hier mardi, 18 novembre à Kinshasa pour une visite de trois jours en République démocratique du Congo (RDC). M. Mark Malloch-Brown sera rendra après Kinshasa au Rwanda.

Réaction de la MONUC face aux actes de violations enregistrés sur le terrain

Dimanche 16 novembre 2008, les forces du Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP) ont lancé des attaques et pris le contrôle des localités suivantes: Km9 (1km sud de Kabasha sur la route Rwindi-Kanyabanyonga); Ndeko (11km sud-est de Rwindi).

La MONUC voudrait, encore une fois, rappeler qu'il est impératif que le cessez-le-feu soit respecté par tous; non seulement pour donner une chance au processus politique qui bénéficie actuellement d'un important appui diplomatique tant international que régional mais aussi pour éviter de nouvelles souffrances inutiles aux nombreuses populations civiles qui sont toujours les premières victimes innocentes de ces affrontements.

Dans cet ordre d'idée la MONUC va apporter son soutien aux organisations humanitaires pour la relocalisation des déplacés de Kibati vers Mugungu III, loin de la ligne de front, pour leur sécurité mais aussi pour une meilleure assistance. Elle a aussi déployé une équipe civile à Kiwanja pour veiller sur la situation et faciliter la communication entre la population et les militaires de la MONUC.

Sur le plan de l'assistance les humanitaires continuent de s'organiser et de renforcer leur capacité d'intervention. Après le PAM, c'est le HCR qui a reçu des produits alimentaires et non alimentaires en provenance de son entrepôt régional en Tanzanie par voie aérienne et aussi par voie terrestre depuis Entebbe en Ouganda. La distribution s'effectue dans les 6 camps autour de Goma mais aussi dans les autres centres du Nord Kivu.

Situation militaire (Lt Col Jean-Paul Dietrich, Porte-parole Militaire)

En Province Orientale, le 16 novembre 2008, les rebelles ougandais de la Lord Resistance Army (LRA) ont fait incursion à Bangadi situé à 150 kilomètres au Nord d'Isiro, chef-lieu du district du Haut-Uélé. Ils se sont affrontés un groupe d'auto défense locale. Selon des sources locales, les éléments appartenant aux LRA ont pillé cette localité et ainsi provoqué la fuite des popula¬tions en direction du territoire de Nyangara. La situation humanitaire à Dungu est en train d'être prise en compte par la MONUC et les agences de l'ONU.

Par ailleurs, en Ituri, les Forces armées de la République démo¬cratique du Congo (FARDC) et la Force de la MONUC poursuivent leurs offensives contre les miliciens du Front de Résistance Patriotique en Ituri (FRPI) au Sud d'Irumu, notamment dans la région d'Aveba.

Au Nord-Kivu, bien qu'au début de cette semaine il n'y a pas eu des combats soutenus, la situation sur le plan militaire demeure pourtant volatile et tendue. La semaine dernière, la situation était caractérisée par quelques difficultés de commandement et de contrôle chez les FARDC, particulièrement visibles à Kanyabayonga et à Rwindi. Les positions des FARDC et du CNDP demeurent inchangées à Kibati, où près de 700 mètres séparent les positions avancées du CNDP de celles des FARDC, et où sont regroupées 60.000 personnes déplacées de l'intérieur.

Les troupes de la Force de la MONUC continuent à mener de larges patrouilles à Goma et dans les cités de Rutshuru, Saké, Masisi, Ka¬nyabayonga, aussi bien que dans les zones reculées pour protéger la population civile. Depuis le début du mois de novembre, la Force de la MONUC au Nord-Kivu, soit 6.000 Casques bleus, policiers et observateurs militaires, déployés dans 43 bases reparties dans la province a fourni 44 escortes à la communauté humanitaire et a effectué 1.618 patrouilles depuis le début du mois, soit en 18 jours.

Le 16 novembre 2008, des combats violents commencés vers 7 heures dans la matinée, ont opposé les éléments du CNDP et les FARDC à Ndeko, situé à 11 kilomètres au Sud-ouest de Rwindi jusqu'à 9 heures. A la même heure et le même jour, des affrontements se sont produits entre les FARDC et les éléments du CNDP à Kabasha, situé à 8 kilomètres au Nord-ouest de Rwindi. Le même jour toujours vers 18 heures, les troupes des FARDC basées à Rwindi ont engagé des combats vers le Sud, et des combats intermittents ont continué à Rwindi jusqu'aux environs de 19h30, au cours desquels un Casque bleu de la Force de la MONUC a été blessé par des éclats des munitions.

En réaction à ces combats, la Force de la MONUC a lancé plusieurs patrouilles avec des engins blindés à partir de Rutshuru pour stabiliser la situation à Ndeko.

Au total 19 soldats des FARDC blessés suite à ces combats enregistrés à la fin de la semaine dernière ont été évacués à Goma par la MONUC et admis à son hôpital situé dans la ville.

Dans l'actualité, après avoir proclamé un retrait unilatéral, depuis hier soir, les éléments du CNDP ont entamé un redéploiement notamment sur l'axe Kanyabayonga-Nyanzale et Kabasha-Rutshuru. La Force de la MONUC a dépêché plusieurs patrouilles pour vérifier la situation sur le terrain.

Au Sud-Kivu, 40 personnes originaires des villages Mugangane et Bufarama, situés à quelques 20 kilomètres au Nord-ouest de Bukavu, enlevées par les éléments du groupe Mayi-Mayi Simba près de Mudaka, situé à 15 kilomètres au Nord de Bukavu, ont été relâchées grâce à l'intervention de la MONUC le 14 novembre. Cet enlèvement a néanmoins provoqué une manifestation de la population civile à la même date, au cours de laquelle le garde du corps du commandant du groupe Mayi-Mayi a tiré en l'air et un civil a été tué.

Activités du Représentant spécial du Secrétaire général

Vendredi 14 novembre dernier, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RDC, M.Alan Doss a longuement échangé avec les représentants de la société civile congolaise sur la situation dans le Nord Kivu. Le chef de la MONUC a saisie l'opportunité de cette rencontre pour expliquer une fois encore le mandat de la MONUC et les efforts que celle-ci mène pour protéger au mieux les populations civiles, innocentes victimes des combats entre les differents belligérants.

Hier, mardi 18 novembre, M. Alan Doss a rencontré, ici, au quartier général de la MONUC, l'ensemble des ambassadeurs africains accrédités auprès de la République démocratique du Congo. Les échanges entre le Représentant spécial et les diplomates africains ont essentiellement porté sur la situation sécuritaire au Nord Kivu.

Activités section Protection de l'enfant

La MONUC condamne une nouvelle fois avec la plus grande fermeté le recrutement et le re recrutement d'enfants par les divers groupes armés actifs dans la province du Nord Kivu. Ce mardi, la section de la protection de l'enfance de la MONUC a ainsi dû relocaliser en lieu sûr 33 enfants anciennement associés aux groupes armés qui étaient en voie de réinsertion à Kanyabayonga, et ce en raison des menaces sérieuses de re recrutement par divers groupes armés qui pesaient sur ces derniers.

La MONUC est également fortement préoccupée par la présence de nombreux enfants associés aux groupes armés Mayi Mayi à Kanyabayonga et dans ses environs. Elle rappelle avec insistance que le recrutement et la présence d'enfants dans les groupes armés constitue un crime de guerre et un contre l'humanité et exhorte ces derniers à libérer tous les enfants qui figurent dans leurs rangs, afin de mettre fin une fois pour toute à la pratique de l'utilisation d'enfants à des fins militaires.

La MONUC constate cependant que les efforts de sensibilisation menés depuis plusieurs années auprès des communautés portent leur fruits, et que nombre d'enfants ont réussi a échapper au recrutement forcé ces derniers mois grâce à l'action des communautés et des familles qui les protégent et empêchent leur recrutement par les groupes armés.

Activités humanitaires

Vendredi 14 novembre 2008, une mission conjointe entre la MONUC et les agences de l'ONU présentes à Kisangani a eu lieu à Dungu, chef-lieu du territoire du Haut-Uélé, à 800 km au nord-est de Kisangani. Cette mission avait pour but d'établir une première évaluation de la situation humanitaire et sécuritaire qui prévaut actuellement dans cette zone, notamment depuis les dernières attaques perpétrées par les combattants de la LRA le 1er novembre dernier. Cette ville qui abrite habituellement 55.000 habitants est pratiquement déserte à l'heure actuelle, la plupart des gens étant partis se réfugier en brousse et en forêt voisines.

Selon l'administrateur du territoire rencontré sur place, le Haut-Uélé compterait actuellement environ 34.000 déplacés internes, dont 20 à 24.000 d'entre eux se rendraient à pieds à Isiro (Bas-Uélé), fuyant notamment les localités de Kiliwo, Tongo Tongo et Duru.

La MONUC Kisangani est à pied d'oeuvre avec la mise en place d'un vol régulier entre Kisangani et Dungu afin de permettre aux agences de l'ONU et autres ONG d'apporter une assistance humanitaire dans les semaines qui viennent aux populations déplacées.

Activités DDRRR

Dans le cadre de ses activités, la section DDRRR/ Goma de la MONUC a rapatrié depuis le début du mois de novembre, 21 ex-combattants issus de differents groupes armés congolais et étrangers. Au nombre de ceux-ci, 15 éléments des forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). A noter que 12 dépendants adultes et enfants accompagnent les 21 ex-combattants rapatriés.

Activités Affaires civiles

Débutés le mardi 11 novembre 2008, les travaux de l'atelier sur la: «Gouvernance et le Développement» organisé par les Affaires civiles de la MONUC à l'intention des institutions provinciales et de la Société Civile se sont clôturés le mercredi 12 novembre 2008. Les participants étaient amenés à réfléchir sur des questions importantes portant notamment sur les actions concrètes de la Société Civile, celles des Elus et des Gouvernants pour la promotion des droits de l'homme. Les réflexions ont porté aussi sur les stratégies d'actions de lutte contre l'insécurité dans la province et les défis à relever dans le fonctionnement des institutions provinciales pour la promotion de la gouvernance participative...
Après deux jours d'échanges, débats et concertation, les 61 participants sont arrivés à des conclusions et recommandations adressées aux Institutions Provinciales et à la Société Civile. Les participants ont tous reconnus la réussite de cet atelier qui est, pour l'instant, le seul à pouvoir réunir pendant deux jours, les Ministres, les élus, la Société Civile et les étudiants.