Conférence de presse MONUC du mercredi 26 novembre 2008

13 fév 2009

Conférence de presse MONUC du mercredi 26 novembre 2008

Madnodje Mounoubai, Porte-parole:

Bonjour à toutes et à tous et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire de l'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi.

La conférence de presse de ce jour sera animée par le Lt. Colonel Jean Paul Dietrich, Porte-parole militaire et moi-même. Nous avons comme invité(s)....

Lors de cette conférence de presse nous traiterons des points suivants:

- Réactions du Secrétaire général des Nations unies et de l a MONUC après l'assassinat de Didace Namujimbo.
- Activités du Représentant special du Secrétaire général.
- Situation militaire.
- Activés de la MONUC au Nord Kivu.
- Découverte d'ossements à Bukavu.
- Formation d'officiers de la prison de Kassapa par la MONUC.
- Activités section VIH SIDA MONUC.

Réactions du Secrétaire général des Nations unies et de l a MONUC après l'assassinat de Didace Namujimbo
Le lundi 24 novembre a été inhumé, Didace Namujimbo, journaliste à Radio Okapi Bukavu, lâchement assassiné trois jours avant alors qu'il regagnait son domicile. En moins de deux ans, c'est le deuxième journaliste de Radio Okapi assassiné dans la même ville.

La MONUC a déjà fait connaître sa réaction face à cet ignoble acte qu'elle condamne avec force. Elle a promet tout l'appui et l'assistance de ses services compétents au Procureur de la République qui a ouvert une enquête.

Le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon a exprimé sa profonde tristesse devant l'assassinat de Didace Namujimbo.De son coté, le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC, au nom de tout le personnel de la MONUC et en son nom propre, a présenté ses sincères et tristes condoléances à la famille du défunt, ses amis, ses collègues et tous ses proches.

La MONUC lance par ailleurs un appel pressant aux autorités pour que tout soit mis en oeuvre afin de poursuivre et arrêter l'auteur ou les auteurs afin de lui ou leur faire subir toute la rigueur de la loi.

Activités du Représentant special du Secrétaire général
Depuis le début de la semaine, le Représentant special du Secrétaire général des Nations unies est en mission de travail à New-York. Au siège des Nations unies, M. Doss est en consultations avant la réunion du Conseil de sécurité qui doit se pencher encore sur le dossier de la République démocratique du Congo. Pour rappel, le 20 novembre dernier, le Conseil de sécurité a autorisé comme l'a recommandé le Secrétaire général dans sa lettre datée du 31 octobre 2008, l'augmentation temporaire des effectifs autorisés du personnel militaire et des unités de police constituées de 2 785 et de 300 éléments respectivement. Cette augmentation temporaire des effectifs vise à permettre à la MONUC de renforcer sa capacité de protéger les civils, de se restructurer, de reconfigurer ses forces et de les déployer au mieux.

Situation militaire (Lt Col Jean-Paul Dietrich)
En Ituri, les Forces Armées de la République démocratique du Congo (FARDC) soutenues par la Force de la MONUC ont poursuivi leurs opérations contre des miliciens au Sud du territoire d'Irumu.

Les opérations des FARDC et de la MONUC ont permis aux FARDC d'élargir leur contrôle dans les zones du Sud d'Irumu infestées par les miliciens. D'où la reprise le 23 novembre 2008 par les FARDC du village Jenda, situé approximativement à 5 kilomètres de Bukiringi. Les FARDC ont également déraciné les miliciens dans quatre autres villages, qui sont notamment Averuma, Mataratara, Biarusi et Kpooma, situés dans un rayon de 10 à 15 kilomètres de Bukiringi. Ces miliciens auraient fui vers les villages Kanama, Bahiti et Poto-Poto.

Par ailleurs, les rapports ont de nouveau signalé pendant la semaine sous examen le recrutement des miliciens. En effet, les FARDC ont rapporté qu'à Mahagi et à Djugu, au moins 300 miliciens étaient regroupés à Musekere, Zonzo, Mukasi, Mugomo, Muganga et dans la forêt près d'Alusi.

En outre, quatre éléments appartenant au groupe Mayi-Mayi PARECO ont été arrêtés le 17 novembre 2008 à Luna, situé à 150 kilomètres au Sud-est de Bunia, démontrant les tentatives des groupes armés sévissant au Nord-Kivu d'infiltrer l'Ituri.

Dans un autre registre, les opérations conjointes de grande envergure menées par la Force de la MONUC et les FARDC ont permis d'arrêter plusieurs ex-miliciens organisés désormais en deux différents groupes armés et opérant dans l'ancien bastion du Front des Nationalistes et Intégrationnistes (FNI) du territoire de Djugu. Les arrestations successives d'anciens éléments du FNI, regroupés en bandes criminelles, constitue un développement majeur dans la collaboration étroite et de longue date qui existe entre la Force de la MONUC et les FARDC, et également entre tous les services chargés de faire respecter la loi.

Dans ses efforts de renforcer la présence de ses troupes au Nord-Kivu, la Force de la MONUC en Ituri a redéployé le 20 novembre 2008 des troupes supplémentaires vers Beni.

Au Nord-Kivu, la situation militaire et sécuritaire a été marquée par le retrait des FARDC vers le Nord. Les éléments du PARECO et les FARDC se sont affrontés à Kayna, situé à 25 kilomètres au Nord de Kanyabayonga et à Kamandi, situé à 29 kilomètres à l'Est de Kirumba.

En raison du retrait du CNDP de Kanyabayonga vers le Sud, la zone tampon comprise entre les FARDC et le CNDP dans les localités du Nord de Rutshuru est assez large. Actuellement, le CNDP s'est replié à Kikuku, situé à 10 kilomètres au Nord de Nyanzale, et à Mabenga, situé à 20 kilomètres au Nord de Kiwanja.

La Force de la MONUC patrouille intensivement ces zones tampons. Le sujet de préoccupation qui demeure est la présence de plusieurs petits groupes Mayi-Mayi dans la région et la déclaration du CNDP de mener des opérations de police.

Une autre situation précaire demeure à Kibati, situé à 12 kilomètres au Nord de Goma, où la situation militaire n'a pas beaucoup changée pendant la semaine passée. Les positions avancées du CNDP et des FARDC ne sont éloignées que de 700 mètres, juste au Nord de Kibati. Malgré que des combats n'aient pas éclaté ici la semaine dernière, la situation demeure par contre tendue.

La Force de la MONUC, soit 6000 Casques bleus, poli¬ciers et observateurs militaires, déployés dans une quarantaine de bases reparties dans la province du Nord-Kivu, continue à mener de larges pa¬trouilles à Goma et dans les cités de Rutshuru, Saké, Masisi, Ka¬nyabayonga, aussi bien que dans les zones reculées pour proté¬ger la population civile.

Activés de la MONUC au Nord Kivu
Une équipe d'évaluation de la MONUC de retour le week-end dernier de Kayabanyonga, Kayina et Kirumba confirme que plus de 200.000 personnes de ces localités y compris des milliers de déplacés venus de Rutshuru et de Kibirizi vivent dans la brousse depuis une semaine. Ces personnes craignent une possible prise de leurs localités par le CNDP ou des exactions de la part d'éléments incontrôlés des FARDC. Tout ce monde manque d'assistance parce que les organisations humanitaires n'ont pas les garanties sécuritaires nécessaires pour y retourner travailler.

L'équipe a pu aussi documenter de sérieux cas de violences et de violations des droits de l'Homme ainsi que de recrutement et d'utilisation des enfants par les groupes armés. La MONUC lance un nouvel appel urgent à tous les groupes armés présents au Nord Kivu pour qu'ils mettent fin à cette pratique ignoble, et libèrent immédiatement les enfants de leurs rangs. Elle leur rappelle encore une fois que l'enrôlement et l'utilisation des enfants dans des conflits armés constituent des crimes contre l'humanité et pour lesquelles la CPI est compétente.

Découverte d'ossements à Bukavu
Le Bureau des Droits de l'Homme de la MONUC à Bukavu a été informé de la découverte de fosses communes dans une parcelle du Quartier PAGECO de Bukavu par une information diffusée par la RTNC et relayée par la Radio Okapi le mardi 25 novembre au matin.

Des membres de ce bureau se sont immédiatement rendus sur les lieux pour faire les premières constatations.
Ils ont constaté deux trous sur le pourtour desquels on peut apercevoir des parties d'ossements. D'autres ossements ont été retirés des deux fosses et entassés à côté.

La MONUC a immédiatement encouragé l'Inspecteur Provincial de la PNC à prendre des mesures afin de préserver le site pour éviter des actions intempestives qui nuiraient fortement à des investigations médico-légales futures
Les mêmes recommandations ont été adressées un peu plus tard au Procureur Général ai qui a déclaré avoir déjà ramené quatre sacs d'ossements dans son bureau.

La MONUC pense qu'au stade actuel, il est très prématuré de tirer déjà des conclusions quelconques.

Formation d'officiers de la prison de Kassapa à Lubumbashi
La MONUC a organisé du 20 au 22 novembre 2008 un séminaire de formation de renforcement des capacités à l'intention du personnel pénitencier de la prison de Kassapa, à Lubumbashi. Onze officiers pénitentiaires ont pris part à cette formation organisée par la section Etat de droit de la MONUC/Lubumbashi et soutenue par la Police MONUC et la section des Droits de l'Homme.

La Formation a porté sur les opérations de sécurité de la prison, les règles et règlements qui régissent les opérations de prison, les droits de l'Homme dans le traitement des prisonniers ainsi que les principes fondamentaux concernant le traitement du délinquant. La formation a duré trois jours.

Activités section VIH SIDA MONUC
Ce mardi 2 décembre 2008 sera célébrée à Kinshasa la 20ème édition de la Journée Mondiale du SIDA.
«Tenir la promesse» reste le thème de la campagne qui va jusqu'en 2010, mais cette année le choix a été fait de croiser les trois questions du VIH, du genre et des violences sexuelles qui se recoupent très souvent du fait de leur transversalité. Ironie du sort, la femme fait figure ici de plaque tournante, en tant que principale victime et nous tenons à lui réserver un intérêt particulier.

Pour marquer la 20ème Journée Mondiale de lutte contre le SIDA, comme à l'accoutumée à Kinshasa comme dans les provinces, la Monuc organisera une cérémonie autour du 1er décembre 2008, en collaboration avec la communauté d'accueil sous forme de manifestations variées, avec toujours un ou plusieurs messages en prime.

Notez que dans chacune des 18 missions de maintien de la Paix un bureau VIH est créé, en application de la Résolution 1308 du Conseil de sécurité, avec comme objectif général que ces personnels ne contractent ni ne répandent le VIH.

Ainsi le bureau VIH de la Monuc a été créé en 2002, pour mettre en œuvre une stratégie globale de prévention du VIH /SIDA d'abord pour les personnels civils et en uniforme avec 5 piliers:
1-information et conscientisation sur le VIH, appuyée par la production et la vulgarisation de matériel d'information et promotionnel, visant un comportement à moindre risque,
2-mise à disposition de condoms, dans un but uniquement préventif, à l'exclusion de toute idée d'incitation à la débauche,
3-conseil et dépistage volontaire, porte d'entrée à la prévention et à la prise en charge,
4-prévention des accidents d'exposition au VIH par l'utilisation de PEP kits,
5-le volet outreach est consacré à la communauté d'accueil, dans laquelle vit le peacekeeper, la section VIH, souvent en collaboration avec les militaires, avec l'appui de l'administration, apporte un concours qu'apprécient les bénéficiaires à sa juste valeur.