Mbandaka, 06 avril 2010 - La vie reprend peu à peu son cours normal dans la capitale provinciale, après les violents affrontements qui ont opposés les 04 et 05 avril les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC), appuyées par la MONUC, aux insurgés Enyele. Le général Babacar Gaye, accompagné du chef d'état-major général des FARDC, le General Didier Etumba, s'est rendu à Mbandaka pour évaluer la situation.

Alors que la ville ressemblait lundi à une ville morte; mardi matin, quelques boutiques et marchés ont rouvert. La reprise était timide, beaucoup de commerçants « attendant de voir comment ça va se passer », avant de suivre le mouvement. En sillonnant les rues, l'on pouvait ainsi apercevoir des commerçants à côté de leurs boutiques qui, elles, demeuraient fermées.

Par ailleurs, la population a dénoncé la flambée des prix des denrées alimentaires sur les quelques marchés qui avaient rouvert: la mesure de haricots est passée de 800 FC à 1000 FC, le pain de 200 FC à 500 FC, et la bouteille d'huile de palme se vendait à 1000 FC contre 500 FC jusqu'alors.

Conformément au message lancé par Jean-Claude Baende, le gouverneur de l'Equateur, lundi à son arrivée à Mbandaka, l'administration publique a repris progressivement du service. Sur le plan sécuritaire, le calme régnait sur la quasi-totalité de la ville, et les soldats des FARDC étaient encore visibles dans les rues.

Le Commandant des Forces de la MONUC, le lieutenant-General Babacar Gaye, est arrivé mardi à Mbandaka pour près de quatre heures, accompagné du chef d'état-major général des FARDC, le General Didier Etumba, et d'une très forte délégation des FARDC. Sa mission avait pour but d'une part, d'offrir son soutien aux populations, aux FARDC, et aux Casques bleus ghanéens de la MONUC qui déplorent la perte d'un des leurs; et d'autre part, d'évaluer la situation et établir, de concert avec son homologue des FARDC, les mesures à prendre pour sécuriser Mbandaka.

Le Général Gaye a pu constater les dégâts de l'attaque des rebelles Enyele à l'aéroport qui a subi de lourds dégâts, notamment du coté du terminal de la MONUC où aucun bureau n'est encore fonctionnel et les équipements détruits ou emportés. Les sols sont toujours jonchés de bris de verre, preuve de la violence de l'attaque. Il a, à cette occasion rendu hommage « à nos collègues qui ont perdu leur vie lors de ces graves incidents », et invité le personnel de la MONUC à rester solidaire, la meilleure forme d'hommage que nous puissions faire à nos défunts collègues.

Babacar Gaye a indiqué que « avec les FARDC, nous allons tirer toutes les leçons de ces incidents qui ont été pris très au sérieux par le Gouvernement de la République », et a terminé son adresse par un appel à la mise sur pied d'une cellule d'écoute pour venir en aide à tous celles et ceux qui ont été traumatisés par cette attaque.

La veille, le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC, Alan Doss, s'était également déclaré très préoccupé par la situation à Mbandaka, et l'avait condamnée en ces termes : « Nous ne pouvons que déplorer le recours aux armes comme moyen d'expression ou de revendication. Nous encourageons tout le monde à utiliser le dialogue, les échanges et d'autres moyens pacifiques pour faire entendre sa voix ».