Equateur : les Nations Unies appellent à une aide d’urgence dans le district du Sud Ubangi

28 jan 2010

Equateur : les Nations Unies appellent à une aide d’urgence dans le district du Sud Ubangi

Equateur, 28 janvier 2010 - La persistance de besoins humanitaires urgents dans le district du Sud-Ubangi au nord-ouest du pays, théâtre d'affrontements armés depuis la fin de 2009, préoccupe fortement les Nations unies et leurs partenaires humanitaires.

Le 24 janvier dernier, une mission d'évaluation humanitaire des Nations unies était à Libenge et Zongo, localités situées respectivement à 190 et 263 km au nord de Gemena, où elle a constaté que la situation sécuritaire était calme, avec la présence des forces de sécurité nationales. L'équipe a noté la présence de plus de 4.000 civils déplacés, en majorité des femmes et des enfants, à Zongo, et environ 3.000 à Libenge, vivant dans des conditions difficiles.

Selon Abdou Dieng, Coordonnateur de l'action humanitaire par intérim, «après des semaines d'insécurité dans le district du Sud Ubangi, la zone est maintenant suffisamment sécurisée pour le déroulement d'activités humanitaires, ce qui nous permet de les intensifier». La primauté du droit et l'ordre ont été rétablis progressivement à la suite d'affrontements armés importants à l'encontre d'éléments armés non-gouvernementaux, par l'armée nationale avec l'appui de la Mission de l'Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC).

Les acteurs humanitaires indiquent que la province accueille au moins 60.000 personnes déplacées à l'heure actuelle, mais bien d'autres pourraient se trouver dans des endroits inaccessibles. Par ailleurs, 109.000 autres personnes déplacées ont cherché refuge en République du Congo, pays voisin, et 18.000 personnes se sont déplacées en République centrafricaine (RCA). Une grande majorité d'entre elles ont besoin d'une aide humanitaire d'urgence, indique le Bureau des Nations unies chargé des Affaires humanitaires (OCHA).

En raison de préoccupations sécuritaires, de l'absence d'infrastructures en état de fonctionner et d'approvisionnements dans les zones potentielles de retour, OCHA s'attend à ce que, dans un futur proche, la plupart des personnes déplacées restent là où elles se sont déplacées.

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a déjà distribué un total de 48 tonnes métriques en aide alimentaire pour une période de 30 jours à 5.739 personnes se trouvant à Boyazala et Bozene. Quelque 200 tonnes de rations alimentaires supplémentaires couvrant 30 jours devraient être distribuées à 22.393 personnes déplacées supplémentaires à Bokonzi dès que la situation sécuritaire le permettra. Un convoi du PAM pourra se rendre à Libenge et Zongo cette semaine.

Le 26 janvier dernier, un autre convoi de 6 camions de l'ONG MEMISA/Belgique a transporté 18 tonnes de vivres et 22,5 tonnes de non-vivres au profit des déplacés, environ 32 000 personnes, dans la zone de Bokondji.

Les taux élevés de mortalité et de morbidité parmi les personnes déplacées constituent une source de préoccupation importante. Le Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF) planifie une campagne de vaccination contre la rougeole pour tous les enfants âgés de moins de 5 ans. L'UNICEF compte également fournir des médicaments essentiels et intervenir auprès de 10.000 enfants souffrant de malnutrition. Il est également prévu de distribuer des articles non alimentaires ainsi que de l'eau potable, de remettre en état les écoles et de distribuer du matériel scolaire.

«Les activités de reconstruction restent une priorité et devraient permettre un retour graduel à la normale. Le but des activités humanitaires est non seulement d'alléger les souffrances mais également de faciliter le retour des populations dans leurs lieux d'origine quand les conditions de sécurité le permettent», a indiqué Frederick Sizaret, Chef des programmes d'urgence de l'UNICEF dans ce pays ravagé par la guerre.

Le district du Sud-Ubangi est situé au nord-ouest de la Province de l'Equateur, elle-même se trouvant au sud de la RCA. Au cours des dernières décennies, la région a été à maintes reprises le théâtre de violences inter-communautaires sporadiques liées à l'accès aux ressources qui sont limitées.

Des affrontements importants ont vu le jour en octobre 2009 dans la zone de Dongo en raison de différends relatifs au droit de pêche, le poisson étant essentiel à la survie des populations locales pauvres. Ces violence initiales se sont propagées et ont pris la forme d'affrontements armés généralisés.