Général Gaye : Notre soutien aux FARDC est crucial

7 aoû 2009

Général Gaye : Notre soutien aux FARDC est crucial


Kinshasa, 7 août 2009 -
Dans une interview récente accordée à la Radio de l'ONU à New York, le Commandant de la Force de la MONUC, le Général Babacar Gaye, a fait le point sur l'opération militaire Kimia II et l'engagement des FARDC (Forces Armées de la RDC) dans le cadre de cette campagne conjointe. Il revient au cours de cette interview sur le soutien logistique de la MONUC à l'armée congolaise, la planification des opérations conjointes, et les perspectives pour l'avenir.

Pouvez-vous parler de l'opération Kimia II et de son bilan ?

Il y a des choses positives assurément. D'abord, il y a la volonté du gouvernement congolais de traiter cette question des FDLR tel que cela a été convenu dans le cadre du communiqué conjoint de Nairobi; il y a ensuite les performances des FARDC qui sont des performances louables, puisque les FDLR ont été chassées de la plupart des positions qu'ils occupaient.

Mais à côté de cela, bien évidemment, il y a des comportements des FARDC qui ont été dénoncés par des organisations humanitaires, et par toutes les parties prenantes qui sont au chevet de la population.

Voulez-vous nous parler de la nature de l'opération Kimia II?

Cette opération met la MONUC sur la sellette. Beaucoup de personnes, beaucoup de voix se sont élevées pour poser la question sur la pertinence de cette opération conjointe. Je voudrais faire observer que le caractère conjoint de cette opération se traduit tout d'abord par une planification conjointe des opérations.

Ce n'est pas négligeable dans la mesure où les FARDC sont une armée qui a eu à intégrer énormément des groupes armés pour la stabilité, et par conséquent les capacités à planifier des opérations aussi complexes sont assez diluées dans l'ensemble des états-majors.

Ensuite, il ya un soutien logistique qui est un soutien très important. C'est le lieu de rappeler ici que nous apportons notre soutien quotidiennement à une bonne partie des troupes des FARDC qui sont en opération. Ce soutien est crucial. Je pense que c'est un progrès.

Durant les opérations contre les FDLR, nous avons appliqué notre mandat qu'est celui d'apporter un appui aux FARDC, nous l'avons fait en utilisant les moyens qui sont à notre disposition.

La paix n'est pas rétablie au Nord et au Sud Kivu; les populations sont déplacées par centaines de milliers, tout le monde parle de terreur sur le terrain, qu'est ce qui manque à la MONUC pour pouvoir rétablir cette paix avant de la maintenir?

Je pense qu'il faut d'abord revenir au mandat, ensuite il y a des personnes qui sont déplacées. Je le dis, et c'est pour cela que lorsqu'on parle du bilan mitigé de l'opération, le qualificatif va bien, parce que ces personnes déplacées, certaines depuis plus de deux ans, constituent un drame humanitaire très important.

Mais la responsabilité de protéger la population est la mission prioritaire de la MONUC, et elle a fait dans ce domaine des efforts très importants de regroupement de ses moyens; dans l'est d'abord et dans les Kivu ensuite.

Ensemble, la communauté internationale a consenti encore des efforts supplémentaires en accordant à la MONUC un renforcement qui est en cours de déploiement.