General Gaye : « Il faut maintenir l'ascendant moral sur les FDLR »

26 mar 2009

General Gaye : « Il faut maintenir l'ascendant moral sur les FDLR »

Oscar Mercado / MONUC

Le général Babacar Gaye, Commandant de la Force de la MONUC était l'invité de la conférence de presse hebdomadaire de la mission, ce mercredi 25 mars. Il a expliqué, entre autres, le concept des opérations militaires de la MONUC sous son nouveau mandat. En voici quelques morceaux choisis sur les différents sujets qu'il a abordé. EXTRAITS

Situation sécuritaire à l'Est :

«La situation fait l'objet de la plus grande préoccupation, parce qu'il a encore malheureusement beaucoup de personnes déplacées. Je crois que c'est à la une du sentiment que ces personnes ressentent qu'il faut juger la situation sécuritaire. Je crois qu'il est raisonnable de dire qu'elle reste préoccupante».

Coopération avec les FARDC contre les FDLR:

«Nous avons pu mener conjointement avec les FARDC, 7 opérations du bouclage et de ratissage. Ces opérations ont été très productrices, parce que nous avons eu quand même 17 FDLR qui se rendus de force. Mais c'est surtout l'ascendant moral qu'il faut absolument que les FARDC et la MONUC maintiennent sur les FDLR».

Sur l'opération KIMIA II :

«Nous allons d'abord nous concentrer sur la protection des populations... Dans un deuxième temps nous devons nous efforcer, à travers ce rideau de protection et à travers d'autres déploiements idoines, de couper les FDLR de leurs sources de ravitaillement. Il faut en somme créer des conditions de vie suffisamment difficiles aux FDLR pour qu'il y ait de plus en plus des rapatriements volontaires».

Renforcement des Casques Bleus :

«L'autorisation d'accroissement de nos effectifs de 3,000 hommes que le Conseil de sécurité avait prise en décembre est en cours de mise en œuvre. Il faut savoir qu'au niveau de la mission nous avions été très exigeants dans les capacités que devaient détenir les troupes qui devaient venir en renforcement. Nous avons demandé à avoir des troupes extrêmement mobiles capables d'être transportées assez rapidement sur les points chauds et il est clair que ces exigences là ont posée certainement des problèmes aux pays volontaires pour contribuer à ce renforcement de 3,000 hommes. C'est donc cela qui est actuellement en train d'être réglée».

Intégration et brassages des groupes armés (dernier accord de Goma):

«L'intégration est une nécessité mais aussi un phénomène de complexité. Puisqu'il y a beaucoup de mesures d'accompagnement de l'intégration pour qu'elle soit pertinente.Par exemple, sachez que cela se manifeste par (le déploiement) d'éléments de la Police nationale Congolaise. Ce sera très utile dans la sécurité des personnes et de leurs biens».

«S'agissant de l'intégration, aurons-nous une armée républicaine parce que simplement les gens sont intégrées ? Je pense qu'il faut y aller phase par phase. La première phase bien sûr est d'intégrer dans l'armée les anciens membres des groupes armés. La phase suivante serait après cette intégration, d'assurer un entrainement. Le fait de porter un uniforme, de porter une arme ne donne pas de suite le sentiment républicain que vous attendez d'une armée. C'est le résultat de la formation».

«De ce point de vue, la MONUC est disposée dans ses centres d'entraînement avec des instructeurs congolais qui travaillent avec nous à contribuer à ce travail. Il ne tient qu'aux autorités militaires d'envoyer (les troupes)».

Sécurité à Dungu :

«En ce qui concerne la MONUC et les FARDC, dès qu'il a été question de départ ou de maintien des troupes ougandaises, nous avons planifié l'opération « Rudia II », qui fait l'objet également d'une directive conjointe entre les FARDC et nous. Là aussi, le mode d'action qui a été retenu consiste à améliorer d'abord la protection des populations à travers le déploiement que la MONUC a aidé à faire» .

«Nous avions une présence au niveau de la base de Dungu que nous avons-nous-mêmes construits (l'aérodrome de Dungu) pour permettre les opérations. C'était protégé par le contingent marocain. Nous avons décidé de déployer l'ensemble du bataillon marocain dans le haut Uélé. Et donc, nous serons bientôt présents dans les localités de Duro et de Faradje».

Concept des opérations sous le nouveau mandat :

«Le concept d'opérations qui apparaît en filigrane dans la résolution 1856, est que la MONUC doit apporter son soutien aux FARDC pour désarmer les forces, les groupes armés étrangers et nationaux. Il faut que tout le monde en soit conscient, et il faut qu'on s'assure que les populations comprennent bien cela».

«En somme, nous n'avons pas mandat ni mission de nous substituer aux FARDC. Nous avons mandat et mission de soutenir les FARDC, ce à quoi nous nous employons. Ce soutien est multiforme. Je rappelle que nous soutenons les FARDC dans les travaux de planification. Nous avons pour cela des capacités».

«Et enfin, nous apportons en termes d'appui feu aux FARDC. Mais nous ne le faisons pas dans n'importe quelle condition. C'est cela aussi. Quand vous avez un partenaire, il ne faut pas le transformer en supplétif, en lui disant faites ceci. Non ! Un partenaire il faut discuter avec lui. Par conséquent, je le répète, la détermination de la MONUC à apporter son soutien aux FARDC est constante. Je suis régulièrement à Goma, pour faire des travaux de planification, pour organiser les opérations».