La MONUC condamne la violence à la prison centrale de Muzenze à Goma lors d’une tentative d’évasion

6 juil 2009

La MONUC condamne la violence à la prison centrale de Muzenze à Goma lors d’une tentative d’évasion


Kinshasa, 22 juin 2009 -
La MONUC, lance un appel au Gouvernement pour l'application urgente de mesures, dans tout le pays, en vue d'améliorer les conditions carcérales et de renforcer la sécurité dans les prisons, spécialement celles relatives à la protection des femmes contre les violences sexuelles. Cela afin d'éviter une répétition de la tragédie que vient de vivre la prison de la ville de Goma.

Dans la nuit du 21 au 22 juin, en effet, la prison centrale de Muzenze à Goma a été le théâtre d'une mutinerie suivie d'une tentative d'évasion avec violence. Le groupe des prisonniers mutins a réussi à pénétrer dans le quartier des femmes. Il y a violé et violenté environ 20 femmes détenues. Cette action, a été précédée par la perforation de plusieurs trous dans le mur de protection.

Lors de cette tentative d'évasion, deux grenades ont été lancées par les prisonniers contre les policiers et militaires de garde. Le bilan est lourd : un policier et un détenu tués et douze autres détenus blessés.

En dépit de l'usage de la violence, aucun prisonnier ne s'est échappé. La Police nationale congolaise et les FARDC ont renforcé la sécurité extérieure de la prison. Dès les premières minutes et aussitôt informée la Brigade du Nord Kivu de la MONUC a immédiatement déclenché une opération de sécurisation de la zone et organisé des patrouilles qui ont duré toute la nuit.

La MONUC coordonne l'assistance aux femmes violentées et violées et condamne fermement cette tentative d'évasion avec violence qui a fait des victimes innocentes parmi les forces de l'ordre. Elle appelle la justice à sévir d'une façon exemplaire contre les auteurs de cet acte.

Considérant par ailleurs que la recrudescence des mutineries et tentatives d'évasion des prisons est en partie due au manque récurrent de prise en charge alimentaire et d'accès aux soins de santé pour les pensionnaires des prisons du pays et à l'absence d'une politique pénitentiaire efficiente, la MONUC lance un appel aux autorités pour engager une réforme du système pénitentiaire afin de se conformer aux standards minima internationalement reconnus en matière de traitement des détenus, notamment par une séparation stricte des hommes des femmes d'une part, et des civils des militaires d'autre part.

La MONUC est prête à aider, dans les limites de ses capacités, le gouvernement à mettre en place une reforme durable du system pénitentiaire.