La MONUC dénonce une tension haineuse orchestrée contre elle à Bukavu.

12 fév 2009

La MONUC dénonce une tension haineuse orchestrée contre elle à Bukavu.

La Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUC) dénonce une tension orchestrée contre elle à Bukavu, par des représentants des autorités locales, civiles et religieuses, dans le cadre d?une campagne de désinformation visant à discréditer la Mission.
S'exprimant à ce sujet mercredi à Kinshasa au cours du point de presse hebdomadaire de la Mission onusienne, la Directrice de l'Information publique de la MONUC, Mme Patricia Tome, a fait état de l?existence d?un ??réseau de manipulateurs?? qui désinforme l?opinion, dans le but de faire capoter la transition. ??Ces personnes, dont certaines ont été clairement identifiées, prennent prétexte du retour des réfugiés congolais Banyamulenge qu?ils agitent comme un épouvantail, en accusant la MONUC de vouloir réquisitionner des bâtiments à Bukavu pour les installer??. Mme Tome a souligné que ??ces saboteurs ont pour objectif de prendre en otage tout le processus de transition, en semant le désordre et la haine dans les Kivu??.

Selon la Directrice de l?Information Publique de la MONUC, les auteurs de cette campagne ??distillent quotidiennement leur désinformation?? pour faire croire à la population que la MONUC est complice dans un pseudo plan de retour à la guerre. ??Le vrai objectif est d?inciter à la haine et à la radicalisation une population méfiante et qui a souffert de la guerre, constituant un véritable terreau pour la propagande malveillante. Nous sommes en contact avec les autorités locales, civiles et religieuses, ainsi qu?avec leurs représentants à Kinshasa, pour faire cesser cette propagande dangereuse dont tout le monde doit être conscient??, a-t-elle affirmé.

Mme Tome a rappelé que la MONUC est en RDC sur invitation du gouvernement congolais.?? Elle sollicite du gouvernement des sites pour ses besoins opérationnels. Elle n?occupe de force ni ne réquisitionne des sites, encore moins des écoles ou des hôpitaux??. De plus, a-t-elle ajouté, la MONUC n?est pas impliquée dans le rapatriement des réfugiés, Banyamulenge ou autres. De la sorte, la Mission n?est pas chargée d?organiser le retour et la réinstallation de ces réfugiés. Cette tâche incombe à une Commission Provinciale de Rapatriement à Bukavu, présidée par le gouverneur de province et composée des représentants de l?armée, des services de renseignement et de sécurité.

Auparavant, le Porte-parole de la MONUC, Mamadou Bah, avait fait le point du processus de Désarmement et Réinsertion Communautaire (DRC) en Ituri. A la date du 2 novembre 2004, ??le nombre total de ceux qui sont entrés dans ce processus est de 348 ex-combattants. 1.728 armes et munitions confondues ont été collectées??, a-t-il indiqué.

S?agissant toujours de Ituri, M. Bah a par ailleurs annoncé qu?une délégation, comprenant le Président de la Commission Electorale Indépendante (CEI), Apollinaire Malu-Malu, le chef de l?unité électorale de la MONUC, Ali Diabacté, et un expert en élections de l?Union européenne, s?est rendue à Bunia ce mercredi 3 novembre 2004.. ??L?objectif de leur mission de 48 heures, est de sensibiliser les populations de l?Ituri sur les élections et d?y mettre en place la section électorale de la MONUC??, a-t-il précisé..

D?autre part, a poursuivi le Porte-parole de la MONUC, la CEI a commencé mardi sa tournée d?installation des membres de ses bureaux de représentation dans toutes les provinces de la RDC. Ce sont ces bureaux de représentation qui, à leur tour, identifieront les bureaux de liaison de la CEI et les centres d?enregistrement des électeurs. Mais, a-t-il fait observer, ??ce recensement ne pourra avoir lieu que si la loi sur le recensement est votée et les moyens matériels et financiers rendus disponibles??.

M. Bah a en outre annoncé que l?équipe d?une dizaine d?experts des Nations Unies partie pour enquêter sur la mine d?uranium de Shinkolobwe, au Katanga, a achevé sa mission en RDC. ??Elle rentrera demain en Europe, où elle rédigera son rapport, tirera ses conclusions et formulera ses recommandations notamment au gouvernement de la République Démocratique du Congo afin qu?il prenne les mesures urgentes qui s?imposent pour éviter qu?une catastrophe ne se produise à cause de cette mine d?uranium de Shinkolobwe??, a déclaré M. Bah.

Le Porte-parole a également informé la presse d?une recommandation visant la création d?un Tribunal Pénal International pour la RDC. Cette recommandation a été faite devant la Troisième Commission de la 59ème session de l?Assemblée Générale de l?ONU, par l?Expert indépendant de la Commission des droits de l?Homme sur la situation des droits de l?Homme en République Démocratique du Congo, M. Titinga Frédéric Pacere, nommé le 26 juillet 2004. Dans sa présentation, a noté M. Bah, l?Expert Indépendant a observé que des atteintes graves aux droits de l?Homme sont commises et des crimes continuent de se perpétrer à travers la RDC, notamment dans l?est du pays. Face à cela, la Justice est impuissante et ne peut répondre de la situation. Ce qui justifie la nécessité de la création d?un Tribunal Pénal International pour la RDC, selon M. Pacere.