La MONUC est extrêmement préoccupée par le regain de tension à la suite de l?intention exprimée par le Rwanda d'intervenir militairement en RDC afin de régler la question de la présence des ex-FAR/Interahamwe. La MONUC s?étonne de cette annonce au moment où des développements sont favorables à un rapatriement accéléré des groupes armés étrangers encore présents sur le sol congolais.

Il s?agit entre autres:
- des engagements pris en août dernier lors de l?accord tripartite conclu entre le Rwanda, l?Ouganda et la RDC, sous l'égide des Etats-Unis, visant à respecter la souveraineté des Etats signataires et à mettre un terme au problème posé par la présence des ex-FAR/Interahamwe ;
- de la finalisation en cours du Mécanisme Conjoint de Vérification dont les termes de référence ont été signés le 22 septembre 2004 à New York par la RDC et le Rwanda et du déploiement imminent des équipes sur le terrain à Goma/Gisenyi et à Bukavu/Cyangugu;
- du lancement fin octobre de l?opération conjointe FARDC-MONUC à Walungu visant à renforcer la campagne de sensibilisation pour un retour des rebelles rwandais présents sur place, ceci dans le cadre d?un plan gouvernemental en deux phases: rapatriement volontaire puis rapatriement forcé par les FARDC;
- du renforcement en cours des effectifs militaires de la MONUC dans les Kivus où seront déployés la plupart des 5.900 troupes supplémentaires ;
- et de la Déclaration de Dar-es-Salaam du 20 novembre 2004 qui engage ses signataires à ?uvrer pour la stabilisation et la pacification de la région des Grands Lacs.

La MONUC rappelle que toute menace ou décision allant contre ces engagements pris ou visant à anéantir les efforts en cours est inacceptable et injustifiable aux yeux de la communauté internationale, d?autant qu?elle aurait des conséquences graves pour le processus de transition en cours en RDC comme pour la stabilité dans la région des Grands Lacs.

La MONUC a pour tâche d?accompagner et de soutenir le processus de transition en RDC et, comme stipulé dans la résolution 1565 « Le Conseil de Sécurité autorise la MONUC à utiliser tous les moyens nécessaires, dans la limite de ses capacités et dans les zones de déploiement de ses unités, pour s?acquitter de son mandat dont la protection des civils sous la menace imminente de violences physiques ».