La MONUC réagit énergiquement face aux menaces du Rwanda d'attaquer les FDLR en RDC

12 fév 2009

La MONUC réagit énergiquement face aux menaces du Rwanda d'attaquer les FDLR en RDC

La Directrice de l?Information Publique de la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo ( MONUC), Mme Patricia Tome, a annoncé aux journalistes ce mercredi à Kinshasa, que le Rwanda avait informé la nuit dernière la MONUC de son intention de lancer une attaque contre les Forces Démocratiques de Libération du Rwanda(FDLR) en territoire de la République Démocratique du Congo.
S?exprimant au cours du point de presse hebdomadaire de la Mission, Mme Tome a indiqué qu?il s?agissait là d?une ??menace sérieuse contre le processus de Transition en RDC, voire une escalade dangereuse pour la région??. Elle a rappelé toute la mobilisation diplomatique en cours, par la présence actuelle du Conseil de sécurité dans la région, et sur le terrain par la mise en place du mandat renforcé de la MONUC, notamment par le déploiement imminent d?une brigade supplémentaire dans le Nord Kivu, avec pour objectif de sécuriser la zone et ??d?empêcher les saboteurs, qu?ils soient en RDC ou ailleurs, d??uvrer contre la transition et la pacification de la région??.

Mme Tomé a, en outre, rappelé que les Chefs d?Etat de la région viennent de signer, à Dar es-Salaam, en Tanzanie, une déclaration dans laquelle ils s?engagent à assurer la paix, la sécurité et le développement dans la région des Grands Lacs. ?? Les déclarations doivent coïncider avec les actes??, estime-t-elle.

Auparavant, le Porte-parole de la Monuc, Mamadou Bah, a fait le point sur la visite en RDC de la mission du Conseil de Sécurité des Nations Unies en Afrique centrale. Conduite par l?ambassadeur permanent de la France auprès des Nations Unies, M. Jean-Marc de la Sablière, la délégation poursuit sa tournée régionale, a-t-il indiqué, précisant qu?hier, elle était à Bukavu, aujourd?hui au Burundi, et demain elle sera en Ouganda. Il a rappelé qu?à Kinshasa, le Conseil de Sécurité a adressé un message de solidarité au peuple congolais et de soutien au processus de transition. Le Conseil a insisté sur la nécessité d?accélérer le processus menant aux élections, afin que celles-ci aient lieu à la date prévue. A Bukavu, le Conseil de Sécurité a tenu à exprimer sa solidarité à la population qui a connu des évènements graves en juin dernier. Il a également appelé à la réconciliation de tous les Congolais, a rapporté M. Bah.

Le Porte-parole a en outre fait le point du programme de Désarmement et réinsertion communautaire (DRC) en Ituri, indiquant qu?à la date du 23 novembre 2004, 691 ex-combattants ont adhéré au processus et 3567 armes et munitions collectées. M. Bah a noté que ce programme est malheureusement emmaillé de nombreuses attaques des miliciens armés, notamment ceux de l?Union des Patriotes Congolais (UPC-L) de Thomas Lubanga, dans la région de Nizi, contre les éléments de la Monuc. ??La MONUC condamne fermement les attaques notamment des miliciens de l?UPC-L qui constituent une violation flagrante de l?Acte d?Engagement signé le 14 mai dernier à Kinshasa par Thomas Lubanga en personne??, a déclaré le Porte-parole, dénonçant par ailleurs le fait que ces miliciens utilisent systématiquement les populations civiles comme boucliers humains, perpétrant leurs attaques en se protégeant dans des maisons ou sur les toits des maisons. La MONUC rappelle que l?utilisation de personnes comme boucliers humains est un crime de guerre.

Invité à la Conférence de presse de ce jour, le Chef d?état-major-plans de la MONUC, le colonel Patrick Colas des Francs, a expliqué comment l?effectif supplémentaire de 5900 soldats sera déployé sur le terrain. Il a souligné que ce déploiement permettra de renforcer sensiblement la présence de la Monuc dans les Kivu, avec notamment une brigade indienne et une brigade pakistanaise composées chacune de 3 bataillons. Le colonel Des Francs a également fait état de la création d?une Brigade d?intervention rapide en réserve pour réagir immédiatement aux crises, avec des moyens aériens adéquats. Les brigades seront équipées d?hélicoptères d?attaque, d?hélicoptère de surveillance, d?une gendarmerie mobile. Le Colonel Des Francs estime que ce déploiement pourrait s?achever d?ici le mois de février 2005. L?impact de ce nouveau déploiement, a-t-il indiqué, c?est qu?il va, entre autres, assurer une présence accrue de la Monuc sur les frontières les plus sensibles, assurer des patrouilles de surveillance à pied et en véhicules, soutenir les programmes de désarmement des groupes armés congolais et étrangers etc.


Faisant le point de la situation des mines en RDC, en prélude à la tenue dans quelques jours du Sommet Mondial du Traité sur l?interdiction des mines antipersonnel, le Directeur de programme du Centre de coordination de la Lutte Anti-mines, Marcel Quirion, a annoncé que la République Démocratique du Congo avait réalisé des progrès positifs dans la mise en ?uvre du Traité. Il s?est réjoui de la prise en compte de ce traité au plus haut niveau de l?Etat, notamment au niveau du Chef de l?Etat, Joseph Kabila, et des Vice-présidents. L?espace présidentiel, a-t-il indiqué s?est engagé à assurer une mise en application concrète sur le terrain de ce traité. C?est ainsi, a souligné M. Quirion, que dans cette nouvelle dynamique, la RDC a communiqué à la Communauté internationale, la liste officielle des sites connus pour être minés, ainsi que la liste des victimes militaires d?accidents causés par les mines. La RDC est sur le point de finaliser sa déclaration des stocks de mines, a-t-il dit.

L?expert onusien estime que le Sommet mondial qui se tiendra à Nairobi au Kenya, sera pour la RDC l?occasion de fournir son plan d?action national pour la lutte contre les mines antipersonnel.