La MONUC veut appuyer les autorités congolaises à régulariser le trafic de minerais

17 fév 2010

La MONUC veut appuyer les autorités congolaises à régulariser le trafic de minerais


Goma, 17 février 2010
- Le Gouvernement congolais et la Mission des Nations unies en République Démocratique du Congo (MONUC) ont entamé la mise en œuvre d'un projet pilote de construction de 5 centres de négoce de minerais dans le Nord et le Sud Kivu, dans le but de mieux contrôler et régulariser le trafic des minerais et d'assurer ainsi leur traçabilité.

La création de ces centres répond à l'une des Recommandations du Conseil de sécurité des Nations qui, dans sa Résolution 1906 du 23 décembre 2009, avait demandé à la MONUC de renforcer et d'évaluer avec le Gouvernement de la RDC le projet expérimental de création dans le Nord Kivu et le Sud Kivu de 5 Centres regroupant tous les services d'Etat concernés en vue d'améliorer la traçabilité des minerais.

Le projet de construction de ces centres qui entre dans le cadre du plan de stabilisation de l'Est de la République Démocratique du RDC (STAREC) est mis en route depuis quelques mois par la MONUC en collaboration avec le gouvernement congolais et les travaux vont commencer dans les semaines qui suivent.

A cet effet, une délégation mixte, gouvernement provincial, MONUC, agences spécialisées des Nations unies, s'est rendue le 12 février dernier à Rubaya, localité située dans le territoire de Masisi à quelque 50 Km au Nord est de Goma, dans le cadre d'une mission de reconnaissance du site où sera érigé un des 3 centres de négoces de minerais dans la province du Nord Kivu. La mission de reconnaissance de site effectuée à Rubaya devait permettre non seulement d'identifier le site mais aussi de s'assurer que celui-ci ne fait l'objet d'aucun litige domanial. Au mois de Novembre, une autre mission avait déjà pu identifier un site dans la région de Mubi, dans le territoire de Walikale et d'autres missions sont prévues la semaine prochaine à Itebero ainsi qu'à Baraka dans le territoire de Fizi.

Plusieurs organismes sont impliqués dans la mise en œuvre de ce projet. Ainsi, la MONUC est en charge de l'aspect sécuritaire des sites (des policiers congolais seront formés et déployés sur le terrain pour la protection des sites là où il n'y a pas la présence de la Mission. L'OIM (Organisation Internationale de Migration) va construire les bâtiments. L'UNOPS (Bureau des Nations unies pour les services d'appui aux projets) prendra en compte l'amélioration de certaines routes pour faciliter l'accès aux sites et la construction des bâtiments administratifs pour y marquer la présence de l'Etat. Une fois les centres érigés, il reviendra aux autorités à travers les services spécialisés de l'Administration des Mines de délivrer les certificats de traçabilité.

Dans les alentours du site de Rubaya, il y a par exemple à peu près 10 carrières minières où sont extraits en grande quantité les minerais de coltan et de cassitérite. En y érigeant un centre, le but est de s'assurer que le trafic en termes de vente et d'achat de minerais se fera de maniéré légale et ne sera pas utilisé pour alimenter des guerres. D'autre part, une telle approche permet aussi de mieux combattre la contrebande et de canaliser les recettes de l'Etat dans cette partie du pays en reconstruction et qui en a grandement besoin.