La MONUC vivement préoccupée par la menace qui pèse sur les journalistes au Sud Kivu

17 sep 2009

La MONUC vivement préoccupée par la menace qui pèse sur les journalistes au Sud Kivu

Goma, 17 septembre 2009- Le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations unies en RDC, Alan Doss, est en visite à l'Est du pays depuis le mardi 15 septembre. Alan Doss qui était mardi à Bukavu dans le Sud Kivu est arrivé jeudi en début d'après midi à Goma où il a eu aussitôt une séance de travail avec les responsables du Programme de stabilisation de l'Est, suivie d'un briefing militaire sur la situation sécuritaire dans la province du Nord kivu. Hier dans la capitale du Sud Kivu, le Chef de la MONUC a rencontré les autorités locales et les responsables de l'église catholique notamment l'archevêque de Bukavu.

La situation des personnes déplacées dans le Sud-Kivu a constitué l'essentiel de l'entretien entre le Représentant spécial du SG de l'ONU en RDC et l'Archevêque de Bukavu, Monseigneur Maroyi. Les deux hommes ont échangé sur deux points essentiels, notamment comment venir en aide aux personnes déplacées et comment leur garantir la sécurité et le travail. Monseigneur Maroyi a insisté sur le fait que ces personnes qui ont fui leurs habitations à cause de l'insécurité vivent dans des conditions difficiles.

Avec les autorités de la province, Alan Doss a échangé sur la situation plus que tendue dans laquelle exercent les journalistes dans cette province. En effet, en moins de trois ans, 3 journalistes ont été assassinés à Bukavu. Il s'agit de deux journalistes de Radio Okapi, Serge Maheshe et Didace Namujimbo et plus récemment de Bruno Koko Chirambiza de Radio Star. Entre le 5 et le 9 septembre trois autres journalistes, toutes des femmes, sont menacées de mort.

Dans un déclaration faite à Bukavu à l'issue de cette visite, le Représentant spécial s'est dit vivement préoccupée par ces menaces, « ce d'autant que les meurtres des autres journalistes (...) restent toujours non élucidés et les auteurs échappent toujours à la loi ». Il a souligné que : « une presse libre et plurielle qui représente toutes les sensibilités et opinions est l'une des conditions pour le développement de la démocratie », avant de préciser que « ces attaques contre les journalistes sont à la fois un signe de l'intolérance et d'une culture d'impunité qui minent les efforts de tous les congolais à établir une paix durable et une démocratie forte. »

M. Doss a discuté de toutes ces préoccupations avec le gouverneur de la Province M. Mudherwa qui a partagé ses inquiétudes et l'a rassuré de son engagement personnel. « Je suis encouragé par sa réaction et par l'engagement des autorités nationales dans ce sens » a-t-il dit avant de lancer un appel « aux autorités judiciaires provinciales et nationales afin de prendre les mesures nécessaires pour garantir la sécurité des personnes menacées et pour leur permettre d'exercer leur métier de journalistes sans obstacles »

Du désenclavement de Shabunda

Mercredi, le Représentant spécial s'était rendu aussi à Shabunda, un vaste territoire enclavé du Sud Kivu, afin de voir le niveau de progrès de réalisation du programme de stabilisation de l'Est dans cette province. M. Doss a signalé que l'unité de génie militaire du contingent chinois de la MONUC est en train de reconstruire la route Bukavu-Shabunda dont 50 km ont déjà été entièrement réhabilités. Une autre unité de génie militaire de la MONUC, celle du Bangladesh, va lancer des travaux sur l'autre bout de la route, a-t-il précisé. La MONUC s'est engagé à réhabiliter cette route pour aider à désenclaver Shabunda, une zone très isolée, mais aux potentialités agricoles énormes. La réhabilitation de cette route va promouvoir non seulement le commerce et l'emploi, mais aussi la sécurité.

Le Représentant spécial reconnaît que la situation humanitaire reste encore difficile, parce qu'il y a eu des déplacements des populations suite aux opérations menées sur le terrain, il espère qu'avec la fin de ces opérations, les populations seront progressivement mises en confiance et pourront commencer à rentrer chez elles. « La route fait justement partie de cet effort de stabilisation sur laquelle il faut de plus en plus mettre l'accent, tout comme la protection » a-t-il encore dit.

Le programme de stabilisation de l'Est, STAREC que soutient la MONUC et les Agences des Nations unies prend en compte la restauration de l'autorité de l'Etat, la sécurisation des frontières, le soutien au mécanisme de dialogue pour la résolution des différends politiques, et le retour des personnes déplacées et des réfugiés.