Le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la République Démocratique du Congo, M. William Lacy Swing, a invité les représentants des groupes armés actifs en Ituri à se joindre activement et sans équivoque au processus de pacification de l'Ituri.

Dans un discours prononcé lundi à l?occasion de l?ouverture de la rencontre du Comité de Concertation des Groupes Armés (CCGA) avec le Gouvernement de transition, le Chef de la MONUC a émis le v?u de voir la rencontre et les consultations avec l?organe exécutif de la Transition, constituer l?étape décisive et ultime de l?entreprise de pacification commencée en Ituri il y a plus d?un an déjà. « Ces rencontres vont donner, pour la dernière fois sans doute, à tous les protagonistes du conflit de l?Ituri, l?occasion de confirmer leur engagement à sortir définitivement cette région de l?Ituri du gouffre dans lequel elle est plongée depuis plus de cinq années », a dit M. Swing. Il a exhorté les représentants des groupes armés à avoir à l?esprit, durant la réunion, « l?état de désespoir, d?insécurité et de misère dans lequel vivent les cinq millions d?habitants de l?Ituri, soit dix pour cent de la population ».

Le moment est venu de mettre un terme aux malheurs de l?Ituri, de s?engager résolument dans ce qui constitue la seule solution responsable, courageuse et nationale au conflit, à savoir, la participation active au plan de Désarmement et de Réinsertion Communautaire pour l?Ituri, initié par le Gouvernement de la transition et activement soutenue par la Communauté internationale, a dit le Représentant spécial. Ce plan dont l?exécution est déjà à pied d??uvre, a-t-il expliqué, a pour objectif immédiat, de « mettre un terme aux combats et aux souffrances des populations, en proposant aux groupes armés une porte de sortie plus digne ainsi que la possibilité de réintégrer la communauté congolaise en travaillant concrètement à la mise en ?uvre du processus de réunification et de réconciliation nationale ». Ce plan représente la fin des souffrances des populations et offre aux groupes armés un avenir satisfaisant dans la vie civile ou dans le métier des armes.

M. Swing a rappelé la vive préoccupation du Conseil de Sécurité et du Secrétaire Général des Nations Unies face aux massacres et aux tueries qui se poursuivent en Ituri un an après le début de la Transition et de la Commission de Pacification de l?Ituri (CPI). « C?est pour cela que le Conseil a donné à la MONUC, en coopération avec le gouvernement de la RDC, l?autorité du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, permettant à la MONUC d?utiliser ??tous les moyens nécessaires??, y compris la force pour mettre fin aux affrontements violents et à la souffrance du vaillant peuple de l?Ituri », a-t-il ajouté. Il a mis l?accent sur le contexte favorable au retour de la stabilité et de la légalité en Ituri, avec notamment l?Accord de Luanda entre les gouvernements de la RDC et de l?Ouganda ; l?épisode important de la CPI ; la mise en ?uvre du processus de transition au niveau national ; le renforcement de l?implication de la Communauté Internationale à travers l?opération « Artémis » et le déploiement de la Brigade de l?Ituri.

Le Représentant spécial a exhorté les représentants des groupes armés à ne pas gâcher cette ultime occasion que leur offre le gouvernement congolais. « Je vous encourage aussi à rejoindre le processus de Transition nationale déjà entamé pour y trouver votre place et y jouer un rôle actif comme des citoyens à part entière de la nation congolaise réunifiée », a conclu le Représentant spécial.

Le conflit en Ituri a fait 50.000 morts, au moins 500.000 personnes déplacées et causé la destruction massive des maisons, bâtiments et infrastructures et la perte inestimable mais souvent mal perçue, de l?Etat et du peuple, en taxes douanières prélevées illégalement pour l?achat des armes.