L'ONU soutient les femmes congolaises dans leur quête de leadership
Kinshasa, 01 avril 2010 - Les femmes de la République démocratique du Congo se sont réunies du 29 au 31 mars 2010 au Centre Nganda de Kinshasa pour faire l'évaluation de leur participation et de leur représentation dans les instances de décision politiques, 50 ans après l'indépendance du pays.
Cette première conférence nationale, à laquelle ont été invités des femmes d'autres pays, est une initiative des femmes politiques réunies au sein de la Ligue des Femmes Congolaises pour les Elections (LIFCE) en collaboration avec le gouvernement, les Nations Unies et la Fondation sud-africaine « Open Society Initiative Southern Africa » (OSISA). Les bénéficiaires en sont les femmes qui aspirent à l'engagement politique, particulièrement la jeunesse, et la population en général.
Organisée dans le cadre des activités clôturant le Mois de la femme, cette conférence entendait selon la LIFCE « interroger et écrire l'histoire de la participation des femmes congolaises (depuis) 50 ans », mais aussi « les causes réelles de la faible participation des Congolaises en politique », et enfin de proposer des stratégies pour y remédier.
La conférence s'était également fixée deux autres objectifs: « préparer la contribution des femmes politiques congolaises à la 1ère conférence mondiale sur la participation politique des femmes qui se tiendra à Yaoundé, au Cameroun, en 2010; et élaborer le mémorandum des femmes congolaises aux festivités du cinquantenaire de l'indépendance de la RDC, le 30 juin 2010 ».
Elsie Effange-Mbella, conseillère principale en Genre de la MONUC a souligné l'opportunité de la date choisie: « Nous célébrons cette année le 15ème anniversaire de la Conférence mondiale des femmes de Beijing qui souligne l'égalité du genre à tous les niveaux, y compris dans les processus de prise de décision et les politiques nationales à travers les élections démocratiques ».
La MONUC, à travers son Bureau Genre, s'était investie pour donner un caractère national à ce séminaire, en facilitant notamment le déplacement des femmes leaders politiques des 11 provinces de la RDC, et en prenant en charge leurs frais de logement durant la conférence. Par ailleurs, « la MONUC est disposée à accompagner les femmes congolaises dans la mise en œuvre des recommandations » a ajouté Mme Effange-Mbella.
Pour sa part, Marie Bapu, experte en genre du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a estimé que « ces assises à portée historique, dont les conclusions sont très attendues dans divers cercles de réflexion sur le développement, constituent un espace de questionnement pour une meilleure prise en compte de l'impératif d'égalité des sexes dans tous les chantiers du développement ».
La conviction du PNUD est que « sans la participation équitable des hommes et des femmes dans le processus de gestion de leur espace, la gouvernance démocratique n'a pas de chance d'être une réalité ». Ce qui nécessite alors « une bonne définition des politiques publiques et la mise en place de législations et de programmes favorables à l'égalité des sexes ».
Le PNUD - avec d'autres partenaires tels que le Fonds des Nations Unies pour les Femmes (UNIFEM) - appuie le gouvernement congolais pour la formulation d'une politique nationale du genre. Les conclusions de ces assises lui permettront d'élaborer des stratégies d'accompagnement des femmes congolaises dans leur quête de leadership.