Message d’Alan Doss à l’occasion de la Journée Internationale de la Liberté de Presse

4 mai 2009

Message d’Alan Doss à l’occasion de la Journée Internationale de la Liberté de Presse

Kinshasa, 3 mai 2009 - Le monde entier célèbre ce jour la Journée internationale de la liberté de la presse. Dans un pays comme la RDC engagée depuis plus de 10 ans dans un processus de paix, avec une démocratie naissante à la recherche de ses repères et doté de jeunes institutions la presse a une place spéciale et un rôle déterminant pour façonner l'avenir et façonner le cours des évènements.

Dans beaucoup d'endroits du monde, le métier de journaliste s'avère difficile et souvent dangereux, surtout là où la recherche de la vérité fait face à une culture de violence et d'impunité. La presse congolaise a assumé son rôle avec beaucoup de courage dans le passé et souvent au péril de la vie de ses membres.

Je voudrais rendre un hommage à la mémoire des journalistes qui ont perdu leur vie, souvent dans les circonstances peu claires. Permettez que j'en cite quelques uns parmi bien d'autres qui sont devenu symboles des risques de leur profession: Serge Maheshe, Didace Namujimbo, Franck Ngyke, Bapuwa Mwamba, Mukula Salay. Faisons en sorte que leur sacrifice ne soit pas vain.

La journée internationale de la liberté de la presse est aussi un moment d'interpellation pour tous ceux qui œuvrent dans cette profession mais aussi pour ceux qui ont une responsabilité vis-à-vis d'elle. Par la diversité des voix dans les médias et l'expression plurielles d'opinions, c'est toute la société qui s'exprime.

Mais il n'y a pas de liberté sans responsabilité. Ce n'est qu'en exerçant cette responsabilité de façon responsable que l'on saura la protéger : les reportages infondés, les commentaires biaisés, les langages de haines et de violence sapent la liberté de presse et la mettent en péril.

De la même manière, la censure des médias, les menaces, les agressions et les meurtres des journalistes n'amènent pas le silence mais plutôt radicalisent et mènent à la confrontation. Une presse responsable n'est pas l'ennemi de la démocratie mais bien le ferment, l'engrais qui lui permet de se lever et de se développer. Faut il le rappeler, le gouvernement de la RDC a volontairement adhéré au Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Ce pacte inclue le droit à la libre expression.

Le mandat de la MONUC touche les questions les plus importantes et les plus sensibles de la société congolaise c'est pourquoi elle souhaite une presse qui joue pleinement son rôle. On peut citer : la protection des populations menacées ; la recherche de la paix et la sécurité ; le renforcement de la démocratie et des droits humains ; et le passage au stade de stabilisation et de développement.

Les défis et les sujets d'intérêt pour la presse congolaise sont nombreux : d'ici un mois la RDC commencera la révision du fichier électoral et entrera dans une nouvelle période électorale. L'est, continue de vivre des crises à répétitions qui ne cessent d'hypothéquer son avenir. Le schisme entre les communautés, la réconciliation des cœurs, l'intégration des populations dans la vie de la nation vous interpellent.

La grave crise économique que vit le monde et qui frappe de plein fouet la RDC a besoin d'un forum permanent et dépassionné d'information et d'échange entre la population et ses leaders. Vous pouvez et devez assumer ce rôle.

Pour notre part, la MONUC continuera à assister la presse congolaise dans la mesure de ses moyens, comme elle l'a toujours fait, en facilitant la couverture à travers le pays, et en s'évertuant à toujours respecter les principes de la transparence, l'ouverture et l'honnêteté dans nos relations avec elle.

Mon souhait est que chacun de vous fasse de cette journée un moment de réflexion et de réengagement personnels à œuvrer pour le développement en RDC d'une presse libre mais surtout responsable au service de l'unité et du développement du pays.