Revue de presse

20 fév 2009

Revue de presse

La croisade lancée récemment par le Président de la République contre la corruption suscite diverses réactions qui alimentent l'essentiel des commentaires des journaux parus à Kinshasa ce mercredi 26 mai 2004. Ils reviennent sur la question de la Territoriale et évoquent le périple à l'Est du pays du chef du Département des Opérations de maintien de la paix de l'ONU, Jean-Marie Guéhenno.
Parlant de la croisade présidentielle contre la corruption, LE PHARE rappelle que le Président de la République, Joseph Kabila, avait adressé une lettre en date du 19 mai, aux Présidents des deux chambres du Parlement de transition pour ''demander l'implication de l'institution parlementaire dans la lutte contre la corruption qui gangrène l'appareil de l'Etat''. Une deuxième lettre serait adressée aux quatre vice-présidents de la République pour ''stigmatiser le comportement d'un certain nombre de ministres, sur lesquels le chef de l'Etat aurait réuni plusieurs preuves de corruption'', rapporte le quotidien, notant que l'annonce de ces deux lettres ''a eu l'effet d'une bombe sur la scène politique où nombre d'acteurs ont senti le ciel leur tomber sur la tête et le sol se dérober sous leurs pieds''. Le journal fait remarquer que les ''premières critiques font valoir le fait que les listes (des ministres indexés) qui circulent ont plutôt tendance à diaboliser les composantes autres que celle du chef de l'Etat''.


LA REFERENCE PLUS insiste également sur le caractère sélectif de cette liste, notant que ''pour une dizaine de ministres ciblés, on n'a révélé que des noms de quelques-uns et pas un seul ministre PPRD''. D'ailleurs, le quotidien ne croit pas en l'existence de cette lettre qu'il qualifie de ''vraie fausse lettre''. Selon le journal, des députés interrogés au palais du peuple disent n'en rien savoir.

Le quotidien FORUM DES AS indique, qu'après vérification dans les différentes sphères, ''il s'est avéré qu'il s'agit d'un montage malheureux fait à partir des officines d'un vice-président qui en voudrait à ces membres du gouvernement pour des raisons personnelles''.

Déjà, deux des dix ministres cités ont réagi aux accusations de corruption portées contre eux, et relayées par la presse. Il s'agit des ministres José Endundo (Travaux publics), et Diomi Ndongala (Mines), qui menaceraient ''d'éventrer le boa '', à en croire LE POTENTIEL. Le journal publie la réaction du ministre Endundo qui se refuse à être ''la brebis qui mettra sa tête sur le pilori pour le bon plaisir des uns et des autres'', ajoutant qu'il ne peut s'agir de ''lâcher en pâture les uns et couvrir d'autres''. Il prévient que ''si l'on veut éclabousser, et bien on éclaboussera. Et l'on l'aura cherché''. Le ministre Diomi Ndongola dont la réaction (à travers son conseiller en communication) a été également rapportée par LE POTENTIEL, dit ne pas se sentir impliqué ni dans la corruption ni dans la concussion et affirme être ''prêt à mettre à la disposition de l'opinion toute la vérité sur la gestion du secteur minier congolais, y compris les difficultés rencontrées, sans oublier toute la mafia minière découverte avec des preuves à l'appui''.

Faisant suite à la lettre du chef de l'Etat aux présidents du Sénat et de l'Assemblée, le Parquet général de la République vient de se saisir de ce dossier, annonce LE PALMARES, indiquant que ''cette instance judiciaire vient, conformément à sa mission, d'actionner les mécanismes légaux en vigueur pour rechercher des infractions et punir les auteurs de corruption, du détournement des deniers publics et de la concussion''. Dès lors, poursuit le quotidien, '' il faut s'attendre durant ces jours à la chasse aux sorcières dans les milieux du gouvernement où au moins dix ministres seraient concernés dans des actes délictieux''.

Entre-temps, pendant que les territoriaux prêtent serment, on s'empoigne au sein des composantes, indique L'AVENIR. Le quotidien précise que les vacances créées au Gouvernement par la mise en place dans la Territoriale appellent nécessairement de nouvelles nominations. Alors, ''l'occasion devient idéale pour les uns et les autres de se lancer dans la bataille tout en réglant des comptes à quelques adversaires'', écrit le journal qui indique par ailleurs que toutes les dispositions sont prises pour que se déroule ce mercredi la cérémonie de prestation de serment des gouverneurs et vice-gouverneurs récemment nommés par décret présidentiel.

Concernant le partage des postes dans le Portefeuille, la Sécurité et la Diplomatie, LE PALMARES fait état d'une gloutonnerie du RCD qui ''tient à avoir tout ce qui est intéressant et à laisser des miettes aux autres''. Le journal évoque une lettre de l'ancien mouvement rebelle aux membres du CIAT, dans laquelle le RCD ''place la barre tellement haute que son attitude trahit la volonté de bloquer le processus''. Selon le quotidien, le RCD exigerait le contrôle des entreprises d'Etat comme la BCC, l'Anr, l'Onatra, la Rva, la Snel, l'Ofida etc.


Après Kinshasa, Kampala, Jean-Marie Guéhenno a séjourné à Bukavu avant de se rendre à Kigali, rapporte L'OBSERVATEUR. A Bukavu, indique le quotidien, le chef des Opérations de maintien de la Paix de l'ONU a souligné le fait que les groupes armés continuent à représenter un obstacle à la paix dans l'Est du pays. '' Il faut régler cette question qui empoisonne la vie de la population et les relations entre le Rwanda et la RDC'', a-t-il déclaré.

Auparavant, M. Guéhenno était en Ituri où il a souhaité que l'Etat congolais soit plus présent, indique LE POTENTIEL. '' Plus l'Etat fera des efforts pour renforcer sa présence et mieux ce sera'', a insisté M. Guéhenno, cité par ce quotidien.