Nord Kivu : SGA Susana Malcorra ouvre un atelier contre l'exploitation et l'abus sexuels

9 sep 2009

Nord Kivu : SGA Susana Malcorra ouvre un atelier contre l'exploitation et l'abus sexuels

Goma, 9 septembre 2009- Le 26 août, Mme Susana Malcorra, Secrétaire générale adjointe du Département de l'appui aux missions (DAM), a lancé un atelier militaire sur l'exploitation et l'abus sexuels à Goma. Elle a lançé un message selon lequel une dérogation à la discipline est une dérogation de trop : "Nous avons l'obligation de créer un environnement dans lequel ce genre de mauvaise conduite est impossible", a-t-elle déclaré. "Mais lorsque nous faisons face à des allégations, nous devons immédiatement mener une investigation et nous assurer que des sanctions appropriées sont appliquées dès lors qu'une mauvaise conduite est confirmée".

L'atelier présidé par le Commandant en force de la Mission des Nations Unies en RDC (MONUC), le Lieutenant Général Babacar Gaye, comptait de nombreux participants, notamment tous les commandants des contingents, Mme Yewande Odia, Chef Groupe déontologie et discipline de la MONUC ; Mme Alexandra Hampton, Officier en charge de l'équipe du Bureau des services de contrôle interne en RDC ; ainsi que le personnel de détachement de la Police militaire de la MONUC. Le Département de Mme Malcorra comprend le Groupe parent déontologie et discipline qui supervise tout le travail du Groupe déontologie et discipline sur le terrain.
Mme Odia (Groupe déontologie et discipline) a souligné l'importance d'éviter la fraternisation entre les soldats de la paix et les personnes locales. Mme Hampton (Bureau des services de contrôle interne) a quant à elle insisté sur le degré auquel la chaine militaire de commande peut influencer le comportement des soldats de la paix et prévenir des allégations contre la Force, qu'elles soient vraies ou fausses.

Le Général Gaye a également prévenu que la fraternisation non voulue avec les personnes locales constituait souvent des opportunités pour les populations d'accuser la force de mauvaise conduite et que cela devrait être évité. Il a demandé aux commandants d'identifier les domaines et activités ayant exposé les soldats de la paix aux allégations et "d'y mettre fin".

Voici certaines mesures considérées : le boycotte du commerce avec les vendeurs du marché local à proximité des camps ; la demande aux autorités de police locale d'interdire l'accès des vendeurs aux environs des camps militaires de l'ONU, la pause de grilles, un meilleur éclairage et de meilleurs grillages autour des locaux militaires.
Le Général Gaye a déclaré que les 48 contingents militaires disposaient de points focaux chargés de traiter la question de l'exploitation et de l'abus sexuels. Il a rappelé aux commandants et aux gradés qu'ils sont personnellement responsables devant lui et devant leurs autorités nationales de la conduite disciplinaire de leurs troupes. Il a expliqué que tous les pays contributeurs de troupes doivent continuer à être sévères avec ceux qui sont rapatriés suite à des abus et à de l'exploitation sexuels et qu'ils devraient appliquer un système de 'liste noire' des personnels reconnus coupables d'abus et d'exploitation sexuels afin qu'ils ne soient plus jamais redéployés dans des missions de l'ONU.

Un certain nombre de commandants ont exprimé leur inquiétude face au fait que lorsque des allégations sont faites, les investigations formelles ne sont pas menées suffisamment rapidement. Mme Malcorra s'est dite d'accord sur le fait que les conclusions tardives ajoutent parfois aux dégâts causés par des allégations publiques. Il est important pour les plaintifs et l'ONU d'aller au fond des allégations aussi vite que possible et de rendre les sanctions et autres dénouements publics", a-t-elle dit. Nous ne pouvons pas tolérer que les actions d'un petite minorité compromettent les hauts standards que le monde attend des soldats de la paix des Nations Unies".

Mme Malcorra dirige l'ensemble de l'appui aux missions de la paix des Nations Unies dans le monde. Son personnel, au Siège de l'ONU, soutient 32 opérations de terrain actuellement composées de plus de 100 000 personnels militaires, de police et civils.

La visite de quatre jours de Mme Malcorra en RDC était ponctuée de réunions avec les décideurs politiques du Gouvernement à Kinshasa, de discussions avec les dirigeants et personnels militaires et civils de la MONUC à Kinshasa, Goma et Bukavu. Elle s'est également rendue à Kibua, communauté isolée de l'est du pays, où les soldats de la paix d'une base mobile d'opérations protègent la population locale, notamment en escortant deux fois par semaine les membres de la communauté afin qu'ils puissent se rendre en toute sécurité de leurs villages aux lieux de marché local et en revenir. Il s'agit d'une tâche jugée particulièrement importante par les femmes de la communauté.