Opérations militaires contre les FDLR : L'ONU s'inquiète d'éventuels conséquences humanitaires

13 fév 2009

Opérations militaires contre les FDLR : L'ONU s'inquiète d'éventuels conséquences humanitaires

Lors de la point de presse hebdomadaire de la MONUC le mercredi 21 janvier 2008, les acteurs humanitaires en République Démocratique du Congo (RDC) ont exprimé leur «profonde et vive inquiétude» face au nouveau déploiement de troupes à l'est du pays, dans le cadre des opérations conjointes lancées par les armées congolaise et rwandaise contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), installés à l'Est de la RDC depuis le génocide au Rwanda en 1994.
En effet, lundi le 19 janvier, le gouvernement congolais a annoncé le début des opérations militaires contre les FDLR, suite à l'accord bilatéral signé le 5 décembre 2008 entre la RDC et le Rwanda à Goma. Près de 2000 soldats rwandais se sont déployés à l'est de la RDC pour participer à l'opération.

«Cette présence militaire accrue fait craindre une nouvelle crise humanitaire au moment même où la cessation des hostilités avait permis aux populations de regagner progressivement leurs zones d'origine et offert aux humanitaires un accès plus aisé pour faire parvenir l'aide dans plusieurs zones», a déclaré Nestor Yombo-Djema, porte-parole du Bureau de Coordination des Affaires humanitaires des Nations unies (OCHA). .

Depuis le 16 janvier 2008, la région est en effet relativement calme après que des commandants dissidents du CNDP (Congrès national pour la défense du peuple) ont annoncé la fin des hostilités entamées en août contre les Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les groupes Maï-Maï.

Le porte-parole de OCHA a indiqué qu'au nom du principe de précaution, les humanitaires ont réduit leurs activités dans les territoires de Masisi et de Rutshuru. Les humanitaires s'attendent à de nouveaux déplacements massifs de populations ainsi que la suspension ou la perturbation de leurs interventions au bénéfice d'environ 1 million de personnes en raison de la réduction de l'accès aux déplacés.

Comme première conséquence de cette opération sur le terrain, l'armée congolaise a interdit l'accès à la localité de Kimbuba et à Rutshuru. Mardi, un convoi humanitaire a été bloqué et empêché de rejoindre sa destination pour livrer l'assistance qu'il transportait.

La MONUC a vivement condamné ces entraves. Le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RDC, Alan Doss, a tenu à rappeler à toutes les parties l'obligation qu'elles ont de protéger les civils et de respecter le droit international humanitaire, c'est-à-dire, entre autres de ne pas empêcher le mouvement des humanitaires et l'accès aux personnes nécessiteuses.

«Le respect de la liberté de circulation des humanitaire doit être totalement respecté», a déclaré le Porte-parole de la MONUC, Madnoje Mounoubai, citant le chef de la MONUC.

Face à l'insistance des membres de la presse qui voulaient savoir quel rôle la MONUC jouait-elle dans les opérations contre les FDLR, le porte-parole de la Mission onusienne a tenu à souligner que la MONUC n'était pas impliquée dans la planification et l'exécution de ces opérations.

Cependant, la MONUC affirme qu'elle collaborera et apportera toute son assistance aux FARDC pour la protection des populations civiles, conformément à son mandat.

La MONUC se dit également prête à soutenir et à appuyer le gouvernement de la RDC dans son effort d'intégration des groupes armés. Elle continuera aussi d'apporter tout son concours au processus politique en cours ainsi qu'aux efforts humanitaires.