Kinshasa 12 décembre 2008 - La situation est relativement calme dans l'Est de la République démocratique du Congo.

Plusieurs reportages dans les medias font état d'une certaine confusion quant à l'effectif et l'efficacité de la Force de la MONUC déployée en RDC et particulièrement dans la province du Nord Kivu en proie à l'insécurité.

La MONUC offre les précisions suivantes:

- Sur les 17.421 casques bleus qui constituent la force de la MONUC, 6.139 sont stationnés dans le Nord Kivu en proie à l'insécurité, soit 8 bataillons sur les 17 que compte celle-ci.
- Entre 800 et 1.000 sont déployés à Goma.
- 3.513 autres Casques bleus sont dans le Sud Kivu et 3.769 en Ituri, des régions tout aussi securitairement volatiles.
- Le reste de la force est disséminé sur l'Ouest de la RDC dont Kinshasa.

En clair, l'Est de la République démocratique compte à lui seul plus de 90 pour cent du total de la force. Ces forces sont en alerte effective pour protéger et sécuriser l'ensemble de la population mais aussi les populations déplacées qui se comptent malheureusement aujourd'hui par milliers dans cette partie du pays.

Dans le Nord Kivu, ces forces sont reparties sur un territoire qui fait deux fois la Belgique (59.483km2), notamment entre Goma, Nyiragongo, Rutshuru, Beni, Butembo, Sake, Masisi, Walikale, Nyanzale, Kanyabayonga, Mushaki, Rwindi pour ne citer que ces districts qui dispose chacun d'une compagnie de Casques bleus.

En dehors des compagnies fixes et des sections qui sont même dans les plus petits districts, la MONUC a mis en place des unités mobiles (20 dans le Nord Kivu et 20 autres dans le Sud Kivu) qui peuvent être déployées rapidement, en prévention des conflits ou en cas de conflits latents dans certains endroits.

Pour le général Babacar Gaye, commandant de la force de la MONUC, "le travail que font les Casques bleus en ce moment est un travail irremplaçable. C'est d'abord un travail au profit de toute la communauté humanitaire à laquelle la force fournit des escortes. En plus, la grande dispersion de la force sur toute l'étendue du territoire de l'Est du pays offre à la population des points d'ancrage où elles peuvent en cas de difficultés se regrouper ou demander assistance".

Toutefois, il note que la réalité du terrain rend la tâche de la protection extrêmement difficile: "chaque fois que l'on évoque la taille de la MONUC, on est partagé entre deux sentiments. Celui de l'exigence par rapport à cet impressionnant chiffre de 17.000 hommes qui nécessairement crée des attentes, d'abord au sein de la population; et le fait que ce chiffre, comparé à la taille du pays donne un sentiment d'insatisfaction. Et l'insatisfaction est le sentiment de tous ceux qui composent cette force, eu égard à toutes les tâches de protection qu'ils voudraient pouvoir exécuter".