Point de presse hebdomadaire de la Monuc du 20/12/2006

13 fév 2009

Point de presse hebdomadaire de la Monuc du 20/12/2006

Verbatim point de presse-
Mercredi 20 décembre 2006
Le point de presse de ce mercredi 20 décembre 2006 a été animé par le Porte-parole de la Mission Kemal Saiki, le Porte- parole adjoint intérimaire Biliaminou Alao et le Porte- parole militaire le Lieutenant-colonel Didier Rancher.
Bonjour à tous et à toutes et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous de presse hebdomadaire avec la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo. Le point de presse de ce jour abordera essentiellement :

La situation sécuritaire en RDC
Les activités de formations de la Police MONUC
La situation humanitaire à l'est du pays et
Les enfants associés aux groupes et aux forces armés

C'est aujourd'hui notre dernière conférence de l'année 2006, et cet effet, je voudrais au nom de la MONUC ainsi qu'au nom de tous mes collègues, vous souhaiter joyeux noël et vous présenter nos vœux les plus chaleureux en cette période où nous avons tous, l'espoir et des attentes d'un avenir meilleur.

Aussi, veuillez noter que l'Ambassadeur William Swing s'est rendu à New York le 18 décembre 2006 pour participer à un groupe de discussion organisé par « The Brookings Institution», afin d'examiner la crise en RDC et les perspectives futures pour ce pays-continent, où les nouvelles autorités auront pour défi d'y ramener la paix, la stabilité et le développement. A cet effet, le panel d'experts discutera de la contribution de la Communauté internationale pour la résurgence d'un Congo nouveau.

Pour le Représentant spécial du Secrétaire général, le défi de l'ONU sera le changement de mentalité pour penser stratégie durable en RDC au lieu d'une stratégie de sortie rapide de l'ONU, consistant à quitter juste après les élections.

Les crises dans plusieurs pays tels qu'Haïti, le Liberia et le Timor ont montré que pour assurer leur investissement initial dans la paix, les pays membres des Nations-Unies ne doivent plus penser pouvoir résoudre les problèmes à long terme par des engagements de courte durée.

C'est pourquoi, il propose que la Communauté internationale n'abandonne pas la RDC prématurément et construise un partenariat avec ses nouvelles autorités, pour consolider la paix et promouvoir la renaissance économique.

La situation sécuritaire du pays
Sur le plan sécuritaire, la situation générale en République démocratique du Congo est restée stable. Pour de plus amples détails, je vais passer la parole au Porte-parole militaire, le Lt-Col Didier Rancher :

Sécurité et DDR
Le bon déroulement du processus DDR impacte très largement l'amélioration de la sécurité générale en République Démocratique du Congo... Entre le mois de juin et le début du mois de décembre de cette année, 4 896 miliciens se sont rendus sur l'ensemble du territoire.

Ce processus continue avec, cette semaine, la reddition de 110 FRPI qui ont rejoint le processus DDR, de 687 Mayi-Mayi qui sont arrivés au camp de brassage de Lubrezi et 400 qui sont attente à Lubarika et de 62 dissidents, essentiellement de la 83ème Brigade (dont 8 Officiers), qui ont quitté les rangs du Général déchu Nkunda pour se rendre.

La MONUC n'a pas hésité à proposer, à cette dernière occasion, à Pascal Aleso Ngari, qui représentait les FRPI, d'aller expliquer directement aux dissidents souhaitant entrer dans ce processus DDR, le système politique et le fonctionnement d'un parti.

Peter Karim mais aussi Matthieu Ngudjolo du MRC, de leur coté, continuent de manifester leur volonté de faire adhérer leurs hommes au même processus. La MONUC se félicite de ce que l'on peut appeler une « tendance lourde » dans le domaine des redditions et démobilisations, ce qui fait baisser considérablement la tension et la pression dans les provinces. Un engagement cadre, en ce sens, a même été signé par ces leaders dissidents les 14 et 15 décembre.

Cependant, la MONUC suit aussi attentivement en aval le travail de démobilisation sur Gemena, Bandundu, Matadi, Mitwaba, Goma et Uvira, qui concerne près de 4000 démobilisés qui n'ont pas encore été payés. La MONUC demande à ce que ce problème, qui est un facteur majeur et évident d'instabilité militaire et sociale, soit régularisé dans les plus brefs délais.

Comportement des FARDC
La MONUC a remis cette semaine, au commandement des FARDC à Kinshasa, un nouveau bilan mensuel sur le mois de Novembre, des cas d'indiscipline et manquements observés sur l'ensemble du territoire. La MONUC souhaite que le commandement des FARDC enquête et prenne des mesures à l'encontre des auteurs des faits avérés. Cependant, la MONUC note que le volume d'incidents est passé de 162 en octobre à 91 en novembre, ce qui constitue une baisse significative. Ce résultat peut encore être amélioré par une politique mixte de prévention et de répression des actes délictueux.

Nord et sud Kivu
La MONUC se réjouit de la visite du Général Kisempia, Chef d'état major général des forces armées, de la RDC, dans l'est, cette semaine, pour porter un message de paix de la part du Président et pour suivre attentivement le processus de brassage.

Pour la MONUC, la solution négociée des conflits résiduels est préférable à une solution militaire qui doit rester la dernière option. Un message identique a d'ailleurs été adressé par les responsables de la communauté « Rwandophone » vivant dans la zone de conflit, regroupée sur ce thème de « la paix absolument » et à propos de la résolution à venir et souhaitée par tous du problème de la dissidence du général déchu Nkunda.

La MONUC salue donc la volonté des parties de se rencontrer et de dialoguer comme cela a été fait le 18 décembre entre une délégation des FARDC et une délégation du général déchu Nkunda conduite par ses adjoints, le Colonel Faustin et les Majors Sukuru et Mucho.

Cette première réunion a conclu au maintien d'une totale liberté de mouvement garantie aux civils par les parties et a un retrait prochain des forces en présence, retrait à organiser concrètement au cours d'une seconde réunion dès cette semaine. La MONUC encourage les parties à s'entendre pour ramener la paix avant les fêtes et offrir ainsi un véritable cadeau de noël aux populations du Nord Kivu.

Visite d'autorité
Cette semaine, la MONUC reçoit à Kinshasa et dans l'est, la visite du Lt Général MEHTA, conseiller militaire de M. Jean Marie Guéhenno, adjoint au Secrétaire Général pour les opérations de maintien de la paix. Sa visite a, entre autres, pour objet d'étudier l'action future de la MONUC dans la période post électorale que nous connaissons.

Activités formation de la police MONUC au profit de la police nationale congolaise
La police MONUC a organisé et animé plusieurs actions de formation au profit de la Police Nationale Congolaise en vue de lui permettre d'assurer la sécurisation du processus électoral dans les domaines du Maintien et du Rétablissement de l'Ordre Public, de la police Judiciaire et des Renseignements Généraux.

Aussi, dans bien d'autres domaines, des formations relatives à la Déontologie, au rôle de la Police dans la Sécurisation des élections, à la maîtrise des infractions liées à la loi sur l'identification des électeurs en RDC, l'organisation de l'État et des Notions de base de Secourisme ont été organisées.

Ainsi, en 2006, 16.0755 agents de la Police Nationale Congolaise dont 366 personnels féminins ont été formés.

La situation humanitaire
Au Nord Kivu, la vague d'affrontements qui a démarré le 23 novembre dernier entre brigades intégrées et non-intégrées des FARDC a forcé 65 000 personnes recensées à fuir leurs domiciles. En y ajoutant ceux auxquels ils n'ont pas encore pu avoir accès, les acteurs humanitaires estiment à 80 000 le nombre total des déplacements.

Etant donné les pillages et le nombre important des exactions et traitements inhumains subis par les populations civiles, la communauté humanitaire du Nord Kivu a demandé au Commandant de la 8e Région militaire de « limiter la prolifération des militaires dans les zones habitées », notamment Saké, et de laisser le contrôle des villes à la Police nationale (PNC).

Notons aussi cette initiative du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), qui a lancé avant-hier lundi une nouvelle phase de son opération de rapatriement des réfugiés Angolais vivant en RDC. Il s'agit cette fois du rapatriement par avion de 1 800 réfugiés vulnérables installés au Bas Congo, qui devraient tous rentrer chez eux avant le 30 décembre prochain, à raison de 3 vols par jour.
En fin d'année dernière, une opération d'enregistrement menée conjointement par le HCR et les gouvernements congolais et angolais avait recensé 120 000 réfugiés angolais vivant en RDC. Les réfugiés vulnérables qui s'étaient installés spontanément ont commencé à être rapatriés au mois d'octobre dernier.

A la fin de cette année, environ 52 000 réfugiés Angolais auront été rapatriés, par voie aérienne ou terrestre, depuis le début des mouvements de retour en Angola assisté par le HCR en 2003.

Les enfants associés aux forces et aux groupes armés
Durant l'année 2006, la section de protection de l'enfant de la MONUC en partenariat avec les agences des Nations Unies ainsi que d'autres organisations travaillant dans le même domaine ont contribué de manière significative à réduire le recrutement et l'utilisation d'enfants par les groupes armés.

En dépit de cette tendance positive, des cas de recrutement et ré-recrutement d'enfants par les groupes armés incontrôlés ont été documentés pendant les douze derniers mois. Les limites des programmes de soutien après la démobilisation rendent les enfants vulnérables aux nouvelles menaces et au harcèlements, y compris au ré-recrutement. La section de protection de l'enfant de la MONUC continue de recevoir des rapports sur les abus contre les enfants associés aux groupes et forces armés, commis par différents groupes armés y compris les éléments des FARDC.

D'après des informations fournies par la CONADER, depuis le commencement du programme DDR en 2003, plus de 29 291 enfants ont été extraits des groupes et forces armés. Cependant un nombre important d'enfants reste encore actif, surtout parmi les groupes armés qui résistent au processus d'intégration et au DDR.

Actuellement, les efforts se poursuivent pour parachever les objectifs du Programme National DDR en RDC, principalement en Ituri, au Nord Kivu et au Katanga. Le désarmement des groupes armés encore actifs en Ituri évolue lentement par rapport à ce qui était prévu. Cependant, beaucoup d'enfants associés à ces groupes continuent d'arriver par eux-mêmes dans les centres de transit afin d'intégrer le programme DDR. Au Katanga, dans le cadre du programme de Récupération Communautaire, plus que 120 enfants ont déjà été séparés des groupes Mayi-Mayi pendant les trois dernières semaines.

En plus des activités liées à l'extraction d'enfants des groupes armés, en 2006, la Section de Protection de l'Enfant de la MONUC a lancé une campagne contre l'usage et la manipulation d'enfants à des fins politiques pendant la période électorale.