Rencontre entre Mme Leila Zerrougui et les associations féminines

16 juil 2009

Rencontre entre Mme Leila Zerrougui et les associations féminines

Kinshasa 16 Juillet 2009- La Représentante Spéciale Adjointe du Secrétaire General des Nations Unies en République démocratique du Congo a rencontré les organisations de femmes le 13 Juillet 2009.Elle a profité de cette occasion pour expliquer, non seulement le mandat de la MONUC, mais également les responsabilités particulières qui sont les siennes au sein de la Mission.

Mme. Zerrougui s'est en outre attachée à lever certaines ambigüités qui peuvent exister ici et là sur le mandat de la MONUC et a notamment mis l'accent sur les responsabilités parfois imputées à la mission qui relèvent de la compétence des autorités congolaises .Elle a également appelé les organisations de la société civile et des femmes en particulier à se mobiliser afin de mieux se faire entendre et de prendre part à tous les aspects de la vie politique et sociale du pays.

Pendant cette rencontre, les organisations regroupées au sein du Cadre permanent de concertation de la Femme Congolaise (CAFCO) , ont présenté un mémorandum portant essentiellement sur les questions relatives à la protection des populations civiles, aux violences sexuelles et à celles basées sur le genre, aux enjeux lies au processus électoral et à la participation des femmes au processus de paix.

En ce qui concerne la protection des populations civiles, la Représentante Spéciale Adjointe a souligné que la responsabilité première en incombait au gouvernement, rôle de la MONUC en la matière venant en appui, en particulier dans les zones de conflit, comme le souligne la résolution 1856 du CS. C'est ainsi que la MONUC concentre en ce moment 95% de ses troupes à l'Est du pays et qu'elle y a mis sur pied, ces dernières semaines des mécanismes de protection des populations civiles et plus particulièrement des groupes vulnérables telles que les équipes de protection conjointes et d'une cellule d'alerte préventive des crises..

Pour le reste du pays, elle a précisé que c'est la responsabilité du gouvernement de lutter contre le crime et d'assurer la sécurité des citoyens. la MONUC, dans la limite de ses moyens apporte son appui aux autorités afin de les aider a lutter contre le crime et a assurer la sécurité des citoyens a travers l'assistance en matière notamment de formation de la police MONUC à la Police Nationale Congolaise.

Quant aux violences sexuelles, Madame Zerrougui a rappelé que les Nations Unies dans leur ensemble avait récemment adopté une stratégie globale de lutte contre les violences sexuelles qui venait d'être adoptée par l'équipe pays avec le soutien de bailleurs de fonds et du Gouvernement de la RDC. C'est dans cet ordre d'idées que la MONUC est train de mettre sur pied en son sein, une unité chargée de suivre la question des violences sexuelles, qui vient en appui aux efforts entrepris par les autres acteurs du système des Nations Unies

Quant aux violences basées sur le genre, Leila Zerrougui a souligné que la MONUC apportait son soutien a la stratégie de lutte contre les violences basées sur le genre du gouvernement de la RDC.

Plusieurs participantes ont par ailleurs fait état de leurs préoccupations relatives aux défaillances du système judiciaire y compris la corruption , à l'impunité dont jouissent les auteurs d'actes de violence sexuelle, à la non exécution des décisions de justice, à l'absence de mécanismes de compensation des victimes et aux viols des détenus de sexe féminin. En guise de réponse, Mme Zerrougui a mis en exergue l'assistance que la MONUC prodigue aux autorités judiciaires notamment à travers la constitution de capacités adéquates afin que les auteurs de violences sexuelles puissent être poursuivis en justice. Elle a ajouté qu'une autre piste explorée par la Mission, consistait, en collaboration avec certains partenaires internationaux et la société civile, à la sensibilisation des autorités nationales à la nécessité qu'il y a de garantir la sécurité des personnes vulnérables notamment les femmes et les mineurs dans les institutions pénitentiaires.

Eu égard aux préoccupations des associations des femmes relatives aux processus électoral, La représentante adjointe a rappelé que la MONUC appuyait la CEI, mais qu'il fallait comprendre que le processus de recensement était complexe et onéreux, et qu' un effort plus soutenu des autorités nationales seraient le bienvenu. Elle a, en outre rappelé qu'il y avait lieu d'intensifier la sensibilisation des femmes et des filles, non seulement en tant qu'électrices, mais aussi en tant que candidates. Elle a ajouté qu'il fallait aussi que les organisations de femmes se mobilisent et sensibilisent les femmes. Pour conclure sur cette question, la DSRSG a promis de transmettre à son collègue en charge des élections (DSRSG ROSS MOUNTAIN) les requêtes relatives au renforcement des capacités des organisations féminines, à l'appui à leurs actions de formation et de sensibilisation civique et électorale

Finalement en ce qui concerne la participation des femmes au processus de paix, Mme Zerrougui a réaffirmé le soutien de la MONUC à cette idée. Elle a saisi cette occasion pour rappeler qu'elle rentrait de New York où elle avait participé à un colloque intitulé «Adressing Women security in Peace processes> au cours duquel, aux cotés de plusieurs autres participants, elle avait défendu l'idée que non seulement il fallait que la dimension genre soit prise en compte dans les médiations, mais aussi que des femmes soient désormais présentes au sein des délégations de belligérants qui négocient les accords de paix afin que les revendications des femmes soient prises en compte

Elle a, en conclusion, rappelé que les Nations Unies et la MONUC demeuraient attachés au principe d'une participation accrue des femmes dans tous les aspects de la vie publique.