Revue de presse
Le Phare rend compte de la déclaration de ces « animateurs de quelques organisations non gouvernementales de défense des droits de l'homme lors d'une conférence de presse jeudi, soulignant que le Président Joseph Kabila avait failli à son devoir d'Etat en renvoyant le major Kasongo à Bukavu sous pression du RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie) et de la MONUC. » Pour Patrick Djanga, représentant de l'Association pour la défense des droits de l'enfance cité par le journal ( et qui a parlé au nom de ses collègues), « avec Swing, c'est beaucoup plus inquiétant que son prédécesseur, parce qu'il appuie ouvertement le RCD. »
« Evénements de Bukavu : un appel au calme s'impose », tente de conclure Le Potentiel. « A tout prendre, écrit ce journal, les événements de Bukavu ont le mérite d'avoir montré sous leur vrai jour les sentiments réels de tous ceux qui, hier encore cachaient leurs intimes convictions sous les oripeaux de leurs prétendus sentiments patriotiques... Il y a (entre autres) cette sortie d'un certain nombre d'organisations qui se réclament de la société civile à Kinshasa, conduites par des personnalités comme Théodore Ngoy, connu pour ses opinions extrémistes, voire racistes, qui ont fait une lecture particulièrement partisane des événements de Bukavu, versant avec une facilité déconcertante dans l'attisement de la tension... Il appartient au chef de l'Etat, dont se réclament la plupart de ceux qui inondent les médias des communiqués sulfureux, en tant que garant de la nation, de lancer un appel au calme général, de dénoncer et d'interdire tout discours ou tout acte de violence ethnique d'où qu'il vienne. »
Au chapitre de DDR (Désarmement, démobilisation, réinsertion), La Tempête des Tropiques parle des « conditions des mouvements armés en Ituri pour déposer les armes. » Selon le journal, « l'Union des patriotes congolais (UPC), milice comptant en son sein une majorité d'éléments Hema, a exigé que les grades de ses combattants soient reconnus au sein des Forces armées de la République Démocratique du Congo (FARDC). Le FNI (Front des nationalistes et intégrationnistes) groupe armé composé surtout de Lendu a, quant à lui, réclamé des garanties financières avant d'envisager de ranger mitraillettes et autres grenades... »
A Kinshasa, signale le même journal, par deux arrêtés ministériels signés jeudi, le ministre de la Justice et garde des sceaux du gouvernement a autorisé les 315 magistrats réhabilités au mois de novembre 2003 par le Président Joseph Kabila, « à rejoindre leurs anciennes juridictions. »
Par la même occasion, le ministre de la Justice s'est prononcé sur le projet de loi portant amnistie. « Me Kisimba Ngoy a rappelé que le décret présidentiel nº003/001 du 15 avril 2003 a, à titre provisoire, amnistié les faits de guerre, les infractions politiques et d'opinion commis pendant la période allant du 2 août 1998 au 4 avril 2003. Ce texte exclut les attentats et les complots contre le chef de l'Etat », rapporte Le Potentiel. « Le Projet de loi sera bientôt soumis à l'examen. Le débat sera donc très houleux », indique L'Avenir.
Dans le cadre de l'amnistie du 15 avril 2003, annonce Le Phare, les condamnés du procès Laurent-Désiré Kabila revendiquent leur libération.
« En effet, depuis la nuit du lundi 01 au mardi 02 mars 2004 vers minuit, les pensionnaires du pavillon 1 du Centre pénitentiaire et de Rééducation de Kinshasa (ex-prison centrale de Makala), constitués du groupe '' Colonel Eddy Kapend et consorts'' revendiquent leur libération. Ils manifestent leur indignation contre la libération à Kinshasa du major Joseph Kasongo Lukeluka après son arrestation à Bukavu. Tout en fustigeant la politique de deux poids deux mesures, les pensionnaires du pavillon 1 estiment pour leur part que la libération du major Kasongo, condamné à mort par défaut dans la même affaire de l'assassinat du Président Laurent-Désiré Kabila, implique ipso facto la libération de toutes les personnes condamnées pour les mêmes faits en application du principe de jurisprudence. » Ce qui a provoqué une situation confuse, jeudi soir. « Des sources non officielles ont fait état de la coupure de courant comme moyen de mâter la rébellion des condamnés », précise Le Phare.