Revue de presse

20 fév 2009

Revue de presse

La plupart des journaux parus à Kinshasa ce 23 mars 2004 consacrent leurs commentaires à l'interview que le Président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, a accordée au journal belge ''La dernière heure'', dans laquelle il parle, entre autres, de l'organisation des élections en RDC, de sa candidature et des attentes des Congolais.
' S'il se refuse à parler de sa candidature aux élections, Joseph Kabila se montre déterminé à faire respecter les échéances'', commente LA REFERENCE PLUS. Le Président Joseph Kabila qui affirme sans ambages que les Congolais sont capables d'aller aux élections en juin 2005, reconnaît, toutefois, que l'organisation de ces élections a un coût. Mais, dit t-il, '' nous ne pourrons pas ne pas les organiser par manque de moyens(...) Aujourd'hui la Communauté internationale veut les élections, et le peuple congolais est déterminé à aller jusqu'au bout de ce processus. Cette fois-ci, nous ne nous arrêterons pas en chemin'', prévient-il. Parlant de sa candidature, Joseph Kabila se contente de dire qu'il va certainement poser la question aux Congolais. Et d'ajouter : '' Le jour où les Congolais ne voudront plus de moi, je partirai''. Mais il précise que '' si le Président Kabila ne doit pas se présenter, je dis bien si, et qu'après la situation se dégrade et vire au massacre, il devra tirer les conséquences de son acte''. Au-delà des élections, Joseph Kabila estime que ''la période de gestion post-transition sera plus difficile que la gestion de la transition''. Il faut, dit-il, ''gérer les ambitions de ceux qui auront perdu les élections, sans oublier de gérer les craintes des pays voisins qui verront un grand Etat se réveiller à leur porte''.

LE PALMARES parle d'un ''terrible aveu'' du chef de l'Etat qui avoue : ''Je vis avec une certaine tension autour de moi''. Le Président évoque ainsi les tensions actuelles qui minent la Transition et note qu'il ne tient pas à les minimiser, mais il ne veut pas non plus leur accorder une importance excessive. ''Avec tout ce qui s'est passé ces dernières années en RDC, j'ai pris l'habitude de vivre avec une certaine tension autour de moi'', explique-t-il.

Le chef de l'Etat annonce, en outre, l'imminence de sa tournée à l'Est du pays, ''dès que la territoriale sera mise en place'', rapporte L'AVENIR.

A travers cette interview, le président Joseph Kabila surprend par sa maturité politique, estime L'OBSERVATEUR. '' Joseph Kabila, le jeune président congolais affiche une belle sérénité après 38 mois de présence à la tête de son Etat. Un peu plus de trois ans de règne pour un jeune trentenaire, cela tient de l'exploit'', écrit le quotidien.

LE POTENTIEL consacre sa Une à l'examen du Budget 2004 de la RDC et constate que le gouvernement étale son impuissance, face à ''son incapacité à mobiliser des ressources budgétaires internes''. Le journal fait remarquer que même si les chiffres du ministère du Budget présentent un budget en équilibre, avec un déficit zéro, cet équilibre parait tout à fait superficiel ''dans la mesure où ce budget 2004 cache en réalité un déficit d'environ 53 pour cent couvert par le recours aux crédits extérieurs sous forme d'appui budgétaire de différents partenaires extérieurs''.

William Swing rencontre le président burundais Domitien Ndayizeye jeudi et vendredi à Bujumbura, rapporte L'OBSERVATEUR qui précise qu'au menu des entretiens entre les deux hommes, ''il est prévu le rapatriement de la RDC des combattants burundais et la sécurité à la frontière commune''. Le journal rappelle que la Monuc a déjà procédé au rapatriement de 3000 combattants burundais installés en RDC, sur une présence estimée à près de 4000 hommes.

LE PHARE propose une analyse sur les critiques faites à l'action de la Monuc en RDC. Dans un article intitulé : Monuc : la couronne de fleurs ou l'échafaud, le quotidien rappelle que la Mission onusienne se trouve dans la ligne de mire de certains Congolais ''dont il est difficile de savoir s'ils ont reçu expressément mandat pour cette campagne de diabolisation''. Selon le journal, les auteurs d'une telle campagne ''voudraient voir les casques bleus sécuriser le pays en un jour et faire parler la poudre à tout bout de champ''. Le quotidien fustige ''la mémoire courte des Congolais'' qui ont vite oublié la contribution de la mission à la résolution du conflit en RDC. Le journal met à l'actif de la Monuc diverses actions, soulignant en particulier que ''sous son mandat, la Monuc a réussi à attirer l'attention de la Communauté internationale sur la nécessité de faire partir les troupes ougandaises et rwandaises de Kisangani''. Il est malhonnête, note LE PHARE, de ne pas admettre que c'est la Monuc qui a pu rendre effectif le cessez-le-feu en surveillant la ligne de front. ''Si l'accord de Lusaka a pu tenir la route jusqu'à l'organisation du dialogue inter congolais, c'est grâce à la Monuc de Namanga Ngongi...les premiers bateaux de la paix qui ont sillonné les eaux du fleuve Congo étaient contraints de battre pavillon Monuc pour espérer voguer sans risque'', écrit le quotidien qui fait remarquer que ''la Monuc a certes aussi ses faiblesses, surtout durant sa phase expérimentale, mais elle a beaucoup aidé au retour de la paix dans sa difficile et délicate mission d'observation''. Le journal en conclut que ''l'institution que pilote William Swing a largement rempli sa part du contrat. Il faut que les Congolais remplissent la leur en s'impliquant notamment dans le respect du calendrier de 24 mois impartis à cette période de transition dont le point de chute doit déboucher sur les élections''.

Par ailleurs, LE PHARE publie un mémorandum adressé, entre autres, à la Monuc, par lequel des représentants des agents pastoraux du Diocèse de Bunia, proposent des pistes d'une paix durable en Ituri. Dans ce document publié intégralement par ce quotidien, le clergé de Bunia dénonce des ''faits concrets déplorables'' commis par la Brigade de l'Ituri, notamment, la bastonnade, l'arrestation arbitraire des personnes. Les prélats accusent également la Monuc d'avoir ouvert le feu sur des populations civiles et d'avoir fait irruption à l'Evêché de Bunia. Le clergé de Bunia suggère à la Monuc d'éviter ''tout piège divisionniste et toute forme de violation des droits humains''. Entre autres suggestions, il demande que ''la radio Okapi, en sa qualité de voix de la Monuc, joue son vrai rôle en faveur de la paix en évitant de diffuser parfois des mensonges et manipuler la vérité'' .