Revue de presse

20 fév 2009

Revue de presse

Les journaux parus ce 2 mars 2004 dans la capitale congolaise consacrent l'essentiel de leurs manchettes à la situation à Bukavu où des manifestations ont été signalées dans la journée d'hier. Ils évoquent aussi les récents incidents à Bunia.
''Aucun véhicule de la mission onusienne n'a été aperçu sur les rues du chef-lieu du Sud-Kivu et les activités ont été paralysées à l'initiative de la société civile'', rapporte L'Avenir, qui estime que cette opération ville morte lancée contre le RCD est ''un message sans équivoque à la Monuc''. Le journal précise en effet que la paralysie de la ville a été voulue pour dénoncer les façons de faire du RCD ainsi que ''la complicité honteuse de la Mission des Nations Unies au Congo''.

Dans le même sens, Forum des As note qu'à travers la marche spontanée déclenchée à Bukavu, les manifestants tenaient ainsi à brandir leur ras-le-bol face à la situation explosive du moment. ''Ils voulaient à cet effet exprimer ouvertement leur mécontentement face au fait que le commandant de la 10ème Région militaire n'apparaît plus en public depuis qu'il est sous le collimateur des officiers du RCD'', indique le quotidien, ajoutant que la colère des populations a été exacerbée par la présence jugée ''trop ostensible'' des troupes de l'Armée patriotique rwandaise (APR).

La Tempête des Tropiques rapporte, sans autre précision, que la manifestation pacifique a été réprimée par des éléments des forces armées, malgré la présence d'une délégation du Haut commandement militaire.

Le Palmarès, pour sa part, affirme que la cible de ces manifestations était le Président Joseph Kabila, accusé notamment de s'être rangé du côté du RCD, en libérant le major Kasongo. ''Dans la foulée, explique le quotidien, les portraits du chef de l'Etat ont été brûlés''. Pour le journal, Joseph Kabila a été une fois encore victime d'incompréhension. C'est ainsi que, note le journal, ''Vital Kamehre, perçu là-bas comme un héros, est appelé à aller expliquer que Joseph Kabila n'a pas été complice du RCD dans la libération du major Kasongo''.

La situation tend vers l'apaisement dans le chef lieu du Sud-Kivu, rapporte Le Phare qui précise qu'une réunion a eu lieu entre le chef d'Etat-major de la Force Terrestre, le Général Sylvain Mbuki, les autorités du Sud-Kivu, la société civile et les responsables locaux de la Monuc. '' Le responsable de la Monuc à Bukavu a lu deux décisions arrêtées : interdiction formelle de perquisitionner où que ce soit et de rechercher qui que ce soit sans autorisation des autorités compétentes ; La population a quant à elle été appelée à remettre sa confiance en la Monuc qui la rassure de continuer à remplir son mandat de maintien de la paix en RDC'', indique le journal.

A Bunia, en Ituri, la Monuc a délogé des miliciens déguisés en femmes, révèle Le Phare qui rapporte en particulier une opération de la Monuc menée dans la nuit de dimanche à lundi dans un lieu de deuil à Bunia. Selon le journal, ''les patrouilles de la Monuc s'en prendraient depuis lundi aux jeunes gens de sexe masculin qui ont résolu de fuir et d'aller se réfugier ailleurs...''. Certains quartiers de Bunia seraient entrain de se vider de leurs jeunes gens de sexe masculin, poursuit le quotidien, qui indique que le bilan de cette opération est de 4 morts. Interrogée, la Monuc n'a pas confirmé une opération de ratissage visant les jeunes gens de sexe masculin, mais en revanche, a reconnu l'arrestation de 32 suspects, souligne le quotidien.

Le journal annonce par ailleurs qu'une délégation gouvernementale est attendue à Bunia afin de ''contribuer à apaiser la colère des hommes d'affaires de cette partie de la République qui étaient, lundi, à leur cinquième jour d'une opération ville morte pour protester contre l'arrestation d'un commerçant''.

A Kinshasa, la Communauté Hema dénonce les massacres de la population civile par les soldats de la MONUC, rapporte plus loin Le Phare, se faisant l'écho d'un communiqué de la Communauté Hema de Kinshasa, rendu public lundi. Le communiqué accuse la MONUC de se livrer à de graves violations des droits de l'Homme. Le document indique que les militaires de la Monuc ont ouvert le feu lors d'une veillée funèbre, tuant ainsi une dizaine de personnes et blessant grièvement d'autres. ''Les survivants ont été copieusement tabassés et fouettés avant d'être ligotés et conduits dans la prison de la Monuc'', indique le communiqué, ajoutant que ''les corps des personnes abattues ont été immédiatement emportés par les éléments de la Monuc pour effacer toute trace''. Par conséquent, la Communauté Hema prie le Représentant spécial du secrétaire général des Nations Unies en RDC, William Swing, ''d'ordonner le retrait immédiat de ses troupes en Ituri pour le retour de la paix et de procéder au remplacement de Mme MacAdam, directrice de la Monuc-Ituri''.