Revue de presse

23 fév 2009

Revue de presse

La suspension de six ministres du Gouvernement de Transition et des mandataires de dix entreprises publiques est largement commentée par la majorité des journaux parus à Kinshasa ce vendredi 26 novembre 2004.
''Le Président de la République vient de passer à la vitesse supérieure dans le cadre de la politique de lutte contre la corruption et l'impunité en RDC'', annonce LE POTENTIEL, faisant ainsi allusion à la décision du Président Joseph Kabila de suspendre des membres du gouvernement cités dans le rapport sur la mégestion des sociétés d'Etat. Le quotidien précise que les ministres frappés par la mesure de suspension sont : Joseph Olenghankoy des Transports et Communications, Eugène Diomi Ndongala des Mines, Joseph Mudumbi de l'Enseignement supérieur et universitaire, José Endundo Bononge des Travaux publics et Infrastructures, Roger Lumbala du Commerce extérieur et Jean-Pierre Kalema de l'Energie. De même, ajoute le quotidien, le ministre du Portefeuille a signé, jeudi, un arrêté portant suspension des membres des Conseils d'administration et des comités de gestion d'une dizaine d'entreprises publiques.

LE PHARE estime que si le chef de l'Etat a pris une décision en lieu et place d'un décret à l'endroit de quelques ministres, c'est à titre conservatoire. ''C'est sans doute en attendant que la plénière de l'Assemblée Nationale puisse se prononcer au cas par cas sur l'implication ou non des intéressés dans des actes de mégestion mis à leu charge'', souligne le journal, qui précise que selon l'article 144 de la Constitution, la mise en accusation éventuelle de l'un ou l'autre membre du Gouvernement devant la Cour Suprême de Justice devrait recueillir le vote d'au moins trois quarts des membres de l'Assemblée.

Pour sa part, L'AVENIR qualifie cette décision de ''grande première depuis 1960'', et ''tire chapeau bas à la Commission Parlementaire qui a diligenté les audits au sein des entreprises publiques, et à travers elle, à tous les parlementaires pour leur courage politique''. Le quotidien félicite également les quatre Vice-présidents qui ont soutenu le chef de l'Etat dans cette opération ''mains propres''. Il relève que dans cette opération, seule la Société civile en sort ragaillardie, car aucun ministre issu de ses rangs n'a été frappé par la mesure de suspension. '' Cela devrait être compris dans ce sens qu'elle joue son rôle d'objecteur des consciences et de gardien des valeurs culturelles fondamentales de nos sociétés'', estime le journal.

Pour LA REFERENCE PLUS, en suspendant les ministres et mandataires ''corrompus'', Joseph Kabila a répondu aux aspirations du peuple. LA TEMPETE DES TROPIQUES qui abonde dans le même sens, souligne cependant que ''l'opinion nationale reste sur sa soif'', jugeant ''insignifiant'' le nombre de personnes concernées par la mesure de suspension. Le quotidien note, en effet, que les investigations effectuées par les commissions d'audit ont conclu que le nombre de personnes reconnues coupables de malversations financières dépasse la cinquantaine.
Au-delà d'une simple opération de lutte contre la corruption, les journaux kinois avancent d'autres motifs qui justifieraient ces suspensions. Ainsi, pour LA REFERENCE PLUS, il s'agit d'une mesure qui contribue à éliminer des candidats à la course présidentielle de 2005. Le journal estime que ''si les cas de José Endundo et Joseph Mudumbi sont négligeables, il n'en est pas autant pour Diomi Ndongala, Joseph Olenghankoy et Roger Lumbala, compte tenu de leur poids politique au niveau de leurs entités''.

LA TEMPETE DES TROPIQUES considère que la suspension des ministres est ''une fuite en avant qui viole intentionnellement le droit à l'équité, car les victimes dans ce procès d'intention étaient connues plusieurs mois, avant même que les fameux audits ne soient diligentés''. Pour étayer ses propos, le journal rappelle la brouille survenue entre le Vice-président de la République, Jean-Pierre Bamba et le ministre Joseph Olenghankoy, suite à un ''banal malentendu''. Il faillait donc, écrit le quotidien, ''trouver un motif facile ( corruption, concussion etc.), pour obtenir son éjection plusieurs mois plus tard''. Le quotidien cite, en outre, le cas de Joseph Mudumbi, dont les rapports avec le chef de son parti, Me Azarias Ruberwa se seraient détériorées, en raison des ''soupçons de trahison dont il a été accusé fréquemment par ses amis de Goma''. Quant à Diomi Ndongala, le quotidien estime qu'il est ''victime d'un règlement de compte pour s'être attaqué à certains intérêts''.

C'est dans ce contexte que LE PHARE fait état d'un communiqué du Comité International d'Accompagnement de la Transition (CIAT) par lequel cette institution donne sa position sur ''l'épineuse et récurrente'' question du partage des entreprises publiques et d'économie mixte. Le journal rappelle que ''le CIAT avait été saisi par le MLC (Mouvement de Libération du Congo) pour donner son arbitrage après que le Président de la République eut récusé tout partage synonyme de politisation des entreprises''. Dans son communiqué, indique le quotidien, le CIAT demande à l'espace présidentiel de prendre ses responsabilités pour trouver un terrain d'entente. Il rappelle les principes qui doivent sous-tendre toute solution, à savoir : la concertation et la consensualité, la gestion professionnelle et apolitique des entreprises publiques, le respect des dispositions arrêtées par les institutions financières internationales, la réglementation et le contrôle de l'accès aux fonds publics dans le cadre de la campagne électorale, et le renforcement des mécanismes d'une gestion transparente des entreprises publiques.