Revue de presse

23 fév 2009

Revue de presse

La plupart des journaux parus à Kinshasa ce jeudi 25 novembre 2004 consacrent leurs éditions de ce jour aux menaces du Rwanda qui a annoncé son intention d'attaquer les Forces de Libération du Rwanda (FDLR) en territoire de la République Démocratique du Congo.
Sous le titre : Kigali menace d'attaquer les FDLR en RDC, LE PHARE se fait l'écho de la déclaration de Richard Sezibera, Conseiller du président rwandais, en charge de la RDC. Selon ce dernier, il y a eu un certain nombre d'opérations et d'incursions des rebelles à travers les frontières du Rwanda. L'objectif poursuivi, a- t-il précisé, est ''de nous attaquer dans un proche avenir''. Il précise que dans ce contexte, le Rwanda envisagerait tous les moyens nécessaires pour protéger ses frontières. ''Notre réponse à la provocation est : rien n'entre, rien ne sort'', a déclaré M. Sezibera, cité par LE PHARE. Le journal souligne que le Rwanda avait informé, mardi, la Mission des Nations Unies en RDC (Monuc), de son intention de lancer une attaque contre les FDLR en territoire congolais. Le quotidien rapporte la réaction ''énergique'' de la Monuc, à savoir : ''la Communauté internationale sera très ferme face à une nouvelle escalade dans la région''. Citant Mme Patricia Tome, la Directrice de l'Information publique de la Monuc, le quotidien rapporte que les intentions de Kigali constituent une ''menace sérieuse contre le processus de Transition en RDC, voire une escalade dangereuse pour la région''.

LA REFERENCE PLUS évoque également l'indignation de la Monuc face aux menaces du Rwanda. Il note que le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la RDC, William Swing, a initié, à ce sujet, d'intenses activités diplomatiques, notamment auprès de l'ONU, de l'Union Africaine, de l'Afrique du Sud, afin de dissuader le Rwanda de mettre en pratique ses menaces. Un communiqué conjoint devrait être rendu public, exprimant une réaction ferme de la Communauté internationale, rapporte le quotidien.

Ainsi, LE PALMARES estime que c'est grâce à M. Swing, ''l'éternel bouclier'', que la catastrophe a été évitée. Ce quotidien croit savoir que ''même le Président sénégalais, Abdoulaye Wade, chez qui séjournait Paul Kagame, a été invité à user de toutes les pressions sur son hôte''. Le journal rappelle, par ailleurs, que le Rwanda a manifesté son intention d'attaquer les FDLR en terre congolaise au moment où les deux pays ont signé des accords, notamment sur le contrôle des frontières, et tout dernièrement à Dar es-Salaam, une déclaration dans laquelle ils se sont engagés à assurer la paix, la sécurité et le développement dans la région des Grands Lacs. Dès lors, le quotidien considère que pour Kagame, ''ces accords ne sont que des simagrées protocolaires''.

LE POTENTIEL qui évoque la tournée de la délégation du Conseil de Sécurité dans la région, rappelle que celle-ci avait séjourné à Kigali la semaine dernière. Il note que l'un des points sensibles que la délégation a traités avec les officiels rwandais est celui relatif au désarmement des extrémistes armés rwandais. Selon le journal, M. Jean-Marc de la Sablière, chef de la délégation du Conseil, avait estimé qu'il y a ''une décision et une volonté majeure de démobiliser ces rebelles de la part du gouvernement du Congo, avec l'aide de la Monuc' sur une base de désarmement volontaire''. Le Rwanda avait, pour sa part déclaré qu'il était ''prêt à collaborer avec la RDC pour désarmer les Interahamwe, si le gouvernement congolais en faisait la demande officielle''.

C'est dans ce contexte que L'AVENIR publie une lettre ouverte des FDLR à Kofi Annan. Dans leur déclaration signée de Bonn en Allemagne, les FDL considèrent que '' la décision du Conseil de Sécurité de porter les troupes de la Monuc à 6000 hommes ( supplémentaires), avec pour mission de traquer, désarmer et rapatrier les FDLR par tous les moyens, constitue un poison générateur de plus de conflits internes comme externes si la racine du problème n'est pas trouvée et arrachée''. Pêle-mêle, les FDLR disent, en substance, qu'ils ne sont pas des criminels, qu'ils n'ont jamais constitué un obstacle à la paix en RDC et qu'ils n'ont jamais refusé de rentrer au Rwanda. Le problème, disent-ils, ''est que le Gouvernement rwandais a rejeté l'offre de dialogue faite par les FDLR''. C'est pourquoi ils en appellent au Secrétaire général des Nations Unies, pour ''faire que le général Paul Kagame accepte les pourparlers de paix entre son gouvernement et les FDLR qui demeurent son principal contrepoids pour la paix''.

Sur un autre registre, LE POTENTIEL annonce un chambardement prévisible du gouvernement. Le quotidien estime que les ministres cités dans les ponctions et autres abus des biens des entreprises sous tutelle, pourraient être frappés par ce remaniement. Il fonde ses prévisions sur un communiqué officiel publié mercredi par la Présidence de la République, et dans lequel le chef de l'Etat réaffirme sa détermination à préserver les valeurs d'éthique. ''Ce qui augure, à tout le moins, d'un chambardement dans l'appareil de l'exécutif de la République'', écrit le journal.

Cependant, Selon FORUM DES AS, les ministres accusés menaceraient de faire un ''déballage général''. A en croire ce quotidien, ''ceux des ministres qui s'estiment, à tort ou à raison, injustement impliqués dans la mégestion du patrimoine public, n'entendent pas s'offrir en holocauste. Encore mois mourir seuls''. Le quotidien estime que ''très peu des dirigeants congolais sortiront indemnes de cette épreuve''.

Invité à répondre à une question orale du Sénat sur l'insécurité au Nord Kivu, le ministre de l'Intérieur, Théophile Bamba a reconnu que '' la situation est grave et de nature à compromettre les élections''. Les causes de cette insécurité sont, selon le ministre, '' la divagation des éléments incontrôlés en armes, la méfiance des communautés appelées à cohabiter, les séquelles du phénomène Nkunda, les conflits coutumiers, la divagation des forces négatives (rwandaises, burundaises et ougandaises)'''. L'AVENIR qui rapporte la même information, note que pour le ministre de l'Intérieur, ''l'insécurité au Nord Kivu est un problème militaire nécessitant une solution militaire''.