Revue de presse

23 fév 2009

Revue de presse

L'insécurité qui sévit au Nord-Kivu, la tournée du Conseil de Sécurité dans la région des Grands Lacs, ainsi que les rapports sur des malversations au sein des entreprises publiques sont les principaux sujets qui occupent les manchettes des journaux parus à Kinshasa ce jeudi 18 novembre 2004.
Le ministre de la Défense, Jean-Pierre Ondekane et son collègue de l'Intérieur, Théophile Mbemba Fundu ont été invité mercredi par le Sénat, pour faire la lumière sur l'insécurité qui caractérise actuellement la ville de Goma. LA TEMPETE DES TROPIQUES rapporte cependant que les deux membres du gouvernement ne se sont pas présentés au Parlement où les attendaient les sénateurs. Selon ce quotidien, Théophile Mbemba aurait accompagné le chef de l'Etat, Joseph Kabila à Lubumbashi, tandis que Jean-Pierre Ondekane s'était fait représenter par son vice-ministre, Mohammed Bule. ''Mais les sénateurs ont refusé catégoriquement d'entendre le délégué du ministre'', indique le quotidien. En l'absence d'une version officielle, le journal se fait l'écho des déclarations du Réseau national des organisations non gouvernementales des droits de l'Homme en République Démocratique du Congo (Renadhoc), selon lesquelles ''l'insécurité à Goma est causée par plusieurs groupes armés''. Il s'agit, précise cette plate-forme d'ONGs, ''des unités d'autodéfense populaire, des militaires dissidents de Laurent Nkunda, des anciens gardes de corps des dignitaires du RCD-Goma, de présumés militaires de l'armée rwandaise oeuvrant dans la 8ème région militaire, ainsi que la police militaire''. Ces groupes armés que le Renadhoc qualifie ''d'ennemis de la paix'', se livreraient à ''des actes de brigandage et d'enlèvements massifs contre les populations civiles sans défense''.

Les membres du Sénat n'auraient pas apprécié l'absence de ces deux ministres, à en croire L'AVENIR, qui note que pour les Sénateurs, cela constitue un ''outrage au Parlement''. LE PHARE confirme que ''c'était la colère hier parmi les membres du Sénat réunis en séance plénière au Parlement''. Les sénateurs ont pêle-mêle qualifié l'attitude des deux ministres de ''stratégie d'esquive délibérée dans le chef des ministres'' ou encore de ''négligence et laisser-aller dans le chef du gouvernement''.

FORUM DES AS rapporte que le général Obedi Ruibasira, commandant de la 8ème région militaire, aurait été rappelé d'urgence par la hiérarchie militaire à Kinshasa, pour ''faire le rapport sur la situation dramatique qui prévaut dans sa juridiction''.

Sur un autre registre, LE PHARE annonce que la RDC est sur le chemin de la guerre, suite à une attaque d'un village rwandais par les rebelles hutus des FDLR. Citant l'état-major de l'armée rwandaise, le quotidien rapporte que '' des extrémistes Hutus, partis de l'Est de la RDC, auraient attaqué avec des roquettes un village rwandais situé dans le district de Rwerere, dans la province de Gisenyi''. Le quotidien indique ''le Bureau de la Mission des Nations Unies en RDC (Monuc) à Kigali a dépêché un observateur dans le secteur à controverse pour des vérifications d'usage''. Mais le journal a le pressentiment que les Rwandais ''recherchent la faille qui leur donnerait le prétexte de redéployer leurs soldats à l'Est de la RDC'''.

Au sujet précisément des groupes armés rwandais, LA REFERENCE PLUS insiste sur la position de la Monuc qui ''continue à demander le désarmement volontaire des combattants FDLR''. Pour la Mission onusienne ''la porte de sortie pour ces ex-combattants est leur implication au processus DDRRR qui constitue pour eux une voie vers la vie civile'', souligne ce quotidien.

LE PHARE croit savoir que ''c'est pour tenter de stopper un nouveau cycle de déstabilisation dans la région des Grands Lacs que le Conseil de sécurité des Nations Unies arrive ce dimanche à Kinshasa''.

Citant le Porte-parole de la Monuc, Mamadou Bah, LA TEMPETE DES TROPIQUES précise que cette mission conduite par l'ambassadeur de la France à l'ONU, Jean-Marc de la sablière, est constituée des représentants des 15 pays membres permanents et non permanents du Conseil de Sécurité. Notant que le Conseil de sécurité ''arrive en RDC pour évaluer la transition'', le quotidien dit espérer que la cette mission ''arrêtera des mesures concrètes et susceptibles de faire avancer le processus de transition qui piétine jusqu'à ce jour au regard des préalables à remplir avant la tenue des élections''.

FORUM DES AS pense, pour sa part, que la délégation du Conseil de Sécurité pourrait demander aux officiels congolais d'accorder la priorité à la réforme du secteur de sécurité et à l'adoption de la législation requise pour le processus électoral et le désarmement des rebelles. Il souligne, en outre, que d'une façon générale, le voyage des délégués des 15 membres du Conseil de sécurité en Afrique centrale est effectué ''en signe d'engagement ferme au maintien de la paix et de la stabilité dans la région déchirée par la guerre''.

LE PALMARES revient sur le dossier des entreprises publiques, apportant ''les preuves de la criminalisation planifiée de l'économie congolaise''. Sous le titre : Voici comment les mandataires saignent à blanc les entreprises publiques, le quotidien se fait l'écho des conclusions auxquelles sont aboutis les enquêtes sur la gestion des mandataires placés à la tête des entreprises du Portefeuille de l'Etat. Le quotidien étale des ''actes anormaux'' de gestion, comme, par exemple, le salaire de l'Administrateur délégué général du CEEC (Centre d'évaluation, d'expertise et de certification) qui, ''à lui tout seul, et tous comptes faits, se tape un salaire indu de 26.000 dollars par mois, soit plus ou moins six fois que son chef direct, le ministre des Mines dont le salaire mensuel oscille entre 4 et 5 mille dollars''. Il cite, entre autres, le cas des Administrateurs qui se font payer des primes dites de fidélité de 35.000 à 36.000 dollars.

C'est dans ce contexte que le ministre des Transports et Communications, Joseph Olenghankoy, avait pris, il y a quelques jours, un arrêté suspendant l'administrateur délégué général et l'administrateur financier de la Régie des Voies Aériennes (RVA). Cependant, rapporte LA REFERENCE PLUS, le Vice-président Abdoulaye Yerodia aurait ''craché'' sur l'arrêté de Joseph Olenghankoy, le considérant comme ''nul et de nul effet''. Yerodia, écrit le quotidien, ''estime que les conclusions de l'audit initié par le gouvernement au sein des entreprises publiques, devraient faire l'objet d'une discussion au niveau du gouvernement avant qu'une quelconque sanction ne soit prise à l'endroit des mandataires publiques''. FORUM DES AS parle d'un ''coup de théâtre au sein du gouvernement''. Ce quotidien estime qu'en désavouant le ministre Olenghankoy, le Vice-président Yerodia risque ''d'envenimer davantage les relations entre la famille politique du Chef de l'Etat et le mouvement politique du ministre des transports et Communication, les Fonus''.