Revue de presse du 16 novembre 2004

23 fév 2009

Revue de presse du 16 novembre 2004

L'incertitude sur la tenue d'élections en République Démocratique du Congo dans les délais prévus par la Constitution de Transition, devient de plus en plus inquiétante, estime la presse kinoise de ce mardi 16 novembre 2004. Elle évoque aussi le report de la tournée, à l'Est, du Président Joseph Kabila ainsi que la proposition du Vice-président de la République, Azarias Ruberwa, de traduire en justice, les membres du Gouvernement et mandataires publics coupables de détournements de deniers publics.
« L'atelier sur les préalables à l'organisation des élections libres, démocratiques et transparentes organisé le samedi 13 novembre au Palais du Peuple grâce à l'appui de la Fondation Konrad Adenauer a permis à l'assistance d'entendre que les élections seront organisées après juin 2005 », écrit LA TEMPETE DES TROPIQUES. A en croire le journal, le Président de la Commission Electorale Indépendante (CEI), l'Abbé Malu Malu, a « effleuré le problème dans ce sens quand il a souligné haut et fort que l'établissement des listes électorales doit aller jusqu'en juin 2005 »,. Selon ce quotidien qui titre : Elections : Malu Malu insinue un report, « il n'y a point de doute que la tenue du scrutin n'interviendra pas dans le délai attendu », au regard des propos du Président de la CEI. « L'Abbé Malu Malu reste aussi sceptique quant à l'installation des 9000 centres d'enregistrement dans un temps record, sachant que huit des onze bureaux provinciaux de la CEI lui ont valu trois mois », ajoute le journal qui relève les préalables à l'organisation des élections, non encore remplis, notamment l'absence des lois sur le référendum ou la nationalité qui empêche la publication du calendrier électoral. D'autres contraintes pourraient constituer un obstacle à l'organisation du scrutin en juin 2005 : la logistique, eu égard à la perturbation de l'administration territoriale, le manque de communication et le délabrement des infrastructures, rapporte le journal. A en croire le Chef de la Division Electorale de la MONUC, Ali Diabacté, 167,1 millions de dollars sur le budget de 289 millions, ont été libérés par la Communauté Internationale. Il a plaidé, précise le quotidien, pour la mise à la disposition de la CEI les fonds nécessaires, les locaux, ainsi que l'accélération de l'avant-projet de constitution et l'intégration de l'armée, etc.

Le même journal indique que Le Président Kabila réaffirme, dans une interview accordée à la presse américaine, sa volonté pour l'organisation des élections démocratiques. « Le numéro un congolais s'est étendu sur la stabilité politique, la relance de l'économie et la réinstauration de la sécurité dans l'Est de la RDC, tâches qu'il tient absolument à mener à terme », écrit LA TEMPETE DES TROPIQUES.

Dans son éditorial intitulé Elections et scénarios catastrophe, L'AVENIR met l'accent sur l'idée qui a fait déjà du chemin, celle qui veut éviter le principe de « The winner takes all », c'est-à-dire que le vainqueur rafle tout, et tient à aménager un espace pour le perdant. « En ce qui concerne la RDC, qui peut être ce vainqueur qui ferait peur au perdant dans une constellation de plus de 400 partis politiques ou de 450 tribus ' », s'interroge le journal. « Il n'y en a pas, répond-il, à moins que l'on veuille bien en fabriquer quelque part ». A en croire le quotidien, le Président de la CEI a déclaré au cours de l'atelier du 13 novembre, « qu'il faudrait éviter un scénario destructeur tel que le gagnant prend tout et le perdant perd tout. Il faudrait aussi éviter qu'un parti puisse avoir tous les sièges ». Pour ce faire, il faudrait que transparence et régularité soient de mise, sinon, « c'est plutôt un scénario catastrophe que l'on prépare parce que dans ce pays, il n'y a pas deux forces en présence » comme le murmurent certains lobbies qui mettraient au point des stratagèmes « afin d'embarquer les Congolais dans une logique valable que pour les pays voisins (') où le paysage est quasiment caractérisé par deux blocs ethniques ». Pour le journal, « il n'y a pas que deux forces en présence. Continuer à penser de la sorte constitue une erreur qui peut à la longue s'avérer fatale pour l'avenir du pays ».

Parlant de l'avant-projet de Constitution post-transition, L'AVENIR souligne qu'une mouture propose le 1+3, c'est-à-dire, un Président et trois vice-présidents. « Selon cette option, il faudrait que le premier vice-président provienne du parti qui se sera positionné deuxième à l'issue des élections ; le deuxième est à désigner par le Parlement et le troisième par la composante sociale ».

Sur un autre registre, LE POTENTIEL rapporte la demande formulée par l'ONU, au cours de la 59e session de son Assemblée générale, au Gouvernement congolais de Transition pour que soit mis en place un régime constitutionnel et une armée nationale restructurée et intégrée. Sous le titre : « Activité militaire contre la RDC » : L'ultimatum de l'ONU à Kigali et Kampala, le quotidien souligne que les Nations Unies jugent préoccupante la situation en RDC au regard des incidents qui continuent de se multiplier dans la région des Grands Lacs. L'ONU appelle le Rwanda et l'Ouganda à « cesser immédiatement toute activité militaire qui empêche le renforcement de la souveraineté, de l'unité et de l'intégrité territoriale de la RDC, notamment de cesser d'apporter un appui aux groupes qui leur sont alliés », précise le quotidien.

Dans la province du Nord-Kivu, des manifestations, lundi à Goma, contre la recrudescence de l'insécurité et des tueries sélectives à répétition dans la ville, ont dégénéré et fait un mort, « quand la police militaire a ouvert le feu sur des manifestants », rapporte LA REFERENCE PLUS. Selon L'AVENIR qui cite « des observateurs de la situation sécuritaire à Goma », « lors de l'opération de répression de cette manifestation populaire, un étudiant à moto, deux écoliers en uniforme et un enfant (') ont trouvé la mort par balles ».

Le même journal fait savoir que la tournée à l'Est de Joseph Kabila est reportée à début décembre. LE PALMARES précise que ce voyage est prévu pour le 1er décembre 2004. A en croire LE POTENTIEL qui publie un communiqué de presse de la présidence de la République, ce report est dû aux « engagements importants » du Chef de l'Etat dans la capitale congolaise, notamment la préparation de la Conférence des Grands Lacs prévue cette semaine en Tanzanie, ainsi que le déroulement des travaux des groupes consultatifs de la Banque Mondiale à Kinshasa.

Ruberwa réclame des sanctions contre les ministres coupables de détournements¸ titre LE POTENTIEL, qui rend compte de la cérémonie de clôture du séminaire final et des ateliers pour l'élaboration d'un programme cadre de la justice en RDC, tenus lundi à Kinshasa. Pour le Vice-président de la République en charge de la commission Politique, Défense et Sécurité, cité par LE PHARE, « la justice est le bras droit de la bonne gouvernance ». Ruberwa se prononce pour la suspension des ministres et mandataires publics, renchérit FORUM DES AS. Azarias Ruberwa s'est dit étonné que la RDC soit le seul pays au monde où il n'y a pas encore eu de procès en matière de corruption et de détournements. « Il ne doit pas y avoir d'intouchables », a affirmé M. Ruberwa, cité par LA REFERENCE PLUS. « Ne pas suivre Ruberwa, c'est donner raison à Karel De Gucht (le ministre belge des Affaires Etrangères) pour qui l'autorité de l'Etat n'existe pas », écrit LE PALMARES.