Revue de presse du jour

23 fév 2009

Revue de presse du jour

La visite des membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies en RDC fait la Une de la presse kinoise de ce mardi. Les quotidiens kinois se font également l?écho de la réaction du Premier ministre belge au refus, par le président Joseph Kabila, de recevoir le ministre belge des Affaires Etrangères.
La délégation du Conseil de Sécurité arrivée à Kinshasa dimanche, quitte la capitale congolaise pour se rendre à Bukavu, dans l'Est de la RDC, ce mardi, avant de se rendre à Bujumbura puis à Kampala, annonce LE PALMARES.

Sous le titre Elections 2005 : le Conseil de Sécurité fait pression sur le Gouvernement, FORUM DES AS indique que la délégation onusienne a eu des entretiens, lundi, avec le Chef de l'Etat congolais ainsi que les quatre Vice-présidents pour s'informer davantage sur les préalables nécessaires à l'aboutissement du processus de transition. Les membres du Conseil ont « fredonné le même refrain : la tenue des élections en juin 2005 », rapporte le journal.

Transition : pas de prolongation, reprend en manchette LE POTENTIEL. Il n'y a « pas d'autre alternative à la Transition. La délégation du Conseil de Sécurité en mission dans les Grands Lacs a tenu à le rappeler à la classe politique congolaise », écrit ce quotidien. Selon LE POTENTIEL, la mission onusienne a mis l'accent sur l'accélération dans le vote des différents textes, la mise au point de la Constitution et la mise en place de l'armée régulière. « La réussite de la Transition, a souligné Jean-Marc de la Sablière (Ambassadeur de France à l'ONU et chef de la délégation), dépend avant tout des dirigeants congolais eux-mêmes. Ces derniers sont, selon lui, responsables vis-à-vis de la population congolaise et vis-à-vis de la Communauté internationale », écrit le quotidien qui rend aussi compte de la conférence de presse tenue à Kinshasa par la délégation des Nations Unies.

Joseph Kabila rassure l'ONU, estime LA REFERENCE PLUS, citant les propos de M. de la Sablière : « Nous avons eu un excellent entretien avec le Président Kabila. Nous avons été au fond des choses. Nous avons donc évoqué l'état de la situation de la Transition et la perspective des élections ». La délégation du Conseil de Sécurité salue la détermination de Joseph Kabila, annonce, pour sa part, L'OBSERVATEUR. D'après ce journal, « Le diplomate français a profité de l'opportunité pour encourager l'Assemblée nationale quant à l'accélération du processus de mise en route des lois indispensables à l'organisation des élections ».

LE PALMARES s'attarde sur le « problème protocolaire qui a failli compromettre la rencontre entre cette délégation et les quatre Vice-présidents de la République ». A en croire ce quotidien, ces quatre membres de l'espace présidentiel ont refusé d'être reçus tous ensemble. Ils ont soutenu « qu'ils ont des choses à dire ''séparément'' ». A l'issue de longues discussions, il y a eu un compromis : la délégation du Conseil de Sécurité comprenant 15 membres s'est scindée en quatre parties et chacune de ces parties a reçu un Vice-président « séparément », indique le journal. « Pour les nationalistes convaincus, cette '' solution'' n'est pas convaincante », écrit-il. Le quotidien estime anormal que des Vice-présidents de la République faisant partie, selon la Constitution, de la présidence, se déplacent pour être reçus « par une délégation conduite par un ambassadeur », même s'il appartient à l'organe Exécutif de l'ONU. Pour LE PALMARES, la délégation du Conseil de Sécurité fait tomber le Gouvernement congolais trop bas. « Ailleurs, les délégations comme celle qui séjourne chez nous, sont reçues par les ministres. Et tant que nos dirigeants n'auront pas le sens de l'honneur et de la dignité qu'ont les autres comme les Rwandais, tant qu'ils ne s'occuperont pas de ces petits détails, qui donnent du relief à un homme d'Etat et partant, au pays que celui-ci dirige, nous serons toujours la risée des autres », déplore le journal.

LE PHARE insiste sur la réaction du Conseil de Sécurité au sujet du pillage des ressources naturelles de la RDC sur lequel un panel de l'ONU a enquêté pendant plusieurs mois. « Mettre fin, réduire le trafic illicite des ressources, c'est travailler dans le bon sens pour créer la stabilité. (') La vision que nous avons, c'est qu'il est essentiel que la RDC se dote d'un véritable Etat. Le peuple congolais mérite que ses ressources naturelles soient contrôlées », a déclaré le Chef de la délégation du Conseil de Sécurité, cité par le journal. Pour ce quotidien, ces propos rappellent aux observateurs de la scène politique congolaise « ceux tenus récemment par Karel De Gucht, le ministre belge des Affaires Etrangères ».

Le chef de la diplomatie belge inspire l'éditorialiste de L'AVENIR. Sous le titre les turpitudes de De Gucht, le journal rappelle les déclarations jugées discourtoises du ministre belge à l'endroit de la RDC et les réactions qui ont suivi ces propos : « Karel De Gucht a dit qu'il aurait été plus intéressant s'il existait même un embryon d'Etat au Congo. Ce qui n'était pas le cas pour lui ». Pour le journal, le refus du Chef de l'Etat congolais de recevoir M. De Gucht en marge de la Conférence des Grands Lacs, tenue les 19 et 20 novembre à Dar-Es-Salaam, n'est qu'une conséquence des propos du ministre belge qui estime « inacceptable » le fait qu'il n'ait pas été reçu. « On peut même se demander s'il voulait que Joseph Kabila le reçoive en quelle qualité puisque l'Etat dont il est chef n'existe même pas dans le chef de Karel De Gucht. Ce serait donc un non sens », écrit le quotidien.

« Rejoignant son ministre des Affaires Etrangères », Guy Verhofstadt juge également « inacceptable » l'attitude de Kinshasa, indique en première page LE POTENTIEL. « Refuser un entretien avec le ministre des Affaires Etrangères, c'est refuser un entretien avec le Gouvernement », a expliqué lundi le Premier ministre belge, à l'ambassadeur de la RDC en Belgique, précise le journal. Dimanche soir, le Porte-parole de Joseph Kabila avait déclaré que la RDC n'avait pas de problème avec la Belgique, rapporte le quotidien, mais que le Président Kabila était « libre de recevoir qui il veut ». RDC-Belgique : des coups de gueule hier à Bruxelles, titre encore LE PALMARES. Bruxelles tonne, renchérit LE PHARE. Selon LA TEMPETE DES TROPIQUES qui cite le représentant de la RDC en Belgique, le numéro un congolais a promis de recevoir M. Karel De Gucht dans un autre cadre. Quant au chef de la diplomatie congolaise, Ramazani Baya, il « a joué à l'apaisement » et fait savoir que « le Président de la République était trop pris en Tanzanie » et qu'il était prêt à le recevoir à Kinshasa.

Sous un autre registre, LE PALMARES indique que la MONUC a été de nouveau attaquée à Nizi en Ituri. Il s'agirait, selon le journal, de deux attaques, perpétrées, dimanche dernier, par les miliciens de l'Union des Patriotes Congolais (UPC) de Thomas Lubanga. Citant RADIO OKAPI, le journal précise que tout serait parti d'une opération de fouille menée par les Casques bleus de la MONUC et de l'interpellation de plusieurs personnes dont un milicien armé issu de l'UPC. Il y a eu des échanges de tirs entre l'UPC et la MONUC qui a fait appel à son hélicoptère de combat en renfort. Le journal ne donne aucun bilan de ces accrochages.