Tout retard dans l'organisation des élections serait préjudiciable aux populations congolaises

12 fév 2009

Tout retard dans l'organisation des élections serait préjudiciable aux populations congolaises

Tout retard dans l'organisation des élections serait préjudiciable aux populations congolaises, selon William Swing

Nana Rosine Ngangoue

Le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la République Démocratique du Congo, William Lacy Swing, a estimé mercredi à Kinshasa que tout retard dans l'organisation des élections en RDC serait préjudiciable aux populations qui ont payé un lourd tribut pendant la guerre et qui ont, maintenant, le désir et le droit de jouir des fruits de la Paix.

S'exprimant au cours de la conférence de presse hebdomadaire de la mission, le chef de la Monuc a fait remarquer que la période transitoire actuelle n'était pas ''une transition pour une transition'', mais une transition de 24 mois qui doit déboucher sur les élections libres, transparentes et démocratiques, conformément aux dispositions de la Constitution. ''Avec beaucoup de soutien financier, technique et logistique, il est tout à fait possible de maintenir la date prévue des élections'' en 2005, a assuré M. Swing.

Le Représentant spécial a cependant souligné que le respect du calendrier dépendrait de la réalisation d'un certain nombre de préalables. Il s'agit notamment du vote des lois génériques, du démarrage du programme de désarmement, démobilisation, et réinsertion des groupes armés congolais, du retour des réfugiés, de la réussite de la réforme du secteur de la sécurité ainsi que du renforcement de l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue de la RDC.

M. Swing rentre d'un séjour à New York où il a informé les membres du Conseil de sécurité de la situation en RDC. Il a eu une série d'entretiens avec plusieurs ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité, les membres du Congrès américain et les Organisations non gouvernementales représentées en RDC. Donnant ses impressions sur la perception de la situation en RDC, il a indiqué que le dossier congolais bénéficiait actuellement du soutien international le plus fort depuis les indépendances.
''Tout le monde constate que la RDC a traversé des zones de tempête, mais elle ne s'est pas effondrée après ces 5 années de guerre, 12 ans d'instabilité chronique et 4 décades de mauvaise gestion politique et économique'', a déclaré M. Swing.

Traçant les grandes lignes de l'action de la Mission de l'ONU en RDC, le Représentant spécial a souligné que la nouvelle tâche de la Monuc repose sur 5 éléments : assurer la paix et la stabilité dans le pays, soutenir le gouvernement de transition et l'organisation des élections, mettre en place un Etat de droit, améliorer les conditions humaines de la population congolaise et adapter la Monuc aux nouvelles réalités pour plus d'efficacité.

Avec un effectif de 10.800 militaires, la Monuc est la plus grande des 16 missions de maintien de la paix au monde. 109 pays y contribuent des troupes. Elle dispose de 24 bureaux à travers la RDC. La Monuc procède à un redéploiement de ses troupes qui ne sont plus positionnées sur l'ancienne ligne de front entre les belligérants, pour être concentrées dans l'Ituri, les Kivu, le Maniema et le Katanga où persistent encore quelques foyers de tension.

Le Représentant spécial a profité de l'occasion pour condamner avec la dernière énergie les attaques des convois de la Monuc par des hommes armés non encore identifiés. ''Ce sont des actes très graves, ils s'attaquent à la communauté internationale, y compris les 109 pays qui constituent la Monuc'', a martelé M. Swing qui a rendu un hommage déférent à l'observateur militaire kenyan tué dans une embuscade le 12 février dernier à Katoto, en Ituri. M. Swing a assuré ''que sa mort ne sera pas vaine'' et que ''les auteurs de ces crimes seront traqués et traduits en justice''.