La MONUC ramène à Bukavu le Commandant Joseph Kasongo du RCD/Goma

12 fév 2009

La MONUC ramène à Bukavu le Commandant Joseph Kasongo du RCD/Goma

La MONUC ramène à Bukavu le Commandant Joseph Kasongo du RCD/Goma
Mathy Mupapa

Le Commandant Joseph Kasongo du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD/Goma), arrêté à Bukavu et transféré lundi à Kinshasa, a regagné le chef-lieu de la province du Sud-Kivu mercredi, a annoncé le Porte-parole de la MONUC, Hamadoun Touré, au cours du point de presse hebdomadaire.

« Il est arrivé à 9h40, (heure de Kinshasa) à bord d'un avion de la MONUC à Bukavu où il a été remis aux autorités militaires de la ville », a-t-il indiqué. Le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour la RDC, William Lacy Swing, était toute la journée de mardi en contact avec les hautes autorités congolaises pour le règlement de cette affaire. Il les a félicitées pour leur contribution à ce développement positif, a ajouté le Porte-parole. « M. Swing appelle à présent toutes les parties concernées à se focaliser sur les vraies questions du jour qui doivent être impérativement résolues si l'on veut respecter les délais prévus par la constitution pour la tenue des élections », a-t-il souligné. La MONUC poursuit ses patrouilles de jour comme de nuit à Bukavu, a encore dit M. Touré. Elle va continuer à mettre en œuvre son mandat en toute impartialité, a-t-il indiqué.

Le Porte-parole a rappelé la visite du Chef de la MONUC, lundi à Soroti au nord de l'Ouganda où il a été reçu en audience par le Président Yoweri Museveni. Ils ont évoqué des sujets relatifs aux questions régionales et aux relations entre l'Ouganda et la RDC ainsi que les efforts en cours pour rapatrier les combattants ougandais encore présents sur le territoire congolais.

M. Swing s'était rendu auparavant à Mahagi et Kpandroma où, respectivement, 600 et 130 éléments de la Brigade de l'Ituri ont été déployés. A Kpandroma, M. Swing a eu des entretiens avec la Société Civile, a précisé le Porte-parole.

Toujours en ce qui concerne l'Ituri, M. Touré a fait part à la presse de la mission effectuée par la Brigade onusienne à Nyamanba, à 20 km au nord de Tchomia pour y vérifier les informations relatives au rassemblement de troupes de l'Union des Patriotes Congolais (UPC) / tendance Lubanga-Bosco, dans le but de lancer une attaque sur Tchomia. A la fin de sa mission, la Brigade a essuyé des tirs provenant de miliciens embusqués. « Les hélicoptères qui assuraient la protection de l'équipe de la MONUC ont riposté immédiatement, détruisant complètement le camp de l'UPC. Il apparaît que les miliciens ont enregistré d'importantes pertes mais que la MONUC n'est pas en mesure de chiffrer », a déclaré le Porte-parole. Aucune victime n'est à déplorer dans les rangs de la Brigade de l'Ituri, a-t-il ajouté. « Les ripostes de la MONUC se feront de plus en plus robustes et énergiques pour mettre en œuvre, dans toute sa plénitude, le mandat de la MONUC placé sous chapitre 7 de la Charte des Nations Unies, mais en ayant à l'esprit la protection des populations civiles », a-t-il affirmé avec fermeté, avant d'ajouter : « nous ne nous laisserons jamais entraîner dans des opérations où la vie des populations civiles seraient mises en danger ».

Une autre mission de la MONUC s'est rendue à Kitenge dans la province du Katanga cette fois-ci, pour vérifier les informations faisant état de massacres d'une centaine de personnes perpétrés par une faction Maï-Maï, avec à sa tête, un dénommé Chinja Chinja. Sur place, la mission a rencontré des témoins, des rescapés, des autorités locales. Il a été établi qu'une trentaine de personnes ont été tuées à proximité de Kitenge. Mais la mission qui n'a pas pu visiter toute la contrée pour des raisons de sécurité, a laissé entendre qu'il y aurait eu probablement plus de victimes, a précisé le Porte-parole.

Selon l'Officier des Droits de l'Homme de la MONUC, Marcella Favretto, « il est extrêmement grave et inacceptable qu'il y ait encore, à ce stade de la Transition, ces actes de tueries, de viol de femmes, de mutilations et de tortures ». La MONUC tire la sonnette d'alarme. Elle s'inquiète des représailles contre les civils accusés d'être en contact avec les groupes Maï-Maï. Elle lance le dialogue avec l'armée basée à Kitenge afin que toutes ses actions soient menées dans le respect de la loi et de la constitution, a-t-elle souligné. « La MONUC s'engage à suivre de près cette situation et à examiner les moyens de mettre fin à la violence dans cette région », a dit Mme Favretto.

Enfin, le Porte-parole a tenu à dénoncer les entraves faites, depuis quelques temps à Gbadolite, à la liberté de mouvement de la MONUC. Des observateurs militaires de la Mission ont été empêchés, par un officier de liaison disant être du Mouvement de Libération du Congo (MLC), d'accéder à des avions ayant atterri à l'aéroport de la ville, les 21 et 23 février. « Ce sont des entraves inacceptables et injustifiables qui sont en violation des articles 15 et 19 de la résolution 1493 du 28 juillet 2003 demandant à toutes les parties de laisser libre accès à la MONUC dans l'exercice de ses fonctions. Des contacts avec les responsables du MLC sont en cours pour que de tels actes ne se reproduisent plus », a conclu M. Touré.