La Brigade du Kivu mise sur pied à Bukavu

12 fév 2009

La Brigade du Kivu mise sur pied à Bukavu

Mathy Mupapa

La Brigade du Kivu a été installée mardi à Bukavu, a annoncé mercredi le Porte-parole de la MONUC, Hamadoun Touré, au cours du point de presse hebdomadaire.

Cette brigade, basée à Bukavu, couvrira le Nord et le Sud-Kivu. Elle sera forte de 3500 casques bleus, a-t-il précisé. « Ils vont travailler sous chapitre VII comme la Brigade de l'Ituri », a-t-il souligné.

M. Touré a également fait part de la visite, mercredi à Mahagi, du Représentant spécial du Secrétaire Général de l'ONU pour la République Démocratique du Congo, William Lacy Swing, et de trois membres du Gouvernement congolais. Il s'agit des Vices-ministres de l'Intérieur, de la Démobilisation et de la Défense. Des membres de certaines ambassades, de l'Union Africaine, de la Commission Européenne, du PNUD, font également partie de la délégation arrivée mardi à Bunia. Ils vont avoir des entretiens à Mahagi avec la Société civile, les autorités locales, les populations et les représentants des groupes armés, comme dans le chef-lieu du district de l'Ituri où d'importantes mesures ont été prises par le Vice-ministre de l'Intérieur. Il a, entre autres, décrété l'Ituri « district sans armes », « une décision que la MONUC entend appuyer par son déploiement et en raison de son mandat placé sous chapitre VII », a dit le Porte-parole. Il a annoncé aussi l'invitation du Chef de l'Etat congolais aux groupes armés actifs en Ituri à se rendre à Kinshasa pour des consultations, comme en août 2003, ainsi que la prochaine nomination d'un Commissaire du district de l'Ituri, dans le cadre de la mise en place de la territoriale.

Pour sa part, la Directrice de l'Information publique, Patricia Tomé, a stigmatisé la campagne de la presse hostile à la MONUC, exacerbée par les derniers événements de Bukavu. « Il est regrettable que la MONUC soit montrée du doigt comme bouc émissaire. Elle est en RDC pour apaiser les tensions, pour aider à la bonne marche du processus de paix. Elle y travaille avec les protagonistes pour gérer les situations de crise et pour aider à y trouver des solutions. Elle fait son travail au mieux », a-t-elle déclaré. Elle a dénoncé la surenchère, les dérives verbales de certains médias. « Il faut condamner tous les actes qui troublent l'ordre public, toute action qui vise à ralentir le processus devant conduire aux élections en 2005 », a ajouté Mme Tomé. Elle a qualifié de terribles les dérives verbales de certains médias et de certains intervenants dans les médias, qui sont déjà relevées par des institutions internationales. « Ces mécanismes internationaux existent et veillent à poursuivre les responsables qui véhiculent ce genre de messages », a-t-elle prévenu, en rappelant les médias de la haine, comme la radio Mille Collines au Rwanda, de triste mémoire. Ces dérives qui attisent le feu, la haine intercommunautaire, qui accusent la MONUC, doivent cesser, a-t-elle fermement souligné. « Les problèmes doivent se régler politiquement au travers des institutions en place. Nous appelons tous les protagonistes à s'asseoir autour d'une table pour discuter et pour que soit évité ce qui s'est passé sous d'autres cieux et en d'autres temps », a-t-elle conclu.

Dans le même cadre, le Conseil de Sécurité des Nations Unies a condamné fermement les attaques contre les populations et la MONUC ainsi que les violences et meurtres perpétrés par certains groupes armés. Dans une déclaration présidentielle à la presse, les membres de l'organe suprême de l'ONU encouragent la MONUC « qui a un mandat robuste, à faire comprendre aux groupes armés que de telles actions ne seront plus tolérées». Ils ont rendu hommage au rôle que joue la MONUC pour aider à la résolution des tensions récemment survenues à Bukavu, dans le Sud-Kivu, et pour faire pièce à la violence en Ituri, au nord-est du pays. Ils ont appelé les parties congolaises à travailler ensemble dans l'intérêt de la Transition, les autorités congolaises à exercer pleinement leurs responsabilités dans l'Est du pays. Ils ont souligné également l'importance de la nomination, sans tarder, des gouverneurs de province, d'une manière transparente et concertée.