Verbatim point de presse -09 mai 2007

13 fév 2009

Verbatim point de presse -09 mai 2007

Kemal SAIKI, Directeur, Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.

Bonjour à tous et à toutes et merci pour votre fidélité à ce rendez-vous hebdomadaire d'information avec la MONUC. Bonjour également aux auditeurs de Radio Okapi et des radios partenaires qui nous suivent à travers la RDC et le monde entier grâce à l'Internet.
Depuis notre rencontre de la semaine dernière, la situation générale en République démocratique du Congo est restée calme ; à l'exception de quelques éléments isolés, aucun événement majeur n'est venu remettre en cause la stabilité et la sécurité de la RDC.

Visite de Madame Louise Arbour en RDC
Du 13 au 18 mai prochain, Madame Louise Arbour, Haut Commissaire des Nations unies pour les Droits de l'Homme effectuera une visite de travail en République démocratique du Congo. Durant son séjour, elle aura à s'entretenir avec les autorités congolaises tant politiques que judiciaires, ainsi qu'avec des organisations non gouvernementales de l'importante question des Droits de l'Homme en RDC. La visite se déroulera sous le signe de la place primordiale des droits de la personne, y compris la lutte contre l'impunité et la mise en place de structures solides pour la protection des libertés fondamentales, dans les efforts de réconciliation et de reconstruction de la RDC. Dans les tout prochains jours, tous les détails de la visite à Kinshasa, ainsi qu'en provinces de Madame Louise Arbour vous seront communiqués. Cependant, retenez déjà que la Haute Commissaire des Nations unies aux Droits de l'Homme sera l'invitée spéciale de notre point de presse de mercredi prochain. Conférence de presse à laquelle tous et toutes être cordialement conviés d'ores et déjà.

Comme à l'accoutumée, le commandant Gabriel de Brosses, va passer en revue pour nous les activités militaires de la MONUC durant la semaine écoulée.
Depuis la semaine dernière la situation sécuritaire a été relativement calme sur l'ensemble du territoire de la République Démocratique du Congo. La mission de contrôle combinée des FARDC soutenue par la MONUC sur le fleuve Congo a terminé sa mission le 5 mai et a délivré 400 certificats de désarmement et a récupéré 700 armes.

A Gbadolite : le 4 mai, 127 ex soldats du Détachement de Protection Présidentiel (DPP) et leurs familles ont été aérotransportées à Walungu pour suivre le processus d'intégration. 40 ex soldats des Forces Armées Zaïroises (FAZ) qui se trouvaient au camp de Kotakoli devraient les rejoindre. 89 soldats de l'ex DPP qui ont choisi le brassage ont été transportés de Gemena à Goma.

En Ituri :
Le 2 mai, 288 ex combattants ont été transportés de Bunia à Kisangani, ce qui porte désormais les effectifs des anciens groupes armés à un total de 741 personnels à Kisangani.
Le 3 mai, le bataillon népalais et les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont installé un point de désarmement à DOI.

Le 7 mai, 193 ex soldats du Front Nationaliste et Intégrationniste (FNI) ont rendu leurs armes à DOI. Le colonel Peter Karim des FARDC ex leader du FNI a annoncé que 100 combattants supplémentaires devraient de se rendre à DOI cette semaine. Le 8 mai, 30 ex soldats FNI se sont présentés à DOI, parmi eux 7 enfants associés au groupes armés ont été récupérés par l'UNICEF.

Depuis décembre 2006, le nombre de miliciens des ex groupes armés s'élève donc à 1244, dont 850 de l'ex FNI, 263 du MRC et 131 du Front de Résistance Patriotique en Ituri (FRPI)

Au Nord Kivu :
Du 2 au 6 mai, la MONUC a installé une base mobile opérationnelle (MOB) à Buniyatenge pour contrôler cette région ou des combats ont eu lieu entre des groupes armés Mayi/Mayi des colonels Jackson et Lafontaine.

La poursuite des opérations menées par les brigades mixées des FARDC au Nord Kivu aurait selon les porte-paroles des FARDC eu pour résultat 48 tués dans les rangs des FDLR et de 5 tués dans ceux des FARDC. Dans le cadre de ces opérations, le 4ème bataillon de la brigade Bravo (FARDC) aurait tué quelques FDLR cadres dans la région de Binyora.

Le 3 mai, le poste de commandement de la brigade Bravo des FARDC aurait été attaqué à Rutshuru par les FDLR. Au cours de cet affrontement, un homme aurait été blessé, et un autre serait mort victime d'une crise cardiaque. Lors de son intervention la MONUC est venue en aide à 12 personnes et les a évacuées. Le bilan de cette attaque pèse sur la population dont les habitations on été pillées

Enfin, une patrouille de la MONUC s'est rendue au village de Kinyamuhaga qui a été déserté par ses habitants. Lors des opérations menées par les FARDC, ces dernières ont brûlé 40 maisons et provoqué la fuite des personnes qui habitaient sur place.

Au sud Kivu :
Les FARDC et la MONUC ont maintenu leur dispositif dans la forêt de Nindja. La MONUC et les FARDC poursuivent leurs patrouilles dans ce secteur.

A Kazima, des pourparlers ont été entamés avec le capitaine Yakutumba pour lui proposer de se joindre au processus de brassage. Ces négociations interrompues après l'enlèvement de l'administrateur adjoint de Kazima vont pouvoir reprendre après que ce dernier ait été libéré le 6 mai.

En Région Orientale : A Opienge : les observateurs militaires de la MONUC ont repris contact avec le Major Luc qui les a informés qu'il avait libéré les trois chefs de collectivité qu'il avait enlevé et qu'il a aménagé une aire de poser d'hélicoptères pour reprendre des négociations.

Kemal SAIKI, Directeur, Bureau du Porte-parole et des Relations avec les Médias.
Situation générale dans la province du NORD KIVU:
Sachez également sur le chapitre sécuritaire que nous avons noté une recrudescence des actes de criminalité tant à Goma qu'à l'intérieur de la province et une hausse des tensions intercommunautaires.

Le manque de progrès en matière sécuritaire accomplis par les forces de l'ordre, ajouté aux violations de droits de l'homme, aux tracasseries, harcèlements, commis par des hommes en armes, dont de nombreux éléments des FARDC des Brigades mixées, en a rajoute à la frustration grandissante des populations civiles.

La situation humanitaire demeure préoccupante, avec plus de 100 000 déplacés observés dans la province entre le 17 janvier et le 26 avril 2007 tandis qu'un nombre additionnel de déplacés, dont on ne peut encore déterminer le nombre exact a résulté des récentes opérations des FARDC contre le FDLR.

Devant les nombreux signes de tentatives croissantes d'instrumentalisation et de manipulations des populations à des fins politiques, la MONUC tient à tirer la sonnette d'alarme et lancer un appel urgent aux populations du Nord Kivu, en particulier aux étudiants, de ne pas céder à la pression de manipulateurs et d'instigateurs de troubles, en faisant preuve de discernement, et de calme, en utilisant les méthodes pacifiques de recherche de règlement de conflits ou de revendications légitimes de citoyens.

La MONUC, tient également à souligner que toutes ses forces civiles et militaires, les agences de l'ONU et les acteurs humanitaires, sont à pied d'œuvre pour tenter de contribuer de leur mieux à la résolution des problèmes évoqués plus haut, renforcer la sécurité et consolider la paix dans la province du Nord Kivu. Les Casques bleus, en particulier, travaillent au maximum de leur capacité de mobilité, tentant de répondre aux besoins de protection des populations, la où la situation sécuritaire le demande.

Affaires civiles
Sur le registre humanitaire, retenez que et ce dans le cadre du renforcement des capacités des acteurs étatiques, la Section des Affaires Civiles de la MONUC a facilité le 3 mai dernier la tenue à Kisangani d'un atelier de vulgarisation et de sensibilisation sur le DSCRP (Document Stratégique de Croissance et de Réduction de la Pauvreté, fondé sur les Objectifs du Millénaires pour le Développement), auquel ont pris part 38 chefs de division de la Province Orientale.

Le DSCRP et le Programme du Gouvernement ; le Financement du DSCRP ; le rôle des partenaires civils dans la mise en œuvre du DSCRP ; le Mandat de la MONUC et le partenariat MONUC/Services Publics, ont été les thèmes débattus au cours de cet atelier.

Le prochain atelier de ce type s'ouvrira lundi 14 mai prochain à Matadi. Outre son soutien au Colloque national du Conseil national des ONG de développement (CNONGD), qui se tiendra du 24 au 27 mai à Kisangani, la Section des Affaires Civiles de la MONUC aura facilité ce premier semestre un total de 16 séminaires sur tout le territoire congolais, regroupant 824 participants. Treize d'entre eux associeront société civile et autorités locales, 3 concernant uniquement la société civile. Le DSCRP provincial et sa mise en œuvre, les relations Société Civile / Élus provinciaux, ou encore le rôle des Divisions Provinciales et des assemblées provinciales y seront examinés.

A Bukavu, dans la province du Sud Kivu, saluons la décision du gouverneur qui est revenu sur l'interdiction faite aux humanitaires d'accéder aux zones situées au-delà de Walungu. Cette interdiction avait été prononcée le 6 avril dernier, pour des raisons de sécurité ; elle a été levée suite au plaidoyer mené par les humanitaires et la MONUC.

A Goma, au Nord Kivu, la Section des Affaires Civiles a participé ce lundi à une mission conjointe d'évaluation de l'impact des opérations des FARDC en cours sur l'axe Kiwanja- Nyamilima. Pas de déplacement massif de population n'a été enregistré à ce jour, même si des sources humanitaires indiquent qu'au moins 800 personnes ont dû fuir la localité de Kiyamuhagha, dans le territoire de Rutshuru.

La mission a constaté que le nombre de cas de pillages sur cet axe a sensiblement diminué depuis deux semaines. Les opérations semblent pour l'instant avoir réduit la capacité de nuisance des FDLR, qui ont été dispersés en petits groupes de moins de cinq éléments.
Dans l'éventualité de nouvelles opérations, les humanitaires finalisent leurs plans de contingence, pour pouvoir faire face à un afflux massif de déplacés. Les réunions de concertation continuent entre les notables, la société civile, les responsables paroissiaux, la police et l'armée.

Situation humanitaire
La situation humanitaire au Nord Kivu, comme nous l'évoquions tout à l'heure demeure extrêmement préoccupante. Le Nord Kivu compte toujours à lui seul, la moitié des déplacés de la RDC, soit plus de 550.000 dont plus de 100 000 depuis la mi janvier, soit depuis le début du processus de mixage. Bien que depuis le début des opérations FARDC contre les FDLR, le 24 avril, on ne constate pas de mouvement massif de populations, des déplacements de civils ont eu lieu sur l'axe ouest des opérations, soit Rusthuru Kanyabayonga. Plusieurs milliers de familles ont en effet été enregistrés ces dernières semaines, à Kanyabayonga, notamment et à Luofu. Ces populations se sont déplacées suite aux opérations FARDC contre FDLR mais également suite à des combats entre factions Mayi Mayi dans la même région. Les acteurs humanitaires sont à pied d'œuvre pour recenser ces déplacés et leur apporter assistance.

Certains chiffres rapportés ces dernières semaines et repris dans différents medias donnent une image un peu confuse de la situation sur le terrain. Il nous semble donc important de clarifier l'historique des récents déplacements de populations dans la province, en remontant jusqu'à la crise de Saké, fin novembre 2006:

En novembre et décembre 2006, pendant le conflit entre les troupes de Laurent Nkunda et les forces gouvernementales, il est estimé que 129 980 personnes ont été déplacées. L'annonce du processus du mixage a créé une stabilité temporaire et environ 80 000 personnes sont rentrées chez elles

L'amorce du processus du mixage en janvier 2007 a engendré plusieurs vagues de déplacements pour les raisons suivantes : le mouvement des FDLR qui ont profité des lacunes sécuritaires pendant les concentrations aux points de mixage, les déplacements préventifs de la population par crainte de conflit, les accrochages entre les FARDC et les FDLR ou Mayi Mayi, ainsi que les exactions de la Brigade Bravo contre la population dans l'est du territoire du Rutshuru. Pendant cette période du 19 janvier au 26 avril, on a constaté le déplacement de plus ou moins 113 120 personnes au petit nord. Parmi eux, 91 210 ont été enregistrés et assistés en biens non alimentaires par le mécanisme de réponse rapide d'OCHA et UNICEF, en partenariat avec Solidarités. Le PAM, en travaillant avec Caritas, a aussi fourni des vivres pour ces déplacés.

DDRRR
Toujours au Nord Kivu, la section désarmement, démobilisation, rapatriement, réinsertion et réintégration de la MONUC de Goma, a au mois d'avril, rapatrié 127 ex combattants rwandais dont 61 combattants et 66 dépendants. 67 FDLR et leurs dépendants, 43 FARDC /N'Nkunda combattants et leurs dépendants et 17 autres combattants armés.

La MONUC se félicite de la décision de 600 ex combattants Mayi Mayi qui obéissaient jadis au commandement du Colonel Jackson de la brigade Baleine, dans le Grand Nord (territoire de Lubero, Nord Kivu), de rejoindre le processus de brassage ou de démobilisation. A cette fin, ces ex combattants se sont rassembles a l'appel de la 8e Région militaire, depuis la semaine dernière, au centre de Mbingi, au Sud de Lubero. Ils attendent maintenant la mise en œuvre des mesures visant à leur démobilisation ou intégration dans l'armée congolaise. La MONUC lance un appel urgent aux structures des autorités congolaises compétentes pour qu'elles prennent en charge ces combattants au plus tôt.

OCHA

KATANGA
Ailleurs et dans le Katanga, une fois de plus, des ex-combattants ont manifesté devant l'immeuble de l'ONU à Kalemie, qui abrite les bureaux du FAO, UNICEF et OCHA. Ces manifestations deviennent de plus en plus violentes et inquiétantes. Les ex-combattants ont manifesté pour montrer leur colère vis-à-vis du manque de prise en charge par le programme de réinsertion des anciens combattants. Les ex-combattants ont donné jusqu'au 10 mai à la FAO pour qu'elle leur confirme la date de commencement des activités de réinsertions.

SUD KIVU
Dans le Sud Kivu, la semaine dernière, les restrictions d'accès à l'encontre des organisations humanitaires à Walungu ont été levées par les autorités provinciales.

FAUX CHIFFRES SUR LE TAUX DE MORTALITE DUE AU PALUDISME
Pour terminer, sachez que des chiffres très exagérés et erronés sur le taux de mortalité due au paludisme au Kasaï Occidentale ont été annoncés par Angola presse.

Notez que selon le rapport annuel du Programme national de lutte contre le Paludisme pour l'année 2006, il y a eu 2,266 morts, et non 260 000 comme cité par Angola presse due au paludisme au Kasaï Occidental.